La Chine déclare une guerre des prix impitoyable contre les batteries des voitures électriques, mais attention aux conséquences

On le sait : les constructeurs chinois de voitures électriques, menés entre autres par BYD, se sont lancés dans une sanglante « guerre des prix ». Une offensive qui touche aussi le domaine des batteries : CATL, numéro 1 mondial du secteur, a réduit de 40 % le prix de ses batteries LFP sans cobalt par rapport à la concurrence. De quoi inquiéter les joueurs occidentaux.

Piles CATL // Source : CATL

Dans le domaine des voitures électriques, la vie est dure. Les constructeurs chinois se sont lancés dans une « guerre des prix » impitoyable, avec notamment BYD en tête. Une voiture électrique moins chère nécessite nécessairement une batterie moins coûteuse, et c’est exactement ce qui se passe.

Un article du site L’information nous raconte comment CATL, numéro 1 mondial des batteries, propose ses batteries LFP (lithium – fer – phosphate) sans cobalt, 40 % en dessous du prix de ses concurrents, laissant perplexes les acteurs occidentaux.

Le kWh à 56 dollars et des bénéfices

CATL commercialise donc ses batteries LFP (plus économiques que les NMC, que l’on retrouve dans la majorité des voitures électriques européennes) à partir de 56 dollars le kWh (environ 52 euros) pour des packs destinés aux bâtiments, dédiés au stockage stationnaire. A titre de comparaison, les producteurs de batteries hors de Chine travaillent autour de 95 dollars le kWh (environ 88 euros).

La batterie Shenxing de CATL // Source : CATL

Pour les batteries de voitures électriques, les prix CATL sont un peu plus élevés, autour de 66 dollars (environ 61 euros) le kWh. Un surcoût notamment dû à des exigences de sécurité plus importantes que pour un stockage stationnaire. Des batteries remarquables, aux densités d’énergie impressionnantes et pouvant être rechargées en un peu plus de 10 minutes.

Le plus impressionnant dans ce constat, c’est que CATL (et la majorité des acteurs chinois du secteur) ferait des bénéfices avec les prix. Conseil InfoLinkune société taïwanaise de recherche sur les énergies renouvelables, annonce que le coût de production du kWh démarrerait à 45 dollars le kWh (environ 41 euros) pour les meilleurs d’entre eux.

Qu’en penses-tu?

Des prix qui défient toute concurrence, et qui laissent évidemment songeur. Lorsque CATL a annoncé ses baisses de prix de 40 %, les acteurs européens ont d’abord pensé à une remise pour les plus gros clients de l’entreprise début 2023, mais cela ne semble plus d’actualité. Les prix réduits seraient accessibles à tous.

Autre hypothèse : ces prix de vente ne refléteraient pas le coût de production des batteries, toujours dans le cadre de la fameuse « guerre des prix » menée par l’industrie chinoise dans le secteur de la voiture électrique.

Batterie Kirin de CATL // Source : CATL

Cela pourrait donc s’inscrire dans le cadre de la vaste enquête de l’Union européenne, qui soupçonne le gouvernement chinois de verser d’importantes subventions à l’industrie de la voiture électrique pour étouffer la concurrence.

Notons enfin que cette stratégie a déjà été utilisée à de nombreuses reprises dans plusieurs secteurs, notamment dans celui de la téléphonie, avec des smartphones à des tarifs inédits. Xiaomi en est le parfait exemple, et qui semble également utiliser la même méthode avec sa première voiture électrique, la SU7. L’idée : inonder le marché de prix bas, puis les augmenter progressivement, une fois les clients captifs et la concurrence quasiment éliminée.

Xiaomi SU7 // Source : Xiaomi

Dans tous les cas, on pense évidemment aux concurrents européens, par exemple Northvolt, ACC ou Verkor, qui construisent actuellement des usines en France et en Europe : comment vont-ils faire pour s’en sortir ? Rendez-vous dans quelques mois pour tirer les premières conclusions.


 
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