Des concessions à Poutine seraient « suicidaires » pour l’Europe, prévient Zelensky

Des concessions à Poutine seraient « suicidaires » pour l’Europe, prévient Zelensky
Des concessions à Poutine seraient « suicidaires » pour l’Europe, prévient Zelensky

Il a également appelé les Américains et les Européens à être « forts » et à « valoriser » leur relation, même si l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis jette l’incertitude à la fois sur les liens entre ces alliés et sur le soutien à l’Ukraine. «Certains d’entre vous ont exhorté l’Ukraine à faire des ‘concessions’ à Poutine. C’est inacceptable pour l’Ukraine et suicidaire pour toute l’Europe”, a déclaré le président ukrainien dans un discours prononcé devant les dirigeants européens réunis à Budapest et dont l’AFP a obtenu copie.

Plus de deux ans et demi après le début de son invasion de l’Ukraine, la Russie est en position de force sur le front de l’Est, où son armée avance de plus en plus vite face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses et moins bien équipées. L’élection de Donald Trump à la présidence américaine laisse également craindre à l’Ukraine et aux Européens un désengagement américain dans les mois à venir.

« Conversation productive ». “J’ai parlé au président Trump, (…) c’était une conversation bonne et productive, mais bien sûr nous ne pouvons pas dire quelles actions spécifiques il entreprendra”, a noté le dirigeant ukrainien. M. Zelensky a également rappelé que les forces du Kremlin ont également, selon Kiev et les Occidentaux, reçu au moins 10 000 soldats nord-coréens en renfort. La Corée du Nord « mène désormais la guerre en Europe », a-t-il déclaré. « Les soldats nord-coréens tentent de tuer notre peuple sur le sol européen », a-t-il déploré.

C’est dans ce contexte difficile que Volodymyr Zelensky s’est rendu jeudi en Hongrie pour une rencontre avec les dirigeants européens. Il a affirmé que les liens entre les États-Unis et l’Europe ne devaient pas être « perdus » mais « valorisés » après la victoire de Donald Trump.

Ton menaçant. Le chef du Conseil de sécurité russe et ancien ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, avait opté quelques heures plus tôt pour un ton menaçant afin de pousser l’Occident à des négociations favorables à Moscou. “La situation sur le théâtre des hostilités n’est pas favorable au régime de Kiev, l’Occident a le choix : poursuivre son financement (de l’Ukraine) et la destruction de la population ukrainienne ou admettre les réalités existantes et commencer à négocier”, a-t-il déclaré. lors d’une réunion.

La question de la pérennité du soutien occidental à l’Ukraine se pose d’autant plus pressante pour Kiev que lors de sa campagne électorale, Donald Trump n’a cessé de dénoncer l’ampleur de l’aide à Kiev. Avec son retour à la Maison Blanche, la balle est dans le camp américain, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. « Nous verrons s’il y a des propositions » de la part de la nouvelle administration américaine, a-t-il déclaré.

Bombardements quotidiens. Dans le même temps, la Russie poursuit ses bombardements quotidiens sur l’Ukraine, dans une volonté apparente de briser le moral de la population. Ces dernières semaines, il a intensifié ses frappes contre des villes ukrainiennes, notamment Kiev. La capitale a été ciblée par des attaques de drones six jours sur sept de la première semaine de novembre et une vingtaine de jours en octobre, selon l’administration militaire. Dans la nuit de mercredi à jeudi, la défense aérienne a détruit “plus d’une trentaine” de ces avions au-dessus de la capitale et de sa banlieue, selon la même Source. Des débris de drones sont tombés sur six quartiers de Kiev, faisant deux blessés légers, selon cette Source.

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Les pompiers ukrainiens ont éteint un incendie dans un immeuble après une attaque de drone russe à Kiev, le 7 novembre 2024 – Genya SAVILOV – Kiev (AFP)

Jusqu’à présent, Kiev a pu résister à l’agression russe, et notamment repousser partiellement ces bombardements systématiques, grâce à l’aide militaire occidentale. Mais depuis un an, face à des forces russes plus nombreuses et mieux armées, ainsi qu’aux atermoiements occidentaux croissants, l’armée ukrainienne est en retrait et les pertes territoriales se sont accélérées cet automne. Moscou exige que l’Ukraine dépose les armes, cède cinq régions, renonce à son alliance avec l’Occident et à son ambition d’adhérer à l’OTAN. Conditions inacceptables pour Kyiv.

Américains et Européens assurent l’Ukraine de leur soutien indéfectible, mais refusent de l’autoriser à frapper profondément en territoire russe avec les armes qu’ils fournissent et à abattre des missiles russes visant des villes ukrainiennes, de peur que cela ne conduise à une escalade. Volodymyr Zelensky a vivement critiqué l’Occident, soulignant que Moscou mène une escalade continue du conflit, la dernière en date étant le déploiement présumé de milliers de soldats nord-coréens.

© Agence -Presse

 
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