et la campagne est tombée très bas

et la campagne est tombée très bas
et la campagne est tombée très bas

La dernière semaine de campagne commence par une polémique. Pierre-Yves Jeholet, ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles, a tenu des propos racistes lors d’un débat avec l’élu PTB Nabil Boukili. Pierre-Yves Jeholet ne s’est pas excusé et Georges-Louis Bouchez l’a soutenu.

Les avantages de la nuance

Aucune sorte d’indignation ni même de gêne pour le mouvement réformateur après ces propos. Alors de quoi s’agit-il ? Dans un face-à-face sur RTL, le député Nabil Boukili défend un droit très large au port du voile et compare les limitations du port de signes religieux en Belgique à ce qui se passe en Iran. La nuance ayant visiblement déserté la scène, Pierre-Yves Jeholet a déclaré : «Ne venez pas nous donner des cours ici en Belgique. Si ça ne vous plaît pas, vous n’êtes pas obligé de rester en Belgique.» La campagne est tombée très bas. La comparaison entre la Belgique et l’Iran est dangereuse, l’invitation à quitter la Belgique est raciste. Car, rappelons que Nabil Boukili est né au Maroc et a été naturalisé belge. Les commentaires ont suscité une large réaction. Le directeur d’Unia, Patrick Charlier, qualifie ces propos de racistes et xénophobes, mais non punissables. Racisme, le qualificatif a été utilisé par le PTB, le PS, Ecolo, les Engagés et DéFI. Tout le monde a constaté qu’il y avait effectivement un problème à dire à un élu belge de quitter la Belgique s’il est d’origine étrangère.

Tous sauf le MR

Le MR adore être seul contre tout le monde. Même ainsi via une déclaration raciste. Pour s’expliquer, Pierre-Yves Jeholet et Georges-Louis Bouchez ont tous deux évoqué le caractère scandaleux de la comparaison de la Belgique avec l’Iran faite par le PTB. LE “vous n’êtes pas obligé de rester en Belgique“n’avait, selon eux, rien de personnel mais était une déclaration générale, une invitation, je cite le président du MR”,à ceux qui ne veulent pas se conformer à la neutralité de l’Etat, belge ou non, d’aller dans un pays animé par la religion pour constater les effets dévastateurs que cela peut avoir sur les populations concernées.

En regardant bien la séquence, il y a bien eu un commentaire personnel envers Nabil Boukili, qui est clairement raciste. Si Pierre-Yves Jeholet avait répondu : «Alors va en Iran, tu verras l’horreur de l’oppression« Il n’y aurait eu aucun problème. Mais il n’a pas dit cela, il a dit : «Ne venez pas nous donner des cours ici en Belgique. Si cela ne vous plaît pas, vous n’êtes pas obligé de rester en Belgique. L’expression est une variante du slogan raciste «retourne dans ton pays« . Pierre-Yves Jeholet suggère donc que le pays de Nabil Boukili n’est pas la Belgique, qu’il ne considérait pas Nabil Boukili comme un citoyen à part entière en raison de ses origines.

Pas d’excuses

L’excuse semble trop difficile à accepter en cette dernière semaine de campagne. Et la comparaison indigne entre la Belgique et l’Iran de l’élu du PTB n’aide pas à la contrition. Le président du MR s’était pourtant affublé de valeurs morales il y a quelques mois pour condamner les propos racistes de Conner Rousseau, le président du Vooruit, à l’égard des Roms. Il a dit : “Si je faisais de tels commentaires, je démissionnerais dans l’heure.» Et être surpris de «tellement de complaisance face au racisme des gens qui donnent la leçon du matin au soir« .

Cette géométrie variable du président du MR s’explique par la proximité de l’élection, mais aussi par une évolution du parti sur ces questions. Georges-Louis Bouchez a ainsi remis en cause à plusieurs reprises le cordon sanitaire, ou exprimé son respect pour la campagne d’Éric Zemmour. Pour le MR, il s’agit d’occuper l’espace politique à droite de la droite. Une stratégie qui, dans les sondages, semble porter ses fruits.

Le prix de cette évolution est une certaine confusion morale. Si l’on prend une polémique du même ordre, lorsque Didier Reynders lançait une «Molenbeek est l’étranger» en 2012, il avait vite regretté ses propos. Douze ans plus tard, plus de regrets. C’est clair, ce n’est plus le même MR.

 
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