« Un risque de voir les lobbies des énergies fossiles s’allier à l’extrême droite »

« Un risque de voir les lobbies des énergies fossiles s’allier à l’extrême droite »
« Un risque de voir les lobbies des énergies fossiles s’allier à l’extrême droite »

Quelles qualités faut-il pour être un bon député européen ?

Il faut d’abord s’intéresser à l’intérêt général européen et ne pas se cantonner à ceux de son pays d’origine. C’est difficile, car un député est à la confluence de trois courants : membre d’un parti dont il doit faire valoir les idées, il doit servir son pays et l’Europe. Il faut alors s’intéresser aux rouages ​​législatifs et s’y impliquer pleinement. La législation européenne est par définition très complexe ; il nécessite un investissement important pour maîtriser son fonctionnement. Un député doit développer une expertise dans au moins un ou deux domaines et être reconnu pour cela dans son propre parti et au-delà.

Un député européen fait-il le même travail qu’un député national ?

Il vote la loi, mais le contexte est différent. Contrairement à un parlement national, le Parlement européen n’est pas un parlement d’opposition et de majorité, c’est un parlement à majorités changeantes. L’eurodéputé doit toujours essayer de faire partie de la majorité pour faire avancer sa vision politique des choses.

Élections nationales pour un mandat européen. Y a-t-il un risque que les enjeux nationaux prennent le pas sur les enjeux européens ?

Le risque existe. En l’absence de médias ou d’espaces médiatiques européens, les campagnes sont souvent englouties par les agendas nationaux. C’est moins vrai au Luxembourg, petit pays qui a besoin de l’Europe et où l’intérêt général luxembourgeois se confond généralement avec l’intérêt général européen.

Au Luxembourg, est-ce qu’on élit des députés européens ou des députés luxembourgeois pour l’Europe ?

Nous devrions demander cela aux électeurs. Mais mon expérience me dit que les électeurs luxembourgeois aiment les gens qui ont l’impression de peser sur les choses en Europe. Soit en influençant la législation, soit en rendant compréhensibles aux citoyens la géopolitique et la complexité des relations de pouvoir en Europe. Je crois que ce sont les deux activités principales du député européen.

Que vous inspire le scandale du Qatargate ?

Cela montre que les pays hors d’Europe comprennent la démocratie européenne. Ils savent que c’est au Parlement européen que se prend une grande partie des décisions. Le Qatargate montre qu’à l’ère des réseaux sociaux, il faut être vigilant face aux interférences extérieures.

Avons-nous besoin d’encore plus de transparence au Parlement et dans les autres institutions européennes ?

Oui. Je crois que la démocratie a tout à gagner de la transparence. L’un des dossiers dont je suis le plus fier est le registre de transparence que j’ai négocié avec d’autres parlementaires et qui a été la première étape pour réguler les lobbys industriels. Et c’est sûrement un domaine dans lequel nous devons continuer pour parfaire les choses. Aujourd’hui jeLe risque existe de voir les lobbies des énergies fossiles s’allier dans l’ombre avec l’extrême droite pour faire reculer l’Europe sur une politique essentielle.

Cet article a été écrit pour l’édition du magazine Bourrage papier , publié le 22 mai 2024. Le contenu du magazine est réalisé exclusivement pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.

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