La visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été interrompue jeudi 7 novembre lorsque la police israélienne est entrée à Éléona, un site religieux appartenant à la France.
« Cette atteinte à l’intégrité d’une zone sous la responsabilité de la France risque d’affaiblir les liens que je suis venu cultiver avec Israël »a déclaré le ministre des Affaires étrangères à la presse.
L’incident s’est poursuivi avec l’interpellation, filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, de gendarmes français à l’intérieur du site. Ces images rappellent d’autres incidents de frictions entre les services de sécurité lors des visites de responsables français à Jérusalem.
►Emmanuel Macron en 2020
En janvier 2020, la visite d’Emmanuel Macron avait été marquée par des tensions. Alors que le président de la République s’approchait de l’église Sainte-Anne, après une promenade dans la vieille ville de Jérusalem, des échanges tendus ont éclaté entre les forces de sécurité françaises et israéliennes à l’entrée de l’église.
« Je n’aime pas ce que tu as fait devant moi », le président s’emporte alors devant un policier israélien. Le président français refuse que les services de sécurité israéliens veillent à sa sécurité à l’intérieur du lieu de culte.
« S’il vous plaît, sortez, personne ne doit provoquer personne, compris ? (…) Merci de respecter les règles établies depuis des siècles, elles ne changeront pas avec moi, je peux vous l’assurer. Nous sommes en France et tout le monde connaît les règles. »il a continué.
Comme Éléona, Sainte-Anne fait partie de plusieurs possessions françaises à Jérusalem, regroupées au sein du domaine national français en Terre Sainte. Celui-ci est géré et administré par le Consulat général de France à Jérusalem.
Emmanuel Macron a ensuite minimisé l’incident : « Il y a notre histoire de France qui est un peu particulière et dès l’arrivée à Sainte-Anne, qui est sous domination française, il y a eu un match assez classique, il y a eu un moment d’énervement entre les équipes de sécurité et c’était à lui de le dire. en bon état ».
► Hubert Védrine nel 2001
En 2001, Hubert Védrine, alors ministre des Affaires étrangères, a également eu un échange animé avec des membres des forces de sécurité israéliennes à Jérusalem-Est.
Alors que le ministre s’apprête à rencontrer des dirigeants palestiniens dans un hôtel, les services de sécurité qui l’accompagnent tentent de pénétrer dans le bâtiment.
« Les Israéliens ont tenté de pénétrer dans la zone de réunion », raconte alors un membre de la délégation française Nouvel Observatoire. « Des agents de sécurité français ont bloqué la route, il y a eu une ruée et les Israéliens ont confisqué la carte d’identité diplomatique d’un des agents français. “, continue. “C’est un incident complètement inutile que j’ai déjà complètement oublié» a déclaré plus tard Hubert Védrine lors d’une conférence de presse.
► Jacques Chirac nel 1996
La séquence avait fait le tour du monde : Jacques Chirac s’était emporté devant des soldats israéliens en 1996. Alors que le président français se trouvait sur la Via Dolorosa, le chemin qu’aurait parcouru le Christ avec sa Croix, les services de sécurité se sont mobilisés à l’occasion. l’empêche d’entrer en contact avec la population palestinienne de la vieille ville.
Jacques Chirac perd alors patience : “Qu’est-ce qu’il y a encore ?” Je commence à être fatigué ! « . Le président français prononce alors, en anglais, une phrase désormais célèbre : “Que veux-tu? Que je reprends mon avion et que je rentre en France ? Est-ce que c’est ce que tu veux ? Laissez-les partir, laissez-les tranquilles. Ce n’est pas une méthode. C’est une provocation. C’est une provocation. Arrêtez maintenant, s’il vous plaît.”
Jacques Chirac continue sa promenade et se dirige vers l’église Sainte-Anne. Mais là aussi, un nouvel incident éclate : des soldats israéliens armés se trouvent dans le complexe religieux.
Le président s’emporte à nouveau et refuse de se rendre sur place tant que les militaires sont présents. « Je ne veux pas de personnes armées sur le territoire français. J’attendrai.” dit-il. Les soldats israéliens quittent enfin l’église. Benyamin Netanyahu, ancien Premier ministre, a été contraint de s’excuser face à la colère de la délégation française.