Le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Kassem, a affiché mercredi sa détermination à poursuivre le combat contre Israël et à le frapper sur son sol, malgré les coups infligés à son mouvement par l’armée israélienne après plus d’un mois de guerre ouverte. Lors de son deuxième discours après sa succession officielle à Hassan Nasrallah, Naïm Kassem a assuré disposer de dizaines de milliers de combattants prêts à affronter l’armée de l’Etat hébreu et a prévenu qu’aucun endroit en Israël n’était en danger. à l’abri des missiles et drones de sa formation.
“Nous avons des dizaines de milliers de résistants entraînés qui peuvent affronter et tenir bon” contre Israël, a assuré Cheikh Kassem, dans ce discours marquant les 40 jours de l’assassinat de Nasrallah.
L’armée israélienne mène depuis le 23 septembre une campagne de frappes intensives contre le Liban, visant notamment les bastions du Hezbollah, et a lancé une offensive terrestre le 30 septembre. Le Hezbollah veille à ce que ses hommes repoussent les incursions israéliennes dans les zones frontalières et annonce des lancements quotidiens de roquettes. , missiles et drones sur le territoire israélien.
“Israël criera (de douleur) sous les missiles et les drones, aucun endroit dans l’entité israélienne n’est inaccessible à nos drones et missiles”, a prévenu le chef de la formation dont Israël a tué plusieurs responsables.
Quelques heures plus tôt, le Hezbollah affirmait avoir ciblé – entre autres opérations – une base militaire proche de l’aéroport Ben Gourion, situé au sud de Tel-Aviv. La circulation n’a pas été affectée et les pistes n’ont pas été endommagées, selon l’Autorité aéroportuaire israélienne. Environ 120 projectiles tirés mercredi par le Hezbollah depuis le Liban ont traversé la frontière vers le territoire israélien, a annoncé l’armée israélienne sans préciser combien ont atterri dans le pays ni combien ont été interceptés.
“Guerre d’usure”
Le chef du Hezbollah a également affirmé que son parti était « prêt » au cas où Israël « miserait sur une guerre d’usure ». « Quoi qu’il arrive au fil du temps, nous resterons fermes… nous vous ferons face », a-t-il ajouté.
Il a également affirmé qu’il ne comptait pas sur le résultat des élections aux États-Unis, qui mènent une médiation en vue d’un cessez-le-feu, pour parvenir à la fin des combats. « Nous ne misons pas sur les élections américaines. Que Harris ou Trump gagne, cela n’a aucune valeur pour nous », a déclaré Naïm Kassem dans ce discours enregistré avant l’annonce de la victoire du candidat républicain. Il a ajouté que la base de toute négociation indirecte avec Israël, par l’intermédiaire de l’État libanais et du président du Parlement Nabih Berry, est de « protéger pleinement la souveraineté libanaise, sans concessions », insistant sur le fait que « le vocabulaire de la résistance ne connaît que dignité et victoire ». Il a poursuivi : « La seule option pour résister est d’empêcher l’occupation d’atteindre ses objectifs. Nous veillerons à ce que les Israéliens eux-mêmes finissent par exiger la fin de l’agression. » Selon lui, « les forces israéliennes ont des atouts, notamment leur capacité destructrice, leur puissance aérienne et leur attitude brutale, mais la force de la résistance réside dans sa persistance ». “Nous nous attendions à cette guerre, c’est pour cela que nous nous y sommes préparés et sommes en position défensive”, a déclaré Naïm Kassem. Par ailleurs, le chef de la formation chiite a appelé l’armée libanaise à clarifier les circonstances de la “violation” israélienne dans la ville côtière de Batroun, où Israël a annoncé samedi qu’un commando naval avait enlevé un “agent” du Hezbollah. « Pour les Israéliens, entrer de cette manière est une grande insulte au Liban et une violation de sa souveraineté. Demandons à la FINUL, en particulier aux Allemands, ce qu’ils ont vu cette nuit-là et ce qu’ils ont fait”, a-t-il déclaré, appelant l’armée libanaise à expliquer les raisons de cela et à clarifier le rôle de la force de l’ONU dans ce contexte. Depuis 2021, l’Allemagne prend le commandement de la force navale de la FINUL, la force de l’ONU déployée au Liban. Cette force est chargée d’appuyer la marine libanaise dans la surveillance de ses eaux territoriales. L’enquête préliminaire sur l’enlèvement indique que l’armée israélienne a utilisé un bateau capable de perturber les radars de la Finul, a indiqué à l’AFP une Source judiciaire.
