« Les attaques meurtrières du Hezbollah ne resteront pas sans réponse. » C’est la menace lancée par l’armée israélienne sur les réseaux sociaux, après que des tirs de roquettes du parti chiite sur le nord d’Israël ont tué jeudi sept civils israéliens. Peu après, la menace a été mise à exécution avec de violentes frappes sur Nabatiyé, au Sud-Liban, puis dans la nuit de vendredi jusqu’à l’aube, avec une quinzaine d’attentats sur la banlieue sud de Beyrouth, pourtant épargnée depuis dimanche soir.
Dans la journée de vendredi, les villes de Tyr, au Sud-Liban, et de Baalbeck, dans la Bekaa, ainsi que leurs environs, ont été bombardées par l’aviation israélienne. Plusieurs localités des cazas de Marjeyoun et Bint Jbeil ont également subi le déluge de tirs israéliens. Plusieurs morts sont venus s’ajouter au bilan déjà lourd de cette guerre, actualisé dans la soirée par le ministère de la Santé.
Cette nouvelle vague de violences est survenue quelques heures après la visite à Jérusalem de deux émissaires américains qui tentaient, sans succès, de négocier une solution à la guerre opposant Israël au Hezbollah depuis septembre. Dans le quartier de Kafaat, un immeuble brûlait encore vendredi, émergeant d’un champ de débris et de voitures carbonisées, noyant les alentours dans une épaisse fumée. Tout autour, des militants du Hezbollah, vêtus de noir, certains portant des mitrailleuses dans des étuis, ont établi un cordon de sécurité. L’armée israélienne a affirmé avoir frappé des cibles du mouvement chiite dans les secteurs de Beyrouth et de Nabatiyé. Celui-ci a également été visé par plusieurs frappes vendredi dans la journée.
Des bombardements ont également visé la région de Baalbeck-Hermel, dans la Bekaa, faisant au moins dix morts selon les autorités libanaises. Tout au long de la journée, l’Agence nationale de l’information (ANI) a fait état de frappes sur plusieurs secteurs de la Bekaa, qui n’avaient pas été précédées d’appels à l’évacuation de l’armée israélienne. Des frappes ont également visé la ville de Tyr, dans le sud, où un immeuble s’est effondré en bord de mer, selon un correspondant de l’AFP.
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Nouvelle frappe ciblée
Par ailleurs, une frappe israélienne menée dans la nuit de jeudi à vendredi a visé un appartement dans la localité d’Aïn el-Remmane, dans le caza d’Aley, tuant un homme qui y vivait et ses deux épouses, et blessant leurs trois enfants, », a rapporté à L’Orient-Le Jour une Source dans la commune d’Aïn el-Remmé (à ne pas confondre avec le quartier du même nom, dans la banlieue sud de Beyrouth).
La grève a été enregistrée pour la première fois à Qmatiyé, une ville voisine. « L’homme tué avait un téléavertisseur. L’attaque du 17 septembre ne l’a pas tué », a déclaré cette Source, faisant référence à l’explosion simultanée de milliers de petits appareils de communication appartenant à des membres du Hezbollah, qui a fait plus de 30 morts et des centaines de blessés. dans tout le Liban. Quelques jours après cette attaque, le 23 septembre, Israël intensifie son offensive au Liban, en lançant son opération « Flèches du Nord ».
Quatre jours plus tard, l’aviation israélienne tuait le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors d’un bombardement massif de la banlieue sud de la capitale. Le Hezbollah n’a pas répondu aux demandes de l’OLJ de confirmer l’information et d’indiquer si l’homme en question était ou non membre du parti.
Contacté, un porte-parole de l’armée libanaise a affirmé de son côté « ne pas avoir d’informations » sur la frappe en question. « L’homme vivait depuis longtemps dans cet appartement avec ses deux femmes et ses trois enfants. Ils sont issus de la famille Achmar», précise la Source au sein de la commune. Les trois enfants ont été blessés, deux légèrement et un dans un état plus grave. Ce dernier a été hospitalisé. “Le lieu de la frappe n’est pas accessible, des membres du Hezbollah sont venus boucler l’espace”, ajoute la Source.
