ce que vous devez savoir sur les exercices militaires en cours

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Les raisons officielles de ces manœuvres

Ces exercices interviennent trois jours après le discours d’investiture de Lai Ching-te, le nouveau président taïwanais, perçu par Pékin comme un « aveu de l’indépendance de Taiwan », que les autorités continentales rejettent catégoriquement. Taiwan a son propre gouvernement et ses propres institutions, distincts de ceux de la République populaire de Chine, depuis 1949, lorsque les nationalistes du Kuomintang, vaincus par les communistes sur le continent, se sont retirés sur l’île.

La Chine considère Taiwan comme l’une de ses provinces et vise sa réunification avec le reste du pays, sans exclure le recours à la force. Lai a été décrit par Pékin comme un « séparatiste dangereux » pour ses déclarations passées en faveur de l’indépendance de Taiwan, bien qu’il ait depuis modéré son discours.

“Pékin craint que Lai, en poussant vers une indépendance de facto, ne se rapproche dangereusement (…) d’un encouragement de la communauté internationale à soutenir une indépendance formelle”, a déclaré à l’AFP Rorry Daniels, directeur général de l’Asie. Institut des politiques de société. Lors de sa prestation de serment lundi, le président Lai a promis de défendre la démocratie et a déclaré que les deux parties « ne sont pas subordonnées l’une à l’autre ».

Pékin a présenté jeudi ces manœuvres comme une « punition sévère » contre les « forces indépendantistes de Taiwan ». Leur préparation devait toutefois commencer avant le discours de Lai, a déclaré J. Michael Cole, un spécialiste de la sécurité basé à Taipei. “Pékin a décidé il y a longtemps que quoi que dise Lai, ce ne serait pas satisfaisant et appellerait une réaction”, a-t-il déclaré à l’AFP.

Quel objectif poursuit la Chine ?

Selon les analystes, ces exercices sont avant tout un message adressé à Taïwan et à ses alliés. “C’est un avertissement à la fois pour l’administration Lai et pour Washington” que la Chine “peut et continuera à faire pression sur Taiwan si Lai ne revient pas à un ton et à une approche plus modérées”, a déclaré Amanda Hsiao de l’International Crisis Group.

L’Armée populaire de libération entend prouver « qu’elle a, si nécessaire, la capacité d’imposer rapidement un blocus (de l’archipel taïwanais), de mettre fin à l’intervention armée de forces extérieures et de résoudre rapidement la question de Taïwan », a déclaré Song Zhongping. , a déclaré à l’AFP un analyste et ancien officier de l’armée chinoise.

Mais les exercices s’adressent également à un public national : selon James Char, un expert militaire chinois de l’Université technologique de Nanyang (NTU) à Singapour, ils constituent « un moyen éprouvé » pour le PCC « d’apaiser les inquiétudes des nationalistes populaires concernant la capacité du régime à défendre la souveraineté nationale de la Chine.

Spécificités des manœuvres actuelles

La Chine a déjà organisé des exercices militaires similaires, notamment en août 2022, après la visite à Taïwan de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants américaine. Mais leur portée géographique semble plus large que celle des exercices précédents.

“Ils violent la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de Taiwan et s’en rapprochent encore plus”, a souligné Evan Feigenbaum du Carnegie Endowment for International Peace, selon qui cela “obligera finalement Taiwan à prendre des décisions sur les règles d’engagement”. Pékin déploie désormais presque quotidiennement des avions et des navires militaires autour de l’île.

Ben Lewis, du site d’analyse PLATracker, s’est également dit préoccupé par l’accent mis sur les îles périphériques de Taiwan, ainsi que par l’inclusion des garde-côtes chinois dans les exercices de jeudi.

Et ensuite ?

La Chine pourrait choisir d’étendre ce déploiement, de lancer des missiles près de Taïwan, comme après la visite de Mme Pelosi, ou encore d’intensifier ses actions en imposant par exemple un véritable blocus autour de l’île. James Char juge cependant ces options peu probables « compte tenu de la volonté… de réduire les tensions » récemment manifestée par Washington et Pékin.

Pour M. Feigenbaum, les exercices ne sont pas “le signe d’une guerre imminente”. « Pékin a […] un large éventail d’outils coercitifs et persuasifs… À court terme, l’invasion est l’outil le moins probable », a-t-il déclaré à l’AFP. Son objectif est plutôt de « faire perdre à Taiwan la volonté de résister », et non de risquer une invasion et une occupation très coûteuses.

 
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