Guerre en Ukraine | Zelensky rejette l’idée d’un cessez-le-feu ou de « concessions » à la Russie

(Budapest) Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté jeudi l’idée de discuter d’un cessez-le-feu avec la Russie ou de faire la moindre « concession », après que Moscou a ordonné aux Occidentaux de négocier sous peine de « destruction de la population ukrainienne ».


Publié à 6h38

Mis à jour à 9h37

Vladimir Poutine s’est dit “prêt à reprendre contact” avec Donald Trump après la victoire du républicain à l’élection présidentielle américaine, tandis que le milliardaire a assuré pendant la campagne qu’il pourrait mettre fin à la guerre en Ukraine “en 24 heures”.

“Nous ne pouvons pas simplement dire”[un cessez-le-feu maintenant] et ensuite nous verrons ». Ce n’est pas durable. Et le pire, c’est que c’est irresponsable”, a déclaré M. Zelensky lors d’une conférence de presse en marge du sommet de la Communauté politique européenne à Budapest, évoquant une “rhétorique très dangereuse”.

Le président ukrainien a assuré plus tôt jeudi que faire des « concessions à Poutine » était « inacceptable pour l’Ukraine et suicidaire pour toute l’Europe », reprenant en partie un discours prononcé un peu plus tôt.

Les appels à des négociations entre la Russie et l’Ukraine se font plus insistants après plus de deux ans et demi d’une guerre dévastatrice, y compris entre certains alliés de Kiev.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, le leader européen le mieux disposé envers M. Poutine, a réitéré jeudi son appel à une trêve sur le champ de bataille, pour « donner aux parties belligérantes l’espace et le temps pour communiquer et commencer à négocier la paix ».

« Pertes » nord-coréennes

Volodymyr Zelensky s’est rendu en Hongrie pour cette rencontre avec les dirigeants européens dans un moment difficile pour l’Ukraine, en retrait sur le front depuis des mois face à un adversaire mieux armé et plus nombreux.

Il a assuré pour la première fois que les soldats nord-coréens accusés par Kiev et les Occidentaux d’être déployés en Russie pour y soutenir les forces de Moscou « ont pris part aux hostilités » et ont subi des « pertes ».

Selon lui, 11 000 soldats nord-coréens sont déployés dans la région russe de Koursk, dont une petite partie est occupée par les forces ukrainiennes depuis une offensive surprise lancée début août.

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SERVICE DE PRESSE PHOTO DU PRÉSIDENT UKRAINIEN, FOURNIE PAR L’AGENCE FRANCE-PRESSE

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

La Corée du Nord « mène désormais la guerre en Europe », a-t-il déploré, ajoutant : « Les soldats nord-coréens tentent de tuer notre peuple sur le sol européen ».

L’élection de Donald Trump à la présidence américaine a jeté un froid à Kiev, qui craint un désengagement de son principal fournisseur d’armes et de financements dans les mois à venir.

«J’ai parlé au président Trump […]ce fut une conversation productive mais, bien sûr, nous ne pouvons pas dire quelles actions concrètes il entreprendra », a noté le chef de l’Etat ukrainien.

Il a ainsi appelé Américains et Européens à être « forts » et à « valoriser » leurs relations. « Ce qui est clair pour moi, c’est que [Trump] veut vraiment finir [à la guerre] », a-t-il déclaré.

« Destruction de la population »

Sur le terrain, une série de frappes russes ont fait quatre morts et 33 blessés dans la ville de Zaporizhia, dans le sud de l’Ukraine. Des bombes planantes ont touché un hôpital et des immeubles résidentiels, selon les autorités locales.

Ces frappes ont eu lieu quelques heures après que le chef du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, ait pressé les alliés occidentaux de Kiev d’entamer des négociations avec Moscou s’ils voulaient mettre fin aux attaques contre les Ukrainiens.

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PHOTO FREELANCEUR, REUTERS

Des sauveteurs travaillent sur le site d’un bâtiment touché par une frappe aérienne russe, dans le cadre de l’attaque russe contre l’Ukraine, à Zaporizhzhia, en Ukraine, le 7 novembre 2024.

“La situation sur le théâtre des hostilités n’est pas favorable au régime de Kiev, l’Occident a le choix : continuer son financement [de l’Ukraine] et la destruction de la population ukrainienne ou admettre les réalités existantes et commencer à négocier », a-t-il déclaré lors d’une réunion.

Avec le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, la balle est dans le camp américain, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.

« Nous verrons s’il y a des propositions » de la part de la nouvelle administration américaine, a-t-il déclaré.

Série d’attaques

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PHOTO SERVICES D’URGENCE UKRAINIENS, FOURNIS PAR ASSOCIATED PRESS

Un pompier éteint un incendie résultant d’une attaque de drone russe à Kiev, en Ukraine.

Avec le désir apparent de briser le moral de la population, la Russie bombarde l’Ukraine presque quotidiennement.

Jeudi, une frappe contre le village de Mykolaivka a fait deux morts et cinq blessés, selon le gouverneur de la région orientale de Donetsk, Vadym Filashkin.






La capitale Kiev a été la cible de raids de drones pendant presque toute la première semaine de novembre, a indiqué l’administration militaire.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, des débris de tels engins sont tombés sur six quartiers de Kiev, faisant deux blessés légers, selon cette Source.

La Russie exige notamment que l’Ukraine cède cinq régions du pays et qu’elle renonce à son ambition d’adhérer à l’OTAN. Des conditions inacceptables pour M. Zelensky, qui insiste sur le retrait pur et simple des troupes russes de tous les territoires occupés.

 
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