Le ministère de la Santé avait indiqué, de son côté, que cette grève avait fait au moins trois morts et cinq blessés, dont des enfants, dans un bilan provisoire. Aucun avertissement israélien n’a été donné avant cette frappe. La ville de Qmatiyé fait partie de celles qui ont été frappées à plusieurs reprises par Israël dans la région d’Aley. A quelques kilomètres de là se trouvent les villes de Kahalé et Araya, situées sur l’autoroute internationale reliant Beyrouth à la Bekaa et à la Syrie, et où plusieurs frappes ont également visé des véhicules ces dernières semaines, dont au moins une contenait des roquettes.
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Discrétion du Hezbollah
Le Hezbollah se fait plus discret que d’habitude. Ses « médias de guerre » n’ont en effet diffusé que cinq communiqués relatifs à ses opérations contre les positions de l’armée israélienne. Il en publie habituellement plusieurs dizaines par jour, avec un bilan de 48 opérations en 24 heures, notamment pour contrer les tentatives d’avancée de l’armée israélienne au Sud-Liban. Parmi les cinq communiqués du jour, deux concernaient des attaques menées pendant la nuit, alors que le trois autres étaient liés à des grèves dans l’après-midi.
En fin de compte, le parti a fini par publier une nouvelle vidéo de moins d’une minute, destinée à galvaniser le moral de ses combattants. Cette vidéo, constituée d’un montage de scènes de combattants sur le front, comprend un enregistrement de l’ancien secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre lors d’une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, déclarant, adressé à l’armée israélienne : « Vous perdrez tous vos chars si vous les faites entrer au Liban. »
Elle paraît moins significative que la précédente, publiée le 26 octobre, dans laquelle le parti chiite appelait à l’évacuation de 24 localités israéliennes où se trouvent les infrastructures militaires de l’Etat hébreu.
Disparu…
Enfin, un homme et son épouse, bergers résidant à Houla, dans le caza de Marjeyoun, sont portés disparus, selon la municipalité de cette localité du Sud Liban. Les deux disparus s’appellent Zainab et Mahmoud Yacoub. “Une patrouille du bataillon népalais de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a effectué des recherches dans les lieux possibles de leur présence dans les quartiers de la ville, et suite à cette tournée, ils n’ont été retrouvés, ni aucune trace de leur troupeau”, indique le communiqué de la municipalité. Aucune information concernant leur sort ne peut donc être confirmée ou infirmée. »
Si plus de 1,2 million de personnes ont fui les bombardements israéliens qui se sont intensifiés depuis septembre, que ce soit au Sud-Liban, dans la Bekaa ou dans la banlieue sud de Beyrouth, certains irréductibles sont restés sur place, voire attendent la dernière minute pour repartir. Le 22 octobre, des soldats de la paix ghanéens ont contribué à l’évacuation des deux derniers habitants de Qouzah, un village du caza de Bint Jbeil, vers la ville voisine de Rmeich, selon un communiqué de la FINUL. « Même si la plupart des Libanais du sud ont été déplacés par le conflit, les deux sœurs âgées ont choisi de rester dans leur maison aussi longtemps qu’elles le pouvaient », a indiqué la FINUL.
À mesure que les frappes israéliennes s’intensifient, de plus en plus de personnes sont portées disparues, en plus de celles tuées ou blessées. Dans la Bekaa, 12 personnes n’ont toujours pas été retrouvées suite à trois frappes aériennes israéliennes distinctes qui ont visé Younine, Bednayel et Saaidé, dans le caza de Baalbeck plus tôt dans la journée, selon notre correspondant dans la Bekaa.
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