ÉDITORIAL. Donald Trump ou le poison du populisme

ÉDITORIAL. Donald Trump ou le poison du populisme
ÉDITORIAL. Donald Trump ou le poison du populisme

Qu’il vienne de droite ou de gauche, le populisme est un poison, un cancer métastatique qui s’attaque aux systèmes vitaux de nos démocraties et risque, si l’on n’y prend garde, de leur être fatal.
Le mal n’est pas nouveau. Apparue discrètement et sous des formes variées au XIXe siècle en Europe et aux Etats-Unis, elle s’est structurée à la fin du XXe siècle en réponse aux bouleversements de la mondialisation, et s’épanouit aujourd’hui sous le double effet de l’effondrement des partis traditionnels et des intermédiaires. corps, mais aussi de l’extraordinaire essor des réseaux sociaux et du Far West numérique.
« La démocratie est un mauvais système, mais c’est le moins mauvais de tous », a considéré Winston Churchill avec lucidité et bienveillance, alors que les populistes ne voient dans les faiblesses de la doctrine qu’une opportunité de renverser la table. Leurs intentions sont malveillantes, et sous la séduisante promesse d’une pureté démocratique qui redonnerait – pour de vrai cette fois – le pouvoir au peuple, le populisme travaille évidemment sur quelque chose de complètement différent.
Des deux côtés de l’Atlantique, ce à quoi nous assistons ces jours-ci dans le cadre du procès de Donald Trump aux États-Unis, ou de l’exploitation politique du conflit israélo-palestinien en France, sonne comme un avertissement, et nous serions à faute de ne pas y prêter attention.
Reconnu coupable de trente-quatre délits dans l’affaire Stormy Daniels, l’ancien président américain et candidat à un nouveau mandat a réagi en invoquant le complot. Il serait un “prisonnier politique” et en bon populiste, il jette l’opprobre et la suspicion sur “la mise en place” d’où il vient d’ailleurs. Voilà un homme qui brigue la plus haute fonction chez lui mais ne reconnaît pas la justice de son pays et piétine avec ses mocassins cousus main et sur mesure l’institution judiciaire dont la probité, selon lui, doit être appréciée à la lumière. de la complaisance qu’elle lui montre. Le pire, c’est que cela arrive, que des millions de dollars vont probablement affluer après son appel aux dons, et qu’il sera peut-être élu…
Plus près de nous et dans un autre registre, Rima Hassan, candidate aux élections européennes sur la liste LFI, vient de s’attaquer, comme Trump avec Justice, à la liberté et à l’indépendance de -, autre pilier de la démocratie. S’adressant aux salariés du groupe TF1, elle a même encouragé “sabotage” pour empêcher la diffusion de l’interview de Benjamin Netanyahu. On entend déjà les rebelles exprimer leur indignation, invoquant les souffrances du peuple palestinien dont le Premier ministre israélien est légitimement tenu pour responsable, mais la comparaison n’est pas juste.
Nous sommes évidemment tous d’accord pour exiger la fin des bombardements sur Gaza ou Rafah et pour condamner le massacre de civils innocents. Car ces horreurs, comme le principe de censure, heurtent la démocratie et heurtent les valeurs de la République.

 
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