Publié le 8 novembre 2024
Alors que le conseil métropolitain se réunit aujourd’hui à 10 heures, et qu’une manifestation est prévue pour accueillir les élus, la colère monte à Grenoble et la révolte contre les politiques municipales et métropolitaines semble désormais toucher tous les quartiers de la ville, dans tous les quartiers.
ABBAYE-JOUHAUX : « LE MUSÉE DES HORREURS »…
Dans le quartier de l’Abbaye-Jouhaux, l’indignation des habitants a pris la forme d’un « musée des horreurs » organisé par un collectif de locataires d’ACTIS (Dauphiné Libéré, 07/11/24). Exposées devant le CCAS de Grenoble, les photos chocs de cafards grouillant autour des égouts, des montagnes d’ordures et des trous à rats mettent en lumière l’insalubrité intenable du quartier. Un des résidents a même trouvé des cafards dans sa cafetière… Tout le monde ne demande qu’une chose simple : que le strict minimum soit fait en matière de propreté.
…APRÈS LE « CONCOURS DE CAFARDS »
Il y a quelques semaines, ils avaient déjà organisé un « concours de cafards » devant les locaux d’ACTIS pour pointer du doigt l’incapacité du bailleur, présidé par l’élu Vert Pierre Bejjaji, à assurer la désinsectisation des bâtiments concernés. Cette fois, les habitants ont eu droit à une rencontre avec le député santé Pierre-André Juven (Verts) et la députée de secteur Isabelle Peters (PCF). La Juven s’en félicite chaleureusement au Dauphiné Libéré, indiquant que cela permettra «pour avancer sur un plan d’action“et croit qu’il peut”actions de lancement« …mais pas avant 2025. Quels progrès !
ILS TOMBE SUR LES PROBLÈMES LES PLUS SIMPLES
Pour ce faire, il estime qu’il faut «coordonner une politique de santé qui inclut les services de la Ville, les partenaires externes comme la Métropole, le bailleur social et les habitants« . C’est à ce type de sorties que l’on mesure toute l’arrogance de l’individu : les Verts sont à la tête de la ville, contrôlent la métropole, et présideront le bailleur ACTIS depuis 10 ans. Ils ne doivent pas se coordonner uniquement avec eux-mêmes et en sont incapables. En réalité, ils ne savent que complexifier les problèmes les plus simples (avec des services dupliqués, une fragmentation des compétences) et se révèlent ensuite. incapable de les résoudre.
ENVELOPPEMENT DES OFFICIELS EN GRÈVE
Toujours sur le thème propreté/déchets,a gestion des déchèteries de la métropole grenobloise fait à nouveau la une de l’actualité. Pour dénoncer leurs conditions de travail et le manque de renforts, les agents multiplient les grèves, avec de nouveau un préavis déposé pour les « maxi » déchetteries. Une situation qui pèse sur les usagers et qui témoigne du mal-être des agents, mais les élus refusent de le voir : alors que la situation est connue depuis au moins ce printemps, Lionel Coiffard (Verts), vice-président de la métropole en charge de gaspillage, n’a apporté aucune réponse à la colère des salariés et explique que c’est «à l’étude», pas pressé pour deux centimes.
PAS DE TRANSPORT PENDANT DEUX JOURS…
On retrouve le même traitement dédaigneux que pour les conducteurs de tramway, les chauffeurs de bus et les contrôleurs. Cette semaine, ils n’ont pas voyagé pendant deux jours suite à la menace d’un d’entre eux par un individu armé d’une arme de poing, ce qui a entraîné le déclenchement de leur droit de retrait et la paralysie totale du transport. Le climat d’insécurité dans le Chicago français a des conséquences très concrètes sur le quotidien des Grenoblois.
… MAIS JP TROVERO (PCF) NE VOIT PAS LES INCIVILITÉS, LES ATTAQUES ET LES AGRESSIONS
Alors qu’une grève est désormais prévue en décembre pour exprimer son ras-le-bol, la direction de MTAG, présidée par le communiste allié des Verts/FLI Jean-Paul Trovero, conteste la légitimité des agents à exercer leur droit de retrait ! Rien d’étonnant de la part de quelqu’un qui claironnait encore il y a quelques mois sur la sécurité que «Grenoble et ses environs ne sont pas Chicago ! Nous sommes dans quelque chose qui n’est pas inquiétant. Il n’est pas non plus concerné par les incivilités, les agressions et les agressions qui atteignent 1300 cas par (le Dauphiné, 06/11/24). Un employeur exemplaire d’humanisme et de considération.
LA GUERRE DU STATIONNEMENT
Autre théâtre de rébellion : celle des habitants et commerçants exaspérés par la politique de bouclage de la ville et la suppression du stationnement. Une mobilisation est prévue ce matin à 8 heures devant la métropole, juste avant le conseil municipal, pour manifester le ras-le-bol. Alors que depuis septembre les mobilisations pour l’avenue Jeanne d’Arc rythment l’actualité, elles sont cette fois rejointes par leurs homologues de tous les quartiers : place de Metz, avenue de Vizille, quartiers St-Bruno, Notre-Dame. Dame, place Valentin Hauy, place Sainte Claire, Notre Dame…
UN ÉVEIL CITOYEN IMPRESSIONNANT
On assiste aux prémices d’un réveil citoyen qui semble concerner tous les quartiers, tous les sujets. Le divorce est consommé après 10 ans d’une majorité Verts/LFI qui a aggravé les tensions par sa politique dogmatique imposée et s’est révélée incapable d’apporter des réponses aux problèmes quotidiens. Les incantations des élus qui restent sans effet ne font qu’aggraver la colère et le ressentiment. La multiplication des manifestations, grèves et mobilisations en est un signal fort.
LA MÉTROPOLE AU BORD DE L’EXPLOSION ?
En plus de la rébellion citoyenne à ses portes, la majorité métropolitaine est au bord de l’explosion en elle-même. Après les sorties du camp Piolle lundi, qui ont été d’une rare violence pour leurs collègues métropolitains, le sujet des relations entre Grenoble et la métropole devrait être à l’ordre du jour aujourd’hui. Le Dauphiné Libéré d’aujourd’hui demande : «la décision animera fortement le conseil métropolitain ce vendredi. Au point de faire exploser la majorité ?« .
TOUS LES FEUX SONT AU VERT POUR LE CHANGEMENT
A 16 mois des élections municipales, tout semble s’accélérer. Le climat ambiant, de plus en plus lourd pour l’équipe Piolle qui prend désormais l’eau de toutes parts, y compris dans le domaine juridique, n’a jamais autant ressemblé à la fin de son règne. De l’avis de tous les observateurs, on est très loin de l’ambiance municipale d’avant 2020 qui favorisait bien plus les Verts/LFI. Les feux sont au vert pour le changement si la mobilisation citoyenne se poursuit, en parallèle du travail fourni par le groupe d’opposition d’Alain Carignon sur le terrain et au conseil municipal et métropolitain.