La livre sterling est en passe de connaître sa plus forte baisse mensuelle depuis septembre 2023 par rapport au dollar, tout en restant quasiment inchangée par rapport à l’euro, alors que les marchés se concentrent sur les orientations d’assouplissement monétaire des principales banques centrales.
Les responsables de la Banque d’Angleterre ont montré la semaine dernière une approche plus prudente en matière d’assouplissement de leur politique, le gouverneur Bailey affirmant que l’inflation était poussée à la baisse par les effets de base annuels.
Catherine Mann, chargée de fixer les taux d’intérêt, a quant à elle déclaré que le ralentissement de la croissance des prix avait encore « un long chemin à parcourir » avant d’atteindre l’objectif de 2 % de la banque centrale.
Certains analystes estiment que la livre sterling a également bénéficié de sa corrélation positive avec les actifs à risque.
Les prix du pétrole ont chuté de plus de 4 dollars le baril lundi alors que les craintes d’une escalade du conflit au Moyen-Orient se sont atténuées après que les représailles israéliennes contre l’Iran ce week-end n’ont pas perturbé l’approvisionnement énergétique.
La livre sterling a augmenté de 0,1 % par rapport au dollar américain à 1,2970 $ et est en passe de subir une baisse mensuelle d’environ 3 %, la plus importante depuis septembre 2023.
Le dollar devrait terminer le mois avec sa plus forte hausse depuis avril 2022, alors que des données économiques solides et les paris sur la victoire de Donald Trump aux élections du 5 novembre ont fait grimper les rendements obligataires.
La livre sterling a perdu 0,05% à 83,33 pence pour un euro et devrait terminer le mois en baisse de 0,1%.
Les traders se concentrent également sur le premier budget du nouveau gouvernement travailliste, le 30 octobre.
Les rendements des obligations d’État britanniques ont augmenté jeudi après qu’un journal a déclaré que la ministre des Finances, Rachel Reeves, s’accorderait plus de marge de manœuvre pour emprunter dans le budget de cette semaine, ce qui pourrait ralentir la baisse des taux de la Banque d’Angleterre.
Les analystes ont noté qu’en vertu des règles fiscales préexistantes, le gouvernement disposerait d’une marge supplémentaire limitée pour introduire des mesures d’investissement en capital.
“Les politiques annoncées dans le budget s’ajouteront à de fortes augmentations du salaire minimum”, a déclaré Andrew Wishart, économiste britannique senior chez Berenberg.
“Comme nous prévoyons un renforcement de la demande intérieure en 2025, ces coûts seront probablement répercutés sur les clients sous la forme de prix plus élevés, ce qui entraînera une hausse de l’inflation”, a-t-il ajouté.
De telles évolutions pourraient conduire la BoE à ralentir encore le rythme de ses baisses de taux.
