(Beyrouth) Israël a intensifié dimanche ses frappes contre les bastions du Hezbollah au Liban qui ont fait au moins trois morts, son armée appelant la population à évacuer la région de Baalbeck, à l’est, avant de nouveaux raids.
Hachem OSSEIRAN
Agence France-Presse
Dans le nord d’Israël, limitrophe du sud du Liban, des sirènes d’alerte se sont déclenchées après le tir de “plusieurs projectiles” en direction du territoire israélien, a indiqué l’armée, faisant état de l’interception des uns et de la chute des autres dans la nature.
Sur sa frontière sud, Israël poursuit sa guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien. Le lendemain et en soutien au Hamas, son allié, le Hezbollah libanais a ouvert un front contre Israël, qui a dégénéré en guerre ouverte en septembre dernier.
A quelques jours de l’élection présidentielle du 5 novembre aux Etats-Unis, principal allié d’Israël, et malgré la pression internationale, les tentatives pour mettre un terme aux hostilités à Gaza et au Liban sont restées vaines.
Au sud du Liban, une « vague d’attaques aériennes israéliennes » a frappé les régions de Tyr et de Bint Jbeil, a rapporté l’agence de presse nationale ANI. Au moins trois personnes ont été tuées lors d’un raid près de Saïda, la principale ville du sud, selon les autorités libanaises.
Au sud de Saïda, une frappe a touché un immeuble résidentiel à Ghaziyeh, selon un correspondant de l’AFP. Un enfant a été sauvé des décombres.
L’armée israélienne a affirmé avoir « éliminé » plusieurs « terroristes » du mouvement islamiste libanais lors de « frappes aériennes » et de « combats rapprochés » dans le sud du Liban, où ses troupes mènent une offensive terrestre depuis le 30 septembre.
Hôpital endommagé dans le sud
L’ANI a également signalé des frappes israéliennes visant la zone autour d’un hôpital public à Tebnine, un village du district de Bint Jbeil.
Le maire de Tebnine, Nabil Fawaz, a déclaré à l’AFP que l’hôpital gouvernemental risquait d’être hors service dans les prochaines heures en raison des dégâts importants causés par les frappes israéliennes.
L’armée israélienne a indiqué avoir mené une opération dans plusieurs maisons d’un village du sud du Liban, découvrant dans l’une d’elles « des armes cachées dans la cuisine et dans une chambre d’enfant », ainsi que « du matériel de combat et des documents de renseignement utilisés par le Hezbollah ». combattants qui s’y étaient barricadés.
Dans l’est du Liban, Israël a lancé un nouvel appel à l’évacuation des habitants de la région de Baalbeck, notamment du village de Douris, situé à quelques kilomètres au sud de la ville millénaire de Baalbeck qui possède un ensemble de temples romains classés un site du patrimoine mondial de l’UNESCO.
“Vous êtes situés à proximité des installations et des intérêts du Hezbollah”, a déclaré le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adraee, dans un message sur X accompagné de cartes des cibles visées.
Baalbeck et Douris avaient déjà été la cible d’une série de frappes le 30 octobre.
Peu après, au moins trois frappes ont visé plusieurs localités de la Bekaa, où se trouve Baalbeck, selon un correspondant de l’AFP.
Offensive à Jabalia
Depuis le 23 septembre, les forces israéliennes ont intensifié leurs frappes contre les bastions du Hezbollah au Liban, affirmant vouloir neutraliser ce mouvement dans les régions frontalières et empêcher les tirs de roquettes pour permettre le retour de 60 000 personnes déplacées vers le nord du pays.
Au moins 1.930 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Dans la bande de Gaza, l’armée israélienne a affirmé que ses forces avaient tué Raafat Qodeih, membre de l’unité Nukhba du Hamas qui, selon Israël, s’était infiltrée lors de l’attaque du 7 octobre 2023 contre le kibboutz Nir Oz, où une trentaine d’habitants ont été tués et plus de 70 pris en otages. et emmené à Gaza.
Israël s’est engagé à détruire le Hamas après cette attaque qui a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués ou morts en captivité. Sur 251 personnes kidnappées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.
L’armée israélienne en représailles a lancé une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait 43.341 morts, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué des destructions colossales et un désastre humanitaire.
Depuis le 6 octobre, l’armée israélienne concentre son offensive au nord de la bande de Gaza, affirmant que le Hamas y rassemble ses forces. Elle a déclaré que ses troupes avaient « éliminé des dizaines de terroristes » à Jabalia au cours des dernières 24 heures.