L’ANC devra partager le pouvoir — La Libre Afrique

L’ANC devra partager le pouvoir — La Libre Afrique
L’ANC devra partager le pouvoir — La Libre Afrique

Le parti de Nelson Mandela a perdu plus de 17 pour cent des voix au cours d’une législature.

Les sondages prédisent un séisme politique en Afrique du Sud. Ils ne s’étaient pas trompés. Le Congrès national africain, au pouvoir avec la majorité absolue depuis 1994 et la victoire de Nelson Mandela, a essuyé un cuisant revers lors de ces législatives, perdant plus de 17% des voix, passant de 57,5% à 40,2%. .

Le parti au pouvoir paie ainsi la mauvaise gestion générale du pays et son incapacité notamment à juguler le chômage, notamment chez les jeunes, qui flirte avec la barre des 60 %.

Le poids de cette jeunesse, ces « nés libres » qui n’ont pas connu le temps de la lutte contre le régime de l’apartheid et n’ont pas cet attachement viscéral au parti qui a mené cette lutte historique, a été déterminant dans cette élection.

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Face à ce constat clair, l’ANC, qui reste de loin le principal parti au parlement sud-africain, a confirmé dimanche son intention d’entamer des discussions avec d’autres formations politiques pour former un gouvernement de coalition. “L’ANC s’engage à former un gouvernement qui reflète la volonté du peuple, qui soit stable et capable de gouverner efficacement », a déclaré Fikile Mbalula, son secrétaire général, précisant que le parti tiendrait des discussions en interne et avec d’autres groupes »les jours à venir ».

L’ANC n’a pas beaucoup de choix

L’ANC devra donc composer avec l’exercice du partage du pouvoir. Deux possibilités s’offrent à lui, soit trouver un ou plusieurs partenaires qui lui permettront de composer un gouvernement de coalition majoritaire au Parlement, soit former un gouvernement minoritaire en s’assurant un soutien fragmentaire des partis pour l’élection du président. (élu par le Parlement) et d’adopter son budget et ses projets de loi.

La plus évidente serait une coalition avec le parti de M. Steenhuisen, l’Alliance démocratique, qui reste stable et flirte avec les 21 %. En coulisses, des négociations ont commencé entre ces deux partis, dont l’union donnerait une large majorité à la future coalition. Les discussions ne seront pas faciles mais l’ANC n’a pas beaucoup de choix d’armes. Derrière l’Alliance démocratique, seul le parti MK lancé il y a moins d’un an par l’ancien président Jacob Zuma peut offrir une véritable majorité absolue à l’ANC. Son parti, majoritairement soutenu par l’ethnie zouloue, a remporté 14 % des voix. Mais une réconciliation entre l’actuel président Cyril Ramaphosa, qui envisage un second mandat, et son prédécesseur Jacob Zuma semble plus qu’improbable.

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Jacob Zuma a été contraint de démissionner de la présidence de la République en 2018 à la suite de diverses affaires de corruption et des pressions du camp de Cyril Ramaphosa au sein de l’ANC. Jacob Zuma ne l’a pas oublié et ne compte pas faire un pas en faveur de son ancien parti tant que Ramaphosa, qui reste très populaire malgré l’élection, reste au pouvoir.

Une autre voie d’alliance mène à l’EFF, parti d’extrême gauche et anti-blancs, d’un autre ancien membre de l’ANC, Julius Malema. Mais cette union, avec le fougueux ancien président jeunesse du parti de Nelson Mandela, a tout pour faire fuir les investisseurs dans ce pays déjà marqué par une grave crise économique. Ce mariage offrirait en outre une majorité qu’il faudrait renforcer par l’un ou l’autre petit parti pour atteindre une majorité très étroite.

Le mariage avec l’Alliance démocratique s’impose donc presque inévitablement aux dirigeants de l’ANC qui devront apprendre à composer et céder des ministères importants à leur nouvel allié.

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