L’armée israélienne a mené samedi de nouveaux raids meurtriers sur le nord de la bande de Gaza, plongée dans une situation “apocalyptique” selon l’ONU, au moment où le Hezbollah libanais tirait des roquettes sur Israël en réponse à des frappes destructrices.
A trois jours de l’élection présidentielle aux États-Unis et malgré la pression internationale, les tentatives visant à mettre fin à la guerre d’Israël contre le Hezbollah au Liban et contre le Hamas palestinien à Gaza semblent être restées vaines.
Israël a juré de détruire le Hamas et a lancé une offensive dévastatrice à Gaza, à sa frontière sud, après une attaque sanglante du mouvement islamiste contre son territoire le 7 octobre 2023. Il veut également neutraliser le Hezbollah sur sa frontière nord, après le mouvement Les Libanais ont ouvert un front contre lui en soutien au Hamas.
Les deux mouvements sont de proches alliés de l’Iran, engagés ces derniers mois avec Israël, son ennemi, dans un cycle d’attaques et de ripostes qui font craindre un conflagration au Moyen-Orient.
Samedi encore, le guide suprême iranien Ali Khamenei a prévenu que son pays riposterait à toute attaque menée par Israël ou les Etats-Unis contre l’Iran et ses alliés.
©AFP De la fumée s’élève du site d’une frappe israélienne qui a visé le village de Khiam, au sud du Liban, le 2 novembre 2024. |
Samedi avant l’aube, des frappes israéliennes ont visé le nord de la bande de Gaza, notamment Jabalia et Beit Lahia, et le centre, notamment Nousseirat où trois Palestiniens sont morts, selon la défense civile.
L’armée, qui concentre depuis le 6 octobre son offensive dans le nord du territoire afin de neutraliser le Hamas, a affirmé avoir « éliminé des dizaines de terroristes à Jabalia ». Elle a également fait état d’opérations contre le Hamas dans le sud et le centre du territoire.
«Maladie, famine, violence»
©AFP Les Palestiniens pleurent la mort de proches, d’une mère et de son bébé, tués lors d’une frappe israélienne à Nusseirat, dans le centre de Gaza, après le transfert des corps vers un hôpital de Deir al-Balah, le 1er novembre 2024. |
Tous les habitants du nord de Gaza courent « un risque imminent de mourir de maladie, de famine et de violence », ont averti vendredi des responsables des principales agences humanitaires de l’ONU. « La situation est apocalyptique », ont écrit les 15 signataires, exigeant que « l’État d’Israël cesse son attaque contre Gaza ».
Israël, qui assiège la bande de Gaza depuis plus d’un an, bombarde constamment ce territoire pauvre et exigu où la grande majorité des quelque 2,4 millions d’habitants a été déplacée.
Son offensive aérienne et terrestre a fait 43 259 morts, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué des destructions colossales et un désastre humanitaire.
L’attaque du Hamas du 7 octobre a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués ou morts en captivité. Sur 251 personnes kidnappées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée.
Le Hezbollah lance des roquettes sur Israël
©AFP Un policier israélien se tient devant un bâtiment endommagé par des tirs de roquettes depuis le sud du Liban, dans la ville de Tira, dans le centre d’Israël, le 2 novembre 2024. |
Sur le front nord d’Israël, le Hezbollah a revendiqué la responsabilité de tirs de roquettes sur une base militaire près de Tel Aviv et sur des sites du nord d’Israël.
Alors que les sirènes d’alerte retentissaient en Israël, au moins 19 personnes ont été blessées avant l’aube à Tira (centre) par la chute d’un projectile sur un bâtiment qui a été éventré, ont indiqué les autorités à propos de l’interception de plusieurs roquettes.
Les tirs du Hezbollah interviennent au lendemain de frappes israéliennes dans l’est et le sud du pays, ainsi qu’au sud et à l’est de Beyrouth, qui ont fait plus de 50 morts selon les autorités. Dans la banlieue sud de Beyrouth, des immeubles entiers ont été transformés en tas de décombres.
Samedi, l’armée israélienne a de nouveau bombardé le sud du Liban, où ses forces sont engagées dans une offensive terrestre depuis le 30 septembre.
Après un an d’échanges de tirs transfrontaliers, Israël a intensifié ses frappes sur les bastions du Hezbollah au Liban à partir du 23 septembre, affirmant vouloir neutraliser ce mouvement dans les régions frontalières et empêcher les tirs de roquettes pour permettre le retour de 60 000 personnes déplacées. dans le nord du pays.
Au moins 1.900 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
L’Iran contre Israël et les États-Unis
© KHAMENEI.IR/AFP Une photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, le 2 novembre 2024, le montre saluant la foule lors d’une réunion avec des étudiants iraniens à Téhéran. |
Dans ce contexte explosif, les États-Unis ont annoncé de nouveaux déploiements au Moyen-Orient, notamment des moyens de défense contre les missiles balistiques, des avions de combat et des bombardiers B-52, qui arriveront « dans les prochains mois » pour la « défense d’Israël » et comme un avertissement à l’Iran.
“Les ennemis, aussi bien les Etats-Unis que le régime sioniste (Israël, ndlr), doivent savoir qu’ils recevront certainement une réponse cinglante à leurs actions contre l’Iran et le front de résistance”, a déclaré le lendemain Ali Khamenei. .
Le même jour, des groupes pro-iraniens en Irak ont revendiqué la responsabilité d’une attaque de drone contre Israël, qui, selon eux, les avait interceptés au-dessus de la mer Rouge.
©AFP Des partisans des rebelles Houthis du Yémen manifestent contre Israël à Sanaa, le 1er novembre 2024. |
Concernant un autre allié de l’Iran, les rebelles Houthis du Yémen, un rapport d’expert de l’ONU a prévenu vendredi que ces insurgés se transforment en une « puissante organisation militaire » étendant ses capacités opérationnelles, grâce au soutien militaire « sans précédent » de l’Iran et du Hezbollah.
Les Houthis ont tiré des missiles sur Israël depuis le début de la guerre, mais la grande majorité ont été interceptés.