L’impact de l’annonce de l’OPEP+ devrait être limité : ébranlé par la concurrence américaine, le groupe ne contrôle désormais plus que la moitié de la production mondiale de brut.
( GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD / BRANDON BELL )
Pas de réouverture des vannes. L’OPEP+ a annoncé dimanche 3 novembre une prolongation des réductions volontaires de production pétrolière jusqu’à fin décembre, alors que les prix du pétrole sont en berne.
Les huit pays « ont convenu de prolonger d’un mois
leurs réductions volontaires supplémentaires de production de 2,2 millions de barils par jour
», a indiqué l’alliance dans un communiqué. Outre l’Arabie saoudite et la Russie, sont concernés l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman.
Cette décision vise à soutenir les prix,
le WTI et le Brent américains avoisinent les 70 dollars
face à une demande incertaine, loin du seuil visé de 80 euros. “C’est la conséquence logique de la pression persistante à la baisse sur les prix en raison des sombres perspectives de la demande en Chine et dans le monde”, a commenté le journal.
AFP
Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
L’impact de l’annonce de l’OPEP+ devrait toutefois être limité, estime-t-elle, alors que la « stratégie de restrictions » du groupe peine à porter ses fruits. Car ses 22 membres, ébranlés par la concurrence américaine,
contrôlent désormais à peine la moitié de la production mondiale de pétrole brut.
« Guerre commerciale »
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dirigée par l’Arabie saoudite, et ses alliés dirigés par Moscou, ont conclu en 2016 un accord appelé OPEP+ pour mieux influencer le marché. Cette alliance maintient actuellement près de six millions de barils sous terre à travers trois mécanismes différents, à la fois à l’échelle du groupe et sous forme de réductions volontaires.
Tous les ministres doivent se réunir début décembre à Vienne, siège de l’Opep.
Début juin, lors de la dernière réunion, ils ont annoncé leur volonté d’augmenter leur production à partir d’octobre. Avec l’annonce de dimanche,
la réouverture des robinets d’or noir interviendra donc avec trois mois de retard
dans les délais. L’alliance a toutefois pris soin de ménager une porte de sortie, insistant à plusieurs reprises sur le fait que cette décision pouvait être revue à tout moment.
L’OPEP+ a choisi de temporiser en attendant
Des résultats des élections américaines « qui auront un impact significatif sur le marché »
estime Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy.
“Je ne sais pas si le groupe a une préférence entre Donald Trump et Kamala Harris” mais la victoire du républicain conduirait “probablement” à une “guerre commerciale” qui “peserait sur la demande, de quoi saper la croissance économique et donc les prix du pétrole”. ».