Explosions dantesques, incendies… Un chercheur toulousain remporte une bourse record pour sécuriser la combustion de l’hydrogène

Explosions dantesques, incendies… Un chercheur toulousain remporte une bourse record pour sécuriser la combustion de l’hydrogène
Explosions dantesques, incendies… Un chercheur toulousain remporte une bourse record pour sécuriser la combustion de l’hydrogène

l’essentiel
Thierry Poinsot, directeur de recherche au CNRS, vient de remporter une bourse de 2,5 millions d’euros d’un prestigieux fonds européen. Il consacrera cette somme à sécuriser l’usage de l’hydrogène dans les transports et le chauffage.

Progressivement, l’usage de l’hydrogène s’étendra au secteur domestique. Bientôt, le chauffage central pourra fonctionner avec ce gaz sans carbone. Un nouvel horizon s’ouvre pour la recherche, où les scientifiques toulousains sont en première ligne. Thierry Poinsot, directeur de recherche au CNRS à l’Institut de mécanique des fluides de Toulouse (IMFT), vient d’obtenir une subvention de 2,5 millions d’euros du Conseil européen de la recherche (ERC).

Il est un très rare scientifique européen à avoir reçu trois fois cette fameuse bourse. C’est dire l’importance de son œuvre face à la disparition programmée des hydrocarbures comme moyen d’énergie. Grâce à cette subvention, il développera des outils de simulation de haute précision pour la combustion de l’hydrogène, en se concentrant sur des scénarios de sécurité liés aux risques d’incendie et d’explosion.

Le pouvoir d’une bombe

« Un bâtiment qui explose à cause d’une fuite de gaz, c’est déjà très impressionnant, mais avec l’hydrogène, on passe à une autre échelle, ça peut faire le même effet qu’une bombe. Notre travail consiste à déterminer les normes de sécurité et les stratégies les plus efficaces à mettre en œuvre en cas d’incidents », résume le scientifique. Il étudie avec son équipe « les mécanismes fondamentaux de la combustion de l’hydrogène dans l’air lors des fuites ».

Constructeurs et législateurs pourront s’appuyer sur ces travaux pour élaborer de nouvelles normes de sécurité adaptées à l’hydrogène et définir les meilleures stratégies en cas d’accidents. « Nous sommes en territoire vierge où il y a beaucoup de choses à explorer. L’hydrogène a ses propres caractéristiques qui le rendent bien plus dangereux que le kérosène par exemple. En cas de fuite, il est très probable qu’il s’enflamme soit par simple frottement avec l’air, soit par une simple étincelle. Puis, du fait de sa vitesse de propagation bien supérieure à celle des autres gaz, il forme une flamme extrêmement vigoureuse pendant plusieurs mètres, très droit comme. celui qui sort du chalumeau», explique le spécialiste.

Pour les pompiers, c’est une véritable calamité, d’autant que la combustion de cette molécule est totalement invisible à l’œil nu ! « Il faudra équiper les pompiers de lunettes infrarouges pour pouvoir identifier visuellement la flamme même si bien sûr la chaleur dégagée (entre 2 300 et 2 500 degrés) est un bon indicateur », indique Thierry Poinsot.

Le scientifique veut surtout tout faire pour éviter que ce type de calamité ne se produise : « Le grand public n’acceptera pas que l’utilisation de l’hydrogène provoque de telles catastrophes. La première solution sera d’augmenter le nombre de capteurs sur les véhicules alimentés au carburant. dans l’hydrogène afin de couper automatiquement le courant dès qu’il y a une alerte. On peut également envisager que, dans un futur proche, les bâtiments soient équipés de sprinklers (extincteurs automatiques) qui, en cas de fuite, libéreraient gaz inhibiteurs. de l’hydrogène pour prévenir les incendies.

 
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