Un Roumain de 22 ans est décédé ce samedi 2 novembre des suites de ses blessures. Il a été abattu lors d’une fusillade devant la discothèque Le Seven à Saint-Péray (Ardèche), près de Valence, le soir d’Halloween. Nicolas faisait partie du même club de Rugby que Thomas Perotto, tué lors du bal du Crépol le 18 novembre 2023. La maire de Romans-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval était l’invitée de France Bleu Drôme Ardèche pour évoquer ce nouveau drame qui frappe sa commune.
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Vous avez rencontré hier la famille de Nicolas, également membres de son club de rugby, le RCRP. Que t’ont-ils dit de lui ? Qui était Nicolas ?
J’ai effectivement rencontré les deux coprésidents du club et les joueurs du club, et nous avons émis le souhait de créer une cellule psychologique. Et hier, je suis allée à la rencontre de la famille de Nicolas, une famille dévastée par la douleur, mais aussi par l’incompréhension de perdre un fils dans ces conditions et dans un acte aussi gratuit et violent.
Vous a-t-on parlé aussi de lui, jeune rugbyman, de sa personnalité ?
Bien sûr, une mère vous parle de son fils. Quand il est arrivé, comment il a grandi et elle vous raconte qui il était et aussi les liens qui les unissaient, l’affection qu’elle avait et l’amour que toute une famille porte à son enfant. C’est une douleur incommensurable.
Un hommage sera-t-il rendu à Nicolas ?
C’était un peu le sujet de notre conversation. Je m’engage à faire tout mon possible pour satisfaire leurs souhaits. Il y aura donc un hommage, nous souhaiterions qu’une marche soit organisée. Ainsi, dès ce matin, nous allons mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour que cela se déroule dans les meilleures conditions de sécurité possibles.
Les habitants de votre ville sont également sous le choc. Le club de rugby est à nouveau en deuil près d’un an jour pour jour après le meurtre de Thomas à Crépol. Cette deuxième tragédie est-elle également difficile pour vous, en tant que maire, et pour vos électeurs ?
Il ne s’agit pas de savoir si c’est difficile pour moi. Ce qui m’importe, c’est la sécurité de mes concitoyens. Et c’est quelque chose de particulièrement compliqué et difficile. Mais c’est une réalité pour tous les maires de France. Quand on voit l’augmentation de la violence qui a lieu dans notre pays depuis des années, je pense qu’aujourd’hui nous avons besoin d’actions choquantes. Il faut vraiment qu’il y ait une prise de conscience. Je l’ai dit l’année dernière, ce ne sont pas des faits divers, ce sont des faits de société. On voit qu’il y a une évolution de la violence totalement incontrôlée, que la réponse à laquelle on fait face ne correspond pas à la mesure et au niveau de la violence subie au quotidien.
Vous parlez d’une réponse, justement, Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, a évoqué la mort de Nicolas. Il parle « ultra-violent qui sème la mort et le chaos ». Il promet des mesures qui sont attendues d’ici le 8 novembre. En tant qu’élu, quelles mesures attendez-vous ?
Alors déjà, les réponses doivent venir du gouvernement. Nous pouvons contribuer, en fonction de notre expérience et de notre quotidien, à l’application ou à la mise en œuvre de ces mesures. Évidemment, il faut aussi une exécution des peines. La violence se produit de manière générale. Dans le cas du meurtre de Nicolas, comment expliquer que des jeunes soient, à l’entrée d’une discothèque, avec des armes à feu ? Et nous avons déjà eu le meurtre à l’arme blanche de Thomas l’année dernière. On dirait qu’il y a des armes à chaque coin de rue.
Un groupe d’extrême droite, « Justice pour la nôtre », appelle à manifester dans votre ville le 30 novembre. Ne craignez-vous pas les dérives ?
Chaque fois qu’il y a une manifestation, bien sûr, nous sommes inquiets. Après, nous ne sommes pas seuls puisque dans le cadre de cette manifestation qui a été annoncée, des moyens seront déployés dans la commune et qui seront, je pense, à la hauteur des annonces ou des intentions qui ont été exprimées. Nous avons déjà vécu une telle démonstration l’année dernière.