Sorti de prison en 2016 après une peine de 18 ans de prison qu’il avait écopée en 2005 pour une série de viols, l’accusé a bénéficié d’une réduction de peine. Cédant à des « pulsions » gardées secrètes, il passe à nouveau à l’action en 2020, en s’en prenant à Céleste, une lycéenne rencontrée par hasard.
Le Figaro Nantes
La cour d’assises du tribunal judiciaire de Nantes a rendu son verdict. François Vergniaud a été condamné, jeudi 31 octobre, à la réclusion à perpétuité pour le viol et le meurtre de Céleste, une lycéenne nantaise âgée de 15 ans au moment des faits, en août 2020. Déjà connue de la justice, l’accusé avait déjà été condamné en 2005 à 18 ans de prison pour une dizaine de viols et tentatives de viol commis en Charente-Maritime, Charente et Vienne. Bénéficiant d’une réduction de peine au bout de 10 ans, il a été libéré en février 2016.
La condamnation prononcée ce jeudi, après plus de trois heures de délibéré, correspond à la demande du procureur général, qui a également demandé que le placement en détention de l’accusé soit accompagné de la période de sécurité maximale, soit 22 ans. Le magistrat a invoqué le devoir de protection de la société imposé par cette affaire “extrêmement violent”ainsi que le profil des accusés, sans horizon de réinsertion possible. Et on le trouvera probablement dans « risque extrême de récidive ».
« Volonté de jouissance jusqu’à l’anéantissement »
Le procès de François Vergniaud, qui s’est ouvert le 25 octobre, a permis de revenir en détail sur la vie et le parcours de l’accusé, sa victime, ainsi que les circonstances des faits qui lui sont reprochés. Ils remontent au 20 août 2020, avec la découverte, par les pompiers, du corps sans vie de Céleste, dans les combles d’une maison inoccupée et incendiée du centre-ville de Nantes. Le suspect est rapidement identifié par les enquêteurs et reconnaît, en garde à vue, avoir entraîné la lycéenne dans le bâtiment, l’avoir violée puis étranglée. Faits d’un « une brutalité incroyable »mettant en évidence un “volonté de jouissance par l’anéantissement”pour l’avocat de la famille de la victime, Maître Charles Philip. Originaire du quartier, Céleste était descendue du domicile familial pour chercher un colis avant d’être abordée par l’accusé, qui lui a demandé un coup de main. Il avait finalement mis le feu au bâtiment vétuste.
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Les auditions ont permis de mettre en lumière le profil de François Vergniaud. Après avoir purgé sa première peine de prison, l’homme s’est intégré socialement et professionnellement, poursuivant son suivi médical obligatoire. Vivant en couple à Mésanger, en Loire-Atlantique, le violeur s’était reconverti dans la briqueterie. Il n’avait cependant pas oublié le modus operandi qui lui avait valu le surnom de « l’homme de carton ». Pour piéger ses victimes, l’individu a fait semblant de disposer d’un lourd carton à transporter jusqu’à sa voiture depuis un immeuble voisin, souvent vide et préalablement repéré – comme ce fut le cas à Nantes, en août 2020. Souvent évasif, parfois hagard, a confirmé François Vergniaud. ayant prémédité son acte – laissant au hasard le choix de sa victime. Évoquant « impulsions incontrôlables », il s’était également préparé à effacer les traces de ses actes – d’abord avec de l’eau de Javel, puis avec le feu.
Très émus, les proches de la victime ont notamment mis en cause le suivi psycho-judiciaire de François Vergniaud, qui n’avait émis aucune alerte à son sujet avant son action. Le lendemain du drame, l’accusé s’est présenté à son rendez-vous de suivi médical qui s’est bien déroulé. « Une aberration »selon le père de Céleste. Car, malgré les apparences qu’il avait réussi à maintenir, l’accusé a reconnu avoir conservé un côté obscur après sa sortie de prison. L’affirmation a été corroborée, au cours de l’enquête, par l’expertise psychiatrique, qui a dressé le portrait d’un individu envahi par « pensées obsessionnelles »visionner des contenus pornographiques de plus en plus violents et coucher avec des travailleuses du sexe sans en parler à son thérapeute. S’il regrette d’avoir rechuté, il n’a pas non plus exprimé de compassion envers la victime, ont relevé les experts en charge du dossier.