Un homme toxicomane qui a avoué avoir tué sa mère dans des circonstances floues dans leur appartement de Deux-Montagnes et avoir ensuite laissé son corps dépérir écope d’une lourde peine de 17 ans de prison.
Le corps nu de Louisette Bergeron a été découvert enveloppé dans un drap par des policiers dépêchés sur les lieux en février 2023. Ils se sont rendus à l’appartement surveillé de la victime après que les intervenants se sont inquiétés de ne pas avoir de nouvelles de la femme de 64 ans.
Son fils Danic Laframboise vivait dans cette petite résidence de la Rive-Nord de Montréal avec la victime, qui avait besoin de soins suite à un accident vasculaire cérébral.
L’autopsie n’a pas permis d’établir l’heure exacte du décès de Mme Bergeron. L’homme de 40 ans a toutefois reconnu au palais de justice de Saint-Jérôme avoir été celui qui lui a infligé les blessures ayant entraîné son décès.
La cause du décès n’a pas non plus pu être confirmée en raison de l’état du corps au moment de sa découverte. Selon le pathologiste, cela pourrait avoir été causé par un étranglement ou un polytraumatisme provoqué par un objet contondant.
Danic Laframboise a été arrêté une première fois pour avoir insulté le cadavre de sa mère en février 2023. En décembre, une accusation d’homicide involontaire coupable a été ajoutée. Il a finalement plaidé coupable ce jeudi matin.
Problèmes de consommation
L’accusé est aux prises avec d’importants problèmes d’abus d’opioïdes depuis 2017. Au moment du crime, il participait à un programme de lutte contre la dépendance aux opioïdes assisté par la méthadone.
« Ce qui est encore plus flou, c’est si l’homme a fait preuve de diligence en prenant ce médicament. Il est difficile de savoir s’il était en état de consommation, ou sous l’effet d’un sevrage, ou s’il était en alternance», a souligné la procureure de la Couronne, Me Caroline Buist.
Sa peine d’incarcération « sévère » lui permettra donc d’obtenir un suivi plus long entre les murs afin de faire face à ce problème, a indiqué l’avocate de Laframboise, Me Catherine Ranalli.
« Il aura le temps d’avancer dans sa consommation. À sa sortie, il aura les ressources nécessaires pour bien démarrer dans la société », a-t-elle expliqué.
Arrière-plan
Danic Laframboise avait plusieurs casiers de vols et de violences depuis 2004. Il a notamment été condamné l’an dernier à six mois de prison pour voies de fait et menaces.
La juge Anne Émond a finalement endossé la suggestion commune puisqu’elle « ne déconsidére pas l’administration de la justice et n’est pas contraire à l’intérêt public ».
En raison de sa détention préventive, il lui reste 14 ans et 5 mois de prison à purger.