La liberté d’informer et d’être informé continue d’être violée par Israël à Gaza, en Palestine et dans le sud du Liban. Le point sur la situation des journalistes à Gaza, à un an et un mois du début de l’offensive génocidaire israélienne.
Par Palestine Media Agency, 5 novembre 2024
CHIFFRES CLÉS à Gaza depuis le 7 octobre 2023 :
174 journalistes assassinés par Israël
360 journalistes blessés
134 journalistes arrêtés
88 locaux médiatiques détruits
Le 2 novembre 2024, à l’occasion de la Journée internationale pour mettre fin à l’impunité des crimes contre les journalistes, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré dans un communiqué que les journalistes de Gaza étaient tués « à un degré jamais vu dans aucun conflit des temps modernes ». », ajoutant que l’interdiction actuelle empêchant les journalistes internationaux de se rendre à Gaza « supprime encore davantage la vérité ».
La directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a déclaré de son côté que 900 journalistes ont été tués dans le monde depuis 2013, soit une moyenne de 82 journalistes par an : cela représente moins de la moitié du nombre de journalistes palestiniens tués. pendant un an par Israël à Gaza.
Interrogé par l’Agence Palestine Médias, le porte-parole du Syndicat des journalistes palestiniens nous confirme que 174 journalistes ont été assassinés par Israël depuis le 7 octobre 2024, et que 134 autres sont actuellement emprisonnés. Dans cette guerre génocidaire menée par Israël contre les Palestiniens, la presse est délibérément étouffée.
Cheikh Niang, président du Comité des Nations Unies pour les droits inaliénables du peuple palestinien, a confirmé que « l’accès à l’information a été gravement entravé. Des journalistes ont été tués, des rédactions détruites, la presse étrangère bloquée et les communications coupées. Les forces israéliennes, en tant que puissance occupante, ont systématiquement démantelé l’infrastructure médiatique palestinienne, réduisant au silence les voix par des restrictions, des menaces, des assassinats ciblés et la censure. »
Montée de violence lors du siège du nord de Gaza
Depuis début octobre 2024 et le siège brutal imposé au nord de Gaza, la presse est entravée par tous les moyens. Lorsque les journalistes ne sont pas directement visés, tués, blessés ou emprisonnés, ils sont empêchés de faire leur travail en raison des interdictions de circuler, des coupures des réseaux de communication, de l’électricité, des pénuries de carburant qui les empêchent de se déplacer.
La plupart des journalistes ont quitté le nord et sont contraints de couvrir l’actualité depuis la ville de Gaza, au sud de la ligne de démarcation tracée par Israël. Comme l’a expliqué Imen Habib, coordinatrice de l’Agence palestinienne des médias, dans une interview accordée au média en ligne Regards, l’horreur de la situation à Gaza est sous-documentée en raison des attaques répétées et délibérées d’Israël contre les médias.
« J’ai peur dès que je commence à filmer », confie anonymement un journaliste coincé au nord de la bande de Gaza, interrogé par Reporter sans frontières (RSF).
Dans la bande de Gaza, la présence de journalistes étrangers est interdite par Israël, sauf s’ils sont « intégrés » aux côtés de l’armée israélienne. Armée qui contrôle ensuite chaque image et chaque son et qui donne ou non l’autorisation de diffusion. Ainsi, depuis plus d’un an, seuls les journalistes palestiniens présents au début du génocide et bloqués sur le territoire ont pu documenter ce qui s’y passe. Ils sont présents dans la quasi-totalité de l’enclave pour témoigner du drame qui s’y déroule et qui a fait plus de 43 000 morts et plus de 100 000 blessés depuis le 7 octobre 2023.
Pour Israël, l’accès aux journalistes internationaux sur le territoire « met en danger les forces en action sur le terrain et la sécurité des soldats », par exemple en révélant leur localisation. C’est donc un black-out médiatique international.