“La mort fait partie de la vie”

“La mort fait partie de la vie”
“La mort fait partie de la vie”

l’essentiel
Cette professionnelle dévouée œuvre pour soutenir les défunts et leurs familles dans l’épreuve du deuil. Avec elle, la mort est tout sauf taboue.

Elle est pétillante, porte du rose fluo et fait preuve d’une extraordinaire capacité à minimiser le drame. Francine Rousselin est embaumeuse indépendante depuis mars 2023. Formée par Thierry Garcia, dont elle a repris il y a un an l’entreprise TGT, cette maman a d’abord travaillé à la morgue du centre hospitalier de Montauban pendant plus de cinq ans avant de tenter le concours national. . Sauf qu’à l’école de formation professionnelle des pompes funèbres de Paris, ils sont nombreux à être appelés pour peu d’élus.

« Chaque jour, je me dis que j’aime ce que je fais. Je fais le métier pour lequel j’ai mis si longtemps à me qualifier», a déclaré Francine Rousselin ce jeudi avant de prendre soin d’une personne décédée au centre funéraire de Montauban. Mais il peut aussi intervenir dans les hôpitaux et les Ehpad. Alors peut-être que sa journée se terminera à midi mais elle pourra tout aussi bien être appelée aux quatre coins du département et même jusqu’à Lalbenque (Lot) pour aider les familles qui viennent d’être endeuillées. « C’est 7 jours sur 7, week-end et jours fériés », sourit-elle avec cette énergie contagieuse.

Même lorsqu’elle était enfant, Francine Rousselin n’a jamais été rebutée par la mort. « J’ai perdu beaucoup d’êtres chers, peut-être trop. J’ai ce souvenir d’en avoir vu un alors que j’avais seulement 6 ans et paradoxalement, je l’ai trouvé magnifique. Mais il m’a fallu du temps pour trouver les mots et exprimer le fait que je pouvais travailler dans le secteur funéraire. À l’époque, le métier d’embaumeur était caché, ce qui est encore le cas aujourd’hui. Cela reste un métier peu connu, quel dommage… La mort fait pourtant partie de la vie. Et parler de la mort ne fait pas mourir ! Pourtant, cela reste un sujet tabou », regrette cette femme qui n’a aucun mal à admettre qu’elle « s’amuse » à faire du sport.

“Le deuil est plus facile quand on voit son proche d’un air apaisé et reposé”

«Je sais que cela peut paraître étrange mais j’apprécie ça. Je respecte énormément mes défunts, je veux qu’ils partent dans les bonnes conditions et que leurs familles puissent faire leur deuil dignement. Il est plus facile de faire son deuil lorsque l’on voit son proche d’un air apaisé et reposé. Quand quelqu’un me dit : Grâce à toi, il a retrouvé son petit sourire malicieux, je me sens utile. Nous savons pourquoi nous nous levons. »

Bien entendu, la native de Pompignan qui travaille au service de son département commence aussi à soigner les personnes avec qui elle a travaillé. C’est arrivé à Noël dernier. « J’ai été appelé le 25 à 9 heures et c’est vrai que ça m’a calmé. Je l’aimais beaucoup mais c’était important que ce soit moi. Je veux prendre soin des gens que je connais. Pour les accompagner. » Et avec Francine Rousselin, il n’y a justement ni tabou ni non-dit. « Heureusement, je n’ai pas encore eu affaire à des enfants. Mais ce jour-là, j’en prendrai soin comme si c’était le mien. »

Alors bien sûr, c’est parfois un métier « particulier » mais le secret c’est de savoir « couper », dit-elle. Par ailleurs, on ne peut que saluer l’entraide et la bienveillance qui règnent clairement entre les différents acteurs du secteur funéraire. « Ce n’est pas le monde lugubre, sombre et fermé que certains imaginent. Et personnellement, je n’ai pas le temps d’être triste ou de maussade. La vie est dure mais la vie est belle. »

 
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