Yvette se bat pour la mémoire des sept membres de sa famille disparus

Yvette se bat pour la mémoire des sept membres de sa famille disparus
Yvette se bat pour la mémoire des sept membres de sa famille disparus

Les terribles inondations de 1933 furent meurtrières dans la capitale héraultaise, décimant la famille d’Yvette Simoni. Ce dernier combat dans la mémoire d’une tragédie oubliée.

Depuis plus d’un an, Yvette Simoni, habitante de Teyran, se bat sans relâche pour obtenir une reconnaissance durable de la mémoire de sa famille, victime des terribles inondations du Lez en 1933. Cette Montpelliéraine, née Orange, poursuit inlassablement un objectif : faire du terrain funéraire de sa famille, situé au cimetière Saint-Lazare à Montpellier, un lieu de… mémoire perpétuelle.

Arrivant à son terme début 2023, la concession trentenaire menace désormais de disparaître, emportant avec elle le souvenir des victimes de cette inondation dévastatrice et oubliée. Aujourd’hui, une petite affiche annonce que la concession touche à sa fin.

Retour sur un drame historique

Le 26 septembre 1933, des pluies torrentielles s’abattent sur Montpellier et ses environs. Si le Verdanson déborde, c’est surtout le Lez qui provoque le chaos, inondant le quartier de Pompignane. Ce jour-là, neuf membres de la famille Orange se retrouvaient coincés dans leur maison, située en face de la célèbre maison Rimbaud. Piégés par la brusque montée des eaux, sept d’entre eux périrent, emportés par les vagues déchaînées : la grand-mère d’Yvette, Marie Roux, épouse d’Orange, ainsi que ses oncles, tantes et un cousin.

Seuls Gabriel, le futur père d’Yvette, alors âgé de 20 ans, et son frère Jean, alors âgé de 17 ans, ont réussi à échapper à la mort après s’être accrochés à un arbre toute la nuit. Ce drame a profondément marqué la ville, et lors des funérailles, des milliers de Montpelliérains se sont rassemblés pour rendre hommage aux victimes.

Une mémoire familiale en danger

Cette tragédie bouleverse également la vie de Gabriel Orange, qui décide par la suite de rejoindre les sapeurs-pompiers de Paris, trouvant dans cette nouvelle vocation une manière de surmonter le drame. Aujourd’hui, sa fille Yvette souhaite que le souvenir de cette catastrophe soit inscrit dans la mémoire collective.

« Même après toutes ces années, je ne peux me résoudre à voir cette tombe disparaître »confie Yvette, visiblement émue. “Je suis prêt à renouveler la concession pour 30 ans, mais que se passera-t-il après ?elle s’inquiète. Malgré de nombreux courriers adressés au maire de Montpellier, à l’adjoint au patrimoine historique, ainsi qu’un dossier déposé à la mairie, ses démarches restent sans réponse. « Mon souhait serait au moins qu’une signalisation spécifique soit installée dans ce cimetière, pour que le dernier témoin de ce drame ne tombe pas dans l’oubli »plaide-t-elle.

Yvette Simoni espère que son combat trouvera un écho auprès des autorités et que le souvenir de cette inondation, qui a marqué à jamais l’histoire de Montpellier, soit préservé pour les générations futures.

L’inondation la plus meurtrière du Lez

Les crues du Lez se sont accélérées au début des années 2000 avec des crues importantes enregistrées en 2002, 2003, 2005, septembre et octobre 2014, août et novembre 2015. Mais la crue du Lez de 1933 reste, à ce jour, la plus meurtrière avec sept victimes. Dans la nuit du 26 au 27 septembre 1933, de fortes pluies s’abattent en fin de journée sur le nord de Montpellier. La veille, c’était la plaine de la Crau qui avait été gravement touchée par les intempéries. En quelques heures, près de 300 mm d’eau se sont abattus sur la ville et ses alentours (300 litres d’eau par mètre carré).

Le Verdanson, jusqu’ici si calme, bouillonne et déborde, inondant, en début de soirée, les quartiers qu’il traverse. Mais ce sont les riverains du Lez qui sont les plus touchés par cette soudaine montée des eaux qui démolit tout sur son passage. Ponts, arbres et même maisons, rien ne résiste. C’est dans le quartier de La Pompignane que se déroule le drame dans cette maison qui fait face aux établissements Rimbaud. Neuf personnes se sont réfugiées sur le toit, mais sept n’ont pas survécu, dont une fillette de 5 ans. Parmi les seuls survivants : deux jeunes garçons survivants, Gabriel et son frère, le père et l’oncle d’Yvette Simoni.

 
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