La rivière d’or : tout ce qui brille

Lla légende des 5 anneaux est à l’origine un jeu de cartes à collectionner, ainsi qu’un jeu de rôle. L’univers de Rokugan est très riche et propice à d’autres œuvres. La rivière d’or par Keith Piggot chez Office Dog reprend cet univers, mais dans un Eurojeu de poids moyen, un jeu de stratégie dans lequel nous incarnons des marchands qui parcourront la rivière pour construire des bâtiments et livrer des marchandises aux clients.

Marchands de Rokugan

Nous incarnons des clans : clan du scorpion, de la mante, du crabe ou de la grue. Nous nous affronterons pour obtenir le plus d’influence dans chaque région dans un jeu majoritaire. En milieu de partie, l’empereur viendra surveiller nos progrès, ce qui nous accordera des ressources et des points de victoire.

Descendons à la rivière

A notre tour nous avons 3 actions possibles, construire un des bâtiments sur la rivière en payant en Koku (la monnaie du jeu), descendre la rivière avec un de nos bateaux afin de récolter des ressources pour chaque bâtiment présent sur les berges autour de la rivière. boîte. Dépensez enfin ces ressources pour livrer des marchandises aux cartes clients, ce qui nous donnera des points de victoire mais surtout des pouvoirs immédiats et permanents.

Attention, il existe encore des contraintes qui sont gérées par un dé à 6 faces. Nous construisons dans la zone indiquée sur le dé ou nous livrons chez un client représenté par le dé. Quant aux bateaux, il faudra respecter la valeur pour déplacer notre bateau d’espace en espace.

Nous sommes évidemment dans un Eurogame, nous aurons donc un moyen de contrôler ce cube malicieux. Comment ? En dépensant des faveurs divines sur notre conseil d’administration. Cela nous évite d’être dans une planification qui induit une constipation neuronale et d’avoir encore un peu de marge de décision et de dilemmes.

La construction de ces bâtiments confère de l’influence sur la région, c’est-à-dire une avance sur une piste qui donne des ressources, des points immédiats et des points en fin de partie en fonction de l’avancement sur la piste (un système majoritaire comme les autres).

Mais surtout, ces bâtiments pourront nous donner des ressources lorsque nous y amènerons un de nos bateaux, et mieux encore, nous gagnerons aussi des ressources pour les bâtiments des autres joueurs, mais les propriétaires de ces bâtiments auront aussi une compensation qui dépend sur ledit bâtiment. Un petit mécanisme d’interaction positive que j’affectionne particulièrement.

Lorsque notre bateau arrive au bout de la rivière, il remonte le courant et c’est reparti pour un nouveau tour. Mais cela a quand même deux conséquences, d’abord on gagne une ressource bonus ou plusieurs si on a livré certains clients et on défausse la tuile bâtiment la plus à gauche du marché ce qui accélère le jeu. Elle se termine lorsque la dernière tuile bâtiment est posée dans la rivière de tuiles, on terminera le tour en cours et on passera au décompte fait de calcul majoritaire, de collections de cartes personnages, sans oublier certains personnages qui ont des conditions de fin.

Plus vous avez livré de clients, plus vous marquez de points.

Livrer des clients apporte le côté combinatoire du jeu. Certains clients proposent des réductions, d’autres permettent de doubler les points, d’autres encore nous permettent de remplacer notre frêle coquille de noix par notre vaisseau impérial avec un bonus conséquent à chaque fois que nous l’utiliserons. Ces cartes permettent de gagner des points également en fin de partie en fonction d’une condition, cela peut être de l’argent, des ressources ou des constructions, etc.

Et au milieu coule la rivière

Si vous aimez le monde de L5Rvous risquez d’être déçu, ici ce n’est que du papier peint, du joli papier peint en fait. C’est probablement l’un des plus beaux plateaux que j’ai jamais vu avec l’utilisation de vernis doré sélectif pour la rivière qui le traverse. Si vous jouez aux clans de la série, c’est une justification thématique très faible. Nous avons un mini extension ce qui nous permet un peu d’asymétrie avec les pouvoirs et un peu “traditions», mais c’est tout.

La rivière d’or ce n’est absolument pas nouveau, on est dans l’ultra classique, mais tout fonctionne comme sur des roulettes. Notre dé est lancé à la fin de notre tour pour que nous ayons le temps d’anticiper notre tour pendant celui des autres. Niveau d’interaction de la course à la majorité sur les pistes, il faut lever les yeux et faire attention aux autres. Je n’en ai pas encore parlé, mais nous avons des cartes Maîtres qui sont des objectifs qui donneront des points au premier à les atteindre et là encore nous nous surveillerons et ferons nos choix en fonction de ce paramètre.

Qui dit majorité, dit souvent interaction plus faible entre deux, enfin pas vraiment, car si le second marque des points sur les pistes il doit quand même rester à distance raisonnable, il faut donc y investir et il n’est pas rare que l’on décide comme le premier continuer votre progression pour ne pas profiter à votre adversaire.

Si au début on choisit les bâtiments selon leur type en fonction des objectifs, une fois ces objectifs atteints, on ciblera principalement les bâtiments qui avancent beaucoup sur les voies, et laissera de côté les effets des bâtiments. D’autant plus vrai que le jeu va trop vite pour construire un vrai moteur et espérer en profiter. Il s’agit plus d’un jeu où l’on saute sur les bonnes opportunités que d’un jeu où l’on construit une stratégie à long terme.

D’autant que le jeu n’a pas vocation à être frustrant, l’installation des ouvriers (bateaux) n’est pas bloquante, vous gagnez des bonus sur les pistes même lorsque vous courez après les autres, etc. Une bénédiction déguisée car on peut penser à contretemps sans devoir refaire toute votre réflexion, même si peut-être une opportunité vous poussera à changer le fusil de Paul ????

À la fin, la rivière d’or est un de ces jeux où on se dit qu’il n’y a rien d’innovant en soi, on se contente de reprendre des formules existantes, mais il le fait bien, il n’y a pas vraiment de couac, tout se passe bien, c’est fluide, un peu d’interaction, de timing tout en un temps compressé. Je n’en suis pas tombé amoureux et je pense que je vais m’en lasser assez vite, mais ça reste un bon euro pas trop complexe pour initier les joueurs par exemple.

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