L’Iran dit vouloir se défendre après les frappes israéliennes sur son sol

L’Iran a affirmé samedi son droit à se défendre après des frappes contre ses sites militaires menées par Israël, dernier épisode des hostilités entre les deux pays ennemis qui accentue les craintes d’une escalade militaire au Moyen-Orient.

Pour la première fois, Israël a annoncé publiquement avoir attaqué l’Iran en lançant samedi avant l’aube des frappes aériennes contre des installations de fabrication de missiles dans ce pays. L’Iran a fait état de « dégâts limités » et de quatre soldats tués.

Israël a alors menacé l’Iran de lui faire « payer le prix fort » s’il ripostait, tandis que la communauté internationale appelait à la retenue face au risque de conflagration.

« J’espère que c’est la fin », a déclaré le président américain Joe Biden, dont le pays est un proche allié d’Israël et son principal fournisseur d’armes.

Les raids israéliens sont une réponse à une attaque de missiles de l’Iran contre le territoire israélien le 1er octobre, une spirale de violence liée aux guerres menées par Israël contre deux mouvements islamistes soutenus militairement par l’Iran : le Hamas palestinien à Gaza et le Hezbollah au Liban.

La guerre à Gaza a été déclenchée par une attaque meurtrière lancée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël depuis la bande de Gaza voisine. En soutien au Hamas, le Hezbollah libanais a ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023 en tirant des roquettes sur le nord d’Israël, frontalier du sud du Liban, les hostilités se transformant en guerre ouverte à la mi-septembre.

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Le système de défense anti-aérien iranien

“L’Iran a le droit et le devoir de se défendre contre les actes d’agression étrangers, sur la base du droit inhérent de légitime défense (…)”, a déclaré la diplomatie iranienne.

La détermination de l’Iran à se défendre “n’a pas de limites”, a prévenu son chef de la diplomatie Abbas Araghchi.

« Dégâts limités »

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Un garçon palestinien sort des décombres d’une maison touchée par les bombardements israéliens dans la ville de Gaza, le 26 octobre 2024.

Selon l’armée iranienne, « des sites militaires dans les provinces de Téhéran, du Khuzestan (sud-ouest) et d’Ilam (ouest) » ont été visés par Israël.

“Grâce à notre défense aérienne, les attaques ont causé des dégâts limités et seuls certains systèmes radar ont été endommagés”, a annoncé l’état-major général des armées. “Un nombre important de missiles ont été interceptés et les avions ennemis ont été empêchés d’entrer dans notre espace aérien.”

En Israël, l’armée a indiqué avoir « touché des sites de fabrication de missiles (…) que l’Iran tire sur l’État d’Israël depuis un an », ainsi que « des batteries de missiles sol-air et autres systèmes aériens (…) » .

“Le régime iranien et ses relais dans la région attaquent sans relâche Israël depuis le 7 octobre (2023) sur plusieurs fronts (…)”, a-t-elle ajouté, faisant référence au Hamas, au Hezbollah et aux rebelles yéménites. Houthis.

Avec ces frappes, l’armée israélienne a affirmé avoir « complété la réponse aux attaques de l’Iran ».

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Un nuage de fumée s’élève d’un site touché par une frappe israélienne dans le village d’Aïchiyeh au sud du Liban, le 26 octobre 2024.

Le 1er octobre, l’Iran a tiré quelque 200 missiles sur Israël pour venger la mort, le 27 septembre, du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et d’un général iranien, tués dans des frappes israéliennes près de Beyrouth, et le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, tué dans une attaque imputée à Israël.

« Coup d’État politique »

Le 13 avril, l’Iran a lancé des missiles et des drones contre Israël, la première attaque directe de ce type, en réponse à une frappe attribuée à Israël qui a détruit le consulat iranien à Damas. Selon les médias américains, l’armée israélienne a répondu le 19 avril par des frappes sur le centre de l’Iran, une attaque non confirmée par Israël.

Malgré les inquiétudes, la vie a continué normalement à Téhéran et à Tel Aviv.

« Je ne pense pas qu’il y aura une guerre en Iran », a déclaré Sepideh, 30 ans, alors qu’il se rendait à son travail à Téhéran.

“Nous sommes inquiets mais pas plus que ça”, a réagi Yaniv Chen, 42 ans, sur une plage de Tel-Aviv.

Selon les experts, le but de l’attaque était de démontrer les capacités offensives israéliennes tout en évitant une escalade.

Selon Joost Hiltermann, directeur du programme Moyen-Orient à l’International Crisis Group, les États-Unis voulaient que ces représailles soient « proportionnées, afin que l’Iran n’ait pas besoin de répondre ».

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Attentats à la bombe à Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, le 26 octobre 2024, où l’armée israélienne mène une offensive

De même, Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen (Cermam), estime que sous la pression des États-Unis, Israël a mené une opération « limitée » pour réduire les risques d’une « explosion ». Israël « a mené un coup d’État médiatique et politique et non militaire ».

Saluant les frappes israéliennes, le président israélien Isaac Herzog a « remercié » les États-Unis « pour être un véritable allié et pour la coopération publique et secrète » entre les deux pays.

Des négociations attendues à Doha

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Des enfants palestiniens attendent pour manger autour d’un feu dans le camp de réfugiés palestiniens de Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 26 octobre 2024.

Sur le front libanais, l’armée israélienne a fait état de « 80 projectiles » tirés par le Hezbollah depuis le Liban.

Elle a également mené de nouvelles frappes au sud du Liban, où ses troupes poursuivent depuis le 30 septembre une offensive terrestre avec pour objectif de neutraliser les combattants du mouvement libanais et de stopper les tirs de roquettes.

Après un an d’offensive dévastatrice et meurtrière dans la bande de Gaza où elle a affaibli le Hamas, l’armée israélienne a concentré ses opérations au Liban en menant des frappes intenses et meurtrières principalement sur les fiefs du Hezbollah à partir du 23 septembre.

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Un manifestant tient une pancarte lors d’un rassemblement antigouvernemental appelant à une action pour obtenir la libération des otages israéliens détenus à Gaza, devant le ministère de la Défense à Tel Aviv, le 26 octobre 2024.

Sur le front de Gaza, l’armée israélienne poursuit son offensive aérienne et terrestre dans le territoire palestinien ravagé et en proie à une catastrophe humanitaire.

De nouvelles négociations sont attendues dimanche à Doha entre Israéliens, Américains et Qatariens pour discuter de la possibilité d’une trêve à Gaza associée à la libération des otages kidnappés le 7 octobre 2023 et emmenés sur le territoire palestinien.

 
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