Par
Editorial Coulommiers
Publié le
4 novembre 2024 à 16h00
Voir mon actualité
Suivre Le Pays Briard
Dans la nuit du 29 octobre dans la région de Valence, en Espagne, une « dana » (dépression isolée de haute altitude) s’est déversée sur le territoire, où elle a été comptée. environ 80 litres d’eau par mètre carré. L’alerte rouge a été rapidement déclenchée pour avertir des risques d’inondations mais les habitants et les services de secours se sont retrouvés impuissants face aux averses qui ont emporté voitures, arbres et maisons et coûté la vie à plus de 200 personnes. Si l’ampleur d’un tel phénomène ne pourrait pas être la même en Seine-et-Marne en raison de la densité des grandes villes plus faible qu’à Valence, on ne peut pas totalement exclure qu’une inondation similaire se soit produite un jour dans le 77.
Les conséquences directes du réchauffement climatique
Interrogé par le journal Le Monde sur la tragédie de Valence, le géologue et spécialiste des catastrophes naturelles Antonio Aretxabala a affirmé que les récents phénomènes météorologiques qui auraient pu provoquer des inondations comme les pluies intenses qui ont frappé l’est de l’Espagne (ou encore celles, moins intenses, qui ont touché la Seine) -et-Marne début octobre) étaient directement liés au réchauffement climatique : « Plus les températures augmentent, plus l’atmosphère se charge en vapeur d’eau. »
Contrairement à la Seine-et-Marne, le pourtour méditerranéen est le point de rencontre des dépressions atmosphériques du nord et du sud. Lorsque l’air est chargé d’humidité, il peut créer d’intenses précipitations, ce qui explique pourquoi les inondations au sud semblent toujours plus impressionnantes qu’au nord en termes de dégâts et d’intensité. Mais les dernières inondations en Seine-et-Marne ont bien montré que des pluies intenses (mais moins fortes qu’à Valence) pourraient également survenir dans la région : avec le réchauffement climatique, des phénomènes de ce type risquent de se multiplier, a précisé le scientifique Antonio Aretxabala.
Sols moins perméables
L’un des points soulevés par la catastrophe espagnole est le bétonnage excessif dans la région de Valence, qui a entraîné une perte de perméabilité des sols, qui absorbent alors beaucoup moins d’eau. La Seine-et-Marne étant une zone assez rurale, le bétonnage trouve vite ses limites, même si l’on pointe le manque de travaux pour retenir l’eau lors des fortes pluies qui font sortir le Grand Morin de son lit. Si le nécessaire est fait dans les années à venir, il faudra également prendre soin des sols du territoire pour éviter de rendre obsolètes les réservoirs et autres infrastructures en cas d’inondations prolongées ou trop intenses, car il ne faut pas oublier que Valence a de nombreux barrages. et des ramblas qui n’étaient pourtant pas suffisants, la majorité des zones habitées étant situées dans des zones inondables.
Des territoires déjà condamnés ?
Si l’on peut toujours veiller, à l’échelle locale, à limiter les dégâts liés aux inondations avec beaucoup de travail, de prévention et de solidarité, il est encore difficile de lutter contre les aléas de la nature. Une zone inondable risque de subir des intempéries et si des crues d’une intensité similaire à celles de Valence ne risquent pas d’affecter la Seine-et-Marne demain (pour toutes les raisons citées plus haut : pas la même densité de population ni les mêmes conditions atmosphériques) , il convient de s’interroger sur l’avenir de certaines zones urbaines constamment touchées qui, à terme, risquent d’être totalement désertées par la population.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.