Par
Briac Trébert
Publié le
1er novembre 2024 à 15h45
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Pourra-t-on connaître, un jour, la date de notre décès ? Quand viendra ce jour fatidique ? L’Insee, l’institut national de la statistique et des études économiques, s’est plongé dans les chiffres, dans une vaste étude publiée ce mercredi 30 octobre 2024, juste avant la Toussaint, et a tenté d’apporter un début de réponse. Enfin, pour ceux qui veulent vraiment la connaître.
L’institut a compilé le nombre de décès recensés chaque jour, entre 2004 et 2023, dans le but de répondre à cette question : “Quel jour on meurt le plus en France ?” « .
De quoi vous donner une idée. Enfin, si vous le voulez…
1600 décès par jour en moyenne
Dans le détail, environ 1 600 personnes sont mortes en moyenne chaque jour sur cette période de 19 ans. Un nombre qui est en augmentation quasi constante depuis 2011 « en raison de l’arrivée à des âges de forte mortalité des grandes générations du baby-boom, nées de 1946 à 1974 » et qui varie lors de certains événements comme les vagues épidémiques (Covid-19, grippe) .
Chez les personnes âgées de 30 à 59 ans, les décès varient en réalité peu selon les mois de l’année. Mais chez les jeunes et les personnes âgées, en revanche, la différence est bien plus visible.
De 2004 à 2023, les mois d’été (juin, juillet, août et septembre) ont été les moins meurtriers, avec une sous-mortalité de -8% ou -9% par rapport à l’ensemble de la période, ce qui s’explique notamment par une circulation réduite des déchets saisonniers. virus. A l’inverse, les mois d’hiver ont été les plus meurtriers, avec une surmortalité de +9% en décembre, +14% en janvier, +12% en février et +6% en mars.
Les personnes âgées meurent moins en été qu’en hiver
Selon ces données, les plus de 60 ans risquent beaucoup plus de mourir en hiver qu’en été.
On note ainsi une surmortalité de +9% en décembre, +14% en janvier et +12% en février dans cette tranche d’âge. Il monte même à +21% en janvier et +18% en février chez les plus de 90 ans !
Ainsi, contrairement à la croyance populaire, les personnes âgées meurent moins pendant la période la plus chaude de l’année.
Et la canicule de 2003 ? C’était juste avant cette étude statistique. Le nombre cumulé de décès excédentaires était d’environ 14 800 entre le 1est et le 20 août, une augmentation de 60 % par rapport à la mortalité attendue.
Et « suite à cette canicule de 2003, les pouvoirs publics ont mis en place un système de surveillance des canicules et des mesures de prévention destinées notamment aux personnes les plus vulnérables », explique l’Insee.
Le dimanche est le jour le moins meurtrier de la semaine
Et chez les jeunes, en revanche, c’est l’inverse : ils ont tendance à mourir davantage en été qu’en hiver. Ces décès ont également souvent lieu sur la voie publique ou dans les lieux publics : cela représente 27 % des décès chez les 18-29 ans contre seulement 1 % pour l’ensemble de la population.
Et globalement, révèle l’Insee, moins de personnes meurent le samedi (-1%), le dimanche (-2,7%) et les jours fériés que le reste du temps. Le dimanche est ainsi le jour le moins meurtrier de la semaine.
Comme pour les jours fériés, la moindre mortalité du dimanche pourrait s’expliquer par un nombre moindre de soins et d’interventions programmés ce jour-là : les décès à l’hôpital diminuent un peu plus que la moyenne le dimanche. (-4%, contre -3%).
Et un autre élément mis en avant : le lien social. Les visites de la famille ou des amis aux malades, sans doute plus fréquentes le week-end, pourraient jouer un rôle : les décès à domicile surviennent également moins souvent le week-end (-2% samedi et dimanche), mais sont en augmentation lundi (+4%).
C’est également le cas dans les maisons de retraite, mais les écarts entre week-end et lundi y sont plus faibles.
L’impact considérable du lien social
Et c’est ainsi mardi, où la surmortalité est la plus élevée (+1,2%). Une différence qui s’explique justement par les visites effectuées par les familles à leurs proches malades ou âgés le week-end, ce qui permet d’éviter certains décès.
Les décès les jours fériés sont moins fréquents. Dans les hôpitaux, ils diminuent davantage lors des jours fériés : par exemple, -5% à Noël par rapport aux trois jours précédents et suivants, contre -2% tous lieux de décès confondus. Cela pourrait s’expliquer par des traitements moins fréquents et un nombre moindre d’interventions programmées pendant ces jours de repos habituels.
Et finalement, quel est le jour le plus meurtrier ? C’est donc 3 janvieravec environ 1 900 décès chaque année, soit une augmentation de 19 %. Il s’agit d’une « journée d’hiver » qui « fait suite aux fêtes de fin d’année », commente l’Insee, au cours de laquelle certaines personnes en fin de vie ont pu tenir grâce à leurs proches pour finalement mourir juste après. De plus, cette période correspond à une reprise des opérations chirurgicales programmées.
A l’inverse, c’est le 15 août que l’on décède le moins en France, avec une réduction, par rapport à la moyenne, de près de 12 %. Et un nombre moindre d’interventions programmées ces jours-là à l’hôpital.
Le « syndrome de l’anniversaire »
Chez les jeunes de 18 à 29 ans, la mortalité est bien plus élevée le week-end qu’en semaine (+11,1 % de décès le samedi, +13,6 % le dimanche). Les jeunes sont plus concernés par les décès accidentels, notamment sur la route, qui surviennent donc plus souvent lors de sorties, parfois alcoolisées, en fin de semaine.
Et enfin donc, s’il y a un jour auquel il faut être particulièrement prudent, c’est bien celui de… son propre anniversaire : le risque de mourir augmente en moyenne dans la population française de 6% par rapport au reste de l’année !
Ce chiffre s’envole même pour les jeunes adultes, et plus particulièrement les hommes : de 18 à 39 ans, on constate une surmortalité de 24 % chez les hommes le jour de leur anniversaire.
« Ce phénomène, appelé « syndrome de l’anniversaire », a été observé dans d’autres pays comme la Suisse ou les États-Unis », rappelle l’Insee. Plusieurs hypothèses sont avancées : des accidents de la route, là encore, des chutes et des accidents cardiovasculaires plus fréquents ce jour-là qui pourraient s’expliquer par des excès (alcool, fatigue due à la fête, etc.).
Le désir d’atteindre le jour de son anniversaire pourrait retarder la survenue du décès de personnes en fin de vie.
Au-delà de 50 ans, le risque de mourir le jour de son anniversaire reste plus élevé qu’un autre jour, mais dans une moindre mesure : l’écart de mortalité est de +5% ou +6% selon les tranches d’âge. âge. Toutefois, les centenaires se démarquent : le nombre moyen de décès à l’occasion du 100e anniversaire est 29 % supérieur au nombre moyen de décès quotidiens pour les personnes du même âge.
Si vous êtes inquiet pour un proche ou si vous avez des idées suicidaires, vous pouvez appeler le 3114. Gratuit, ce service propose une écoute professionnelle et confidentielle, 24h/24 et 7j/7, par des infirmières et des psychologues spécifiquement formés.
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