Trois morts et cinq soldats de la paix blessés dans une frappe israélienne au Liban

(Beyrouth) Trois personnes ont été tuées dans une frappe israélienne visant leur voiture jeudi à l’entrée de Saïda, ville du sud du Liban, dans laquelle cinq casques bleus ont été blessés, selon la Finul, ainsi que trois soldats libanais.


Publié à 6h29

Mis à jour à 9h19

Nadine CHALAK avec Cyril JULIEN à Jérusalem

Agence -Presse

La frappe “de l’ennemi israélien a visé une voiture et causé la mort de trois passagers”, a indiqué l’armée dans un communiqué.

Cela s’est produit “au moment où un convoi de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) passait un poste de contrôle de l’armée”, qui contrôle l’entrée nord de Saïda, a-t-elle expliqué.

Dans un communiqué, la FINUL a indiqué que cinq soldats de la paix avaient été « légèrement blessés ».

Selon l’armée, les soldats de la paix blessés font partie du contingent malaisien de la force de l’ONU déployée depuis 1978 au sud du Liban pour faire tampon avec Israël. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’était pas en mesure de commenter dans l’immédiat.

Israël a mené jeudi de multiples frappes aériennes sur des bastions du Hezbollah pro-iranien, au sud du Liban frontalier d’Israël et dans la banlieue sud de Beyrouth où une zone proche de l’unique aéroport international du pays a été touchée.






Depuis le 23 septembre, Israël mène une campagne de frappes intensives contre le mouvement islamiste Hezbollah au Liban, et depuis le 30 septembre une offensive terrestre dans le sud du pays, avec pour objectif de rapatrier quelque 60 000 habitants du nord. « Israël déplacé par des échanges de tirs transfrontaliers.

Le Hezbollah tire des roquettes sur Israël depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, dans la bande de Gaza, entre le Hamas et l’armée israélienne, affirmant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien.

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PHOTO HAIDER KADHIM, REUTERS

Des gens inspectent les décombres des bâtiments endommagés suite aux frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth.

Jeudi, une frappe israélienne a causé des « dégâts mineurs » aux bâtiments de l’aéroport international de Beyrouth, « mais pas au terminal », selon un responsable de l’aéroport. Le trafic aérien n’a pas été perturbé, ont assuré les autorités.

Un photographe de l’AFP a vu un hangar attenant à l’aéroport, gravement endommagé par la frappe, intervenue après que le Hezbollah a annoncé mercredi avoir ciblé une base militaire près de l’aéroport Ben Gourion, le principal aéroport d’Israël.

«Le parking a tremblé»

Abou Elie, chauffeur de taxi, se trouvait à l’aéroport de Beyrouth au moment de la grève. “Tout le parking a tremblé”, a-t-il déclaré à l’AFP. « Les gens ont porté leurs valises et ont commencé à courir. « .

Dans la nuit, les frappes dans les banlieues de la capitale libanaise ont été précédées d’un appel de l’armée israélienne appelant les habitants à évacuer.

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PHOTO SAM SKAINEH, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des gens inspectent les dégâts sur le site d’une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le village d’al-Ain près de Baalbek, au Liban, le 7 novembre 2024.

« Nous avons dû fuir nos maisons à plusieurs reprises », a déploré Ramzi Zaiter, un habitant de cette banlieue.

L’armée israélienne poursuit également ses raids aériens contre le Hezbollah au sud et à l’est du Liban où elle a indiqué avoir ciblé des dizaines de cibles et éliminé une « soixantaine de terroristes » lors de plusieurs frappes à Baalbeck (Est) et au nord du fleuve Litani, situé à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Le ministère libanais de la Santé a fait état d’une quarantaine de morts dans les frappes israéliennes mercredi dans l’est du Liban, notamment à Baalbeck.

Plus de 2 600 personnes ont été tuées au Liban depuis le 23 septembre, en majorité des civils, selon le ministre libanais de la Santé, Firass Abiad.

Le Hezbollah, dont le leadership a été largement affaibli, veille à ce que ses hommes repoussent les incursions israéliennes et annonce des tirs quotidiens sur Israël.

L’agence ANI a fait état jeudi de “violents combats depuis minuit” après une “tentative d’incursion de l’ennemi israélien” sur le territoire libanais depuis le nord d’Israël.

A sa frontière sud, Israël poursuit sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza assiégée et en proie à une catastrophe humanitaire.

La guerre à Gaza a été déclenchée par l’attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas sur le sol israélien.

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PHOTO MOHAMMED YASSIN, REUTERS

Un homme se tient debout sur les décombres d’immeubles endommagés dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 7 novembre 2024.

” Perspective ”

Au lendemain de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président élu ont discuté mercredi de la « menace iranienne », selon le bureau de M. Netanyahu.

Téhéran, la bête noire des Etats-Unis, a déclaré jeudi espérer que l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche permettrait à Washington de “revisiter les approches erronées du passé”.

En visite en Israël, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, y voit une « perspective » d’arrêt des guerres à Gaza et au Liban après l’élection de Donald Trump.

Au nord de la bande de Gaza, l’armée israélienne a annoncé avoir « éliminé une cinquantaine de terroristes » au cours des dernières 24 heures à Jabalia, et a lancé une opération dans le secteur de Beit Lahia.

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

Des Palestiniens inspectent les dégâts à l’extérieur du bâtiment détruit par les bombardements israéliens à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 7 novembre 2024.

La Défense civile palestinienne a de son côté fait état d’au moins 12 personnes tuées jeudi dans une frappe israélienne contre une école transformée en refuge dans un camp abritant des familles déplacées, près de la ville de Gaza (nord).

Israël s’est engagé à détruire le Hamas après l’attaque du 7 octobre, qui a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, incluant des otages tués ou morts en captivité.

Sur les 251 personnes ensuite enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.

L’offensive israélienne lancée en représailles à Gaza a fait 43.469 morts, pour la plupart des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.

 
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