Veolia, spécialiste français du traitement de l’eau et des déchets, a inauguré mardi 29 octobre une unité de production de biométhane pour l’épuration des eaux, qui devrait alimenter en énergie l’équivalent de plus de 10 000 foyers en région parisienne. Fruit d’un investissement d’une vingtaine de millions d’euros du Syndicat interministériel d’assainissement de l’agglomération parisienne (SIAAP), cette usine de méthanisation fonctionne à partir des boues d’épuration issues du traitement d’environ 2,2 millions d’eaux usées d’Ile-de-France. .
Le biogaz était déjà utilisé pour garantir l’autonomie gazeuse de la station d’épuration, mais seulement en partie, souligne François-Marie Didier, président du SIAAP. « Le biogaz que nous n’utilisions pas était brûlé, puis rejeté dans l’atmosphère, et là, aujourd’hui, il peut être réinjecté dans le réseau et surtout il peut être vendu »il s’est réjoui.
Une nouvelle ressource financière
Pendant trois semaines, les boues d’épuration, issues du traitement des eaux usées, fermentent dans un digesteur, sorte de grande cuve, à 37 degrés, dans lequel les bactéries produisent un gaz de fermentation, riche à 65 % en méthane : le biogaz. Ce biogaz est ensuite transporté par canalisations jusqu’à la toute nouvelle unité de production de biométhane, où il est purifié jusqu’à un pourcentage de biométhane supérieur à 97 % et mélangé au gaz de ville.
Pour ce faire, il est prétraité pour éliminer l’eau, puis filtré avec du charbon actif pour éliminer le sulfure d’hydrogène (H2S) et les composés organiques volatils. Pour compléter la purification, nous recourons à « des compresseurs de gaz pouvant monter jusqu’à quinze bars pour séparer les molécules de CH4 (méthane) et de CO2 (dioxyde de carbone) » utilisant des membranes, explique Christophe Plard, du service maîtrise d’œuvre du bureau technique du SIAAP.
Le gaz, débarrassé de son CO2, est donc prêt à être rejeté dans le réseau, ce qui sera effectif à partir de mi-novembre, selon Christophe Plard. Le CO2, stocké dans un réservoir, sera en partie réutilisé pour produire à nouveau du biogaz. « L’objectif est notamment de rendre progressivement toutes les usines de gestion de l’eau et des déchets que nous gérons en France autosuffisantes d’un point de vue énergétique »a rappelé Antoine Frérot, président du conseil d’administration de Veolia, lors d’une conférence de presse.
Quant au gaz revendu par le SIAAP, il constitue un « nouvelle ressource financière non négligeable pour le SIAAP »selon son président, cela représente environ deux millions d’euros par an.