Nouvelles frappes dans les banlieues sud, la Bekaa sous le feu
Peu après la diffusion du discours préenregistré de Naïm Kassem, l’armée israélienne a mené plusieurs frappes, après un ordre d’évacuation, sur la banlieue sud de Beyrouth, où elle avait tué son prédécesseur Hassan Nasrallah le 27 septembre. Au nombre de neuf et visant six quartiers, les grèves ont été entendues dans la capitale, tandis que des colonnes de fumée noire s’élevaient des zones touchées. Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne Avichay Adraee a ensuite fait état le X d’une série de frappes contre des « cibles du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth », notamment des « quartiers généraux », des « dépôts d’armes » et d’autres « structures militaires ». La carte publiée montre les six points cités plus tôt dans les avertissements émis par le porte-parole. Selon les informations qui ont circulé et les bruits d’explosions entendus, l’armée israélienne a mené environ huit frappes, toutes puissantes. Un décompte que nous ne sommes pas encore en mesure de confirmer avec précision.
De violentes frappes ont également visé la ville de Baalbeck et ses environs dans la Bekaa, sans être précédées d’ordres d’évacuation de l’armée israélienne, selon un correspondant de l’AFP dans la ville millénaire. Ces frappes menaçaient des endroits clés de la ville, selon nos informations et les déclarations du gouverneur de Baalbeck-Hermel, Bachir Khodr. Sur son compte X, M. Khodr affirmait qu’un « missile est tombé sur le parking » du temple romain de Baalbeck. “Il n’a pas encore été possible d’inspecter l’intérieur du temple pour vérifier s’il y avait des dégâts”, a-t-il toutefois souligné. “Nous ne savons pas encore s’il y a des dégâts”, a confirmé à l’OLJ une Source de la Direction générale des Antiquités (DGA). M. Khodr a également fait état de « dégâts importants dans le quartier historique de Manchiyé ». Par ailleurs, selon notre correspondante Sarah Abdallah, un raid israélien a visé un bâtiment ancien situé entre le sanctuaire chiite de Sayeda Khaoula et l’hôtel Palmyra, au cœur du centre-ville de Baalbeck. Cet hôtel est situé juste en face du site archéologique et historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans la journée, des frappes ont visé plusieurs localités, dont celles de Makné et Younine, au nord de Baalbeck, ainsi que la localité d’al-Ain où huit membres d’une même famille ont été tués, selon notre correspondant. L’aviation israélienne a également bombardé le quartier Chiqane de Baalbeck, la ville de Taraya et le souk de Baalbeck, place al-Nasr. Au total, ces quarante frappes sur la Bekaa ont fait au moins 55 morts en une seule journée, selon un bilan basé sur les informations officielles des différents centres de santé. Dans le sud du pays, les frappes israéliennes ont également visé la ville de Nabatiyé, dont elle avait ordonné l’évacuation, selon l’Agence nationale d’information.
Selon le dernier bilan de la guerre entre le Hezbollah et Israël, le ministère de la Santé dénombre 3 050 tués et 13 658 blessés au Liban.
Le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Kassem, a affiché mercredi sa détermination à poursuivre le combat contre Israël et à le frapper sur son sol, malgré les coups infligés à son mouvement par l’armée israélienne après plus d’un mois de guerre ouverte. Lors de son deuxième discours après sa succession officielle à Hassan Nasrallah, Naïm Kassem a assuré en avoir des dizaines…