Deux ONG alertent sur le risque de contamination par le mercure présent dans les conserves de thon. Quel est le véritable risque pour la santé ?
Le journal TF1 a interviewé une diététicienne.
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L’13h
La boîte de thon est par définition la boîte de conserve préférée des repas consommés hors de la maison. Et pour ne rien vous gâcher, ce poisson possède d’excellentes qualités nutritionnelles : une seule portion de 100 g de thon en conserve couvre près de la moitié de vos besoins quotidiens en protéines. Mais ce que l’on sait moins, c’est que le thon en conserve contient des concentrations excessives de mercure, ont prévenu mardi deux ONG, Bloom et Foodwatch.
Dans les poissonneries bretonnes, les professionnels le savent depuis toujours. « Le thon se situe au sommet de la chaîne alimentaire, il se nourrit donc principalement de sardines, de krill, de calamars et de harengs »explique Sébastien Grivel, directeur du marché aux poissons du port de Douarnenez (Finistère). En les mangeant il accumule donc tout le mercure contenu dans ses proies. Lorsque cette nouvelle a été annoncée, un spectateur a réagi dans le reportage ci-dessus : “Ça me choque car ce n’est pas mentionné sur les boîtes et j’en consomme souvent”, il se plaint.
Ce qu’il ne faut pas faire, c’est manger un sandwich au thon tous les midis, par exemple.
Alexandra Rétion, diététiste-nutritionniste
Alors, quel est le véritable risque pour la santé ? Alexandra Rétion, diététicienne-nutritionniste, recommande d’en limiter la consommation pour certaines personnes. «Pour les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que pour les enfants de moins de trois ans, mon conseil est clairement d’éviter la consommation de thon et d’opter plutôt pour les petits poissons qui se trouvent en bout de chaîne. Ce qu’il ne faut pas faire, c’est manger un sandwich au thon tous les midis, par exemple.» elle conseille.
L’agence de sécurité sanitaire va dans le même sens et met en garde les femmes enceintes et les jeunes enfants en leur expliquant “Le méthylmercure est toxique pour le système nerveux central humain, en particulier pendant le développement in utero et la petite enfance.”. « Cette substance peut donc provoquer de légers troubles du comportement ou des retards de développement chez les enfants exposés in utero ou après la naissance, même en l’absence de signes de toxicité chez la mère. C’est pourquoi des recommandations spécifiques sont destinées aux femmes enceintes ou allaitantes, ainsi qu’aux enfants de moins de trois ans.” il écrit sur son site. Toutefois, l’Agence le croit « Le risque lié à l’exposition au méthylmercure ne constitue généralement pas un problème grave de santé publique en France métropolitaine ».
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Cependant, afin de garantir que le risque sanitaire soit limité, la Commission européenne a publié sur son site Internet des conseils généraux sur la consommation de mercure. Parmi ceux-ci : ne pas consommer d’espèces comme le thon qui pourraient contenir des quantités importantes de méthylmercure plus d’une à deux fois par semaine, en précisant toutefois que « La consommation de poisson ou de fruits de mer varie beaucoup d’un pays à l’autre […] ces conseils devront être adaptés à l’échelle nationale.
Le thon reste le poisson le plus consommé en France. En moyenne cinq kilos par personne et par an.