« Un pari que je voulais réussir cette année » – Actualités

« Un pari que je voulais réussir cette année » – Actualités
« Un pari que je voulais réussir cette année » – Actualités

Mathys Rondel a annoncé la couleur cet hiver (lire ici). Cette année, c’était l’objectif de la victoire, lui qui savait qu’il allait prétendre à un rôle de leader. La semaine dernière, lors du Grand Prix des Nations d’Orlen, manche de la Coupe des Nations Espoirs, le coureur Tudor Pro Cycling U23 a tenu parole, après une disqualification en Croatie qui l’a privé de débloquer son compteur. Sous le maillot de l’équipe de France, il remporte une victoire d’étape avant de remporter le classement général. Avant d’aborder le Baby Giro, l’un de ses moments forts de la saison, pour lequel il va désormais s’entraîner minutieusement jusqu’au départ, Mathys Rondel a eu le temps de prendre confiance, notamment avec le ProTeam. Hope 3 est revenu avec DirectVélo sur ce double succès en Pologne, mais aussi sur son début de saison et la pression qui l’entoure, notamment depuis ses prestations convaincantes l’an dernier, au Tour Alsace et au Tour de l’Avenir.

DirectVelo : Vous avez débloqué votre compteur lors d’une Coupe des Nations !
Mathys Rondel : C’était un pari que je voulais réussir cette année. J’avais très envie de gagner avant le Baby Giro, il fallait que je franchisse cette étape. C’est super, surtout dans une Coupe des Nations de très haut niveau, même si c’est le cas de toutes les courses. C’est bien. J’ai vu que j’avais été notifié dans quelques comptes Insta qui disaient que j’étais favori (sourire). Ils m’ont donné cinq étoiles, j’ai été un peu surpris, c’est la première fois qu’on me donne un tel high. Mais c’est vrai que sur un parcours vallonné, même si ce n’est pas parfait pour moi, ça me convenait quand même, c’est quand même dur et j’aime ça.

« JE SAVAIS CE QUE J’AVAIS FAIT »

Vous avez construit ce succès final en remportant la deuxième étape, en arrivant au sommet…
On n’a pas paniqué dans la première partie, on n’a pas eu à gérer, on est resté tous ensemble, regroupés. Nous avons été placés au bon endroit au bon moment, dans certaines bosses et descentes techniques. Dans la dernière partie, nous étions très bien placés avec Brieuc (Rolland). J’avais bien analysé la montée finale, j’ai attaqué exactement là où je voulais. J’espérais la victoire mais c’est toujours difficile de faire des projets et de les réaliser. Surtout quand c’est une première, c’était particulier. Avec Brieuc qui arrive également 2ème ! Il a attendu et attaqué quand j’avais suffisamment d’avance. La veille déjà, nous méritions mieux, mais nous avons gardé la même ligne de conduite collective.

Vous parliez du premier, défendre un maillot de leader en était aussi un !
Tout s’est bien passé. Mais jeudi soir, il restait trois journées avec le maillot. C’était compliqué avec seulement 20 secondes d’avance sur le premier adversaire. Quand c’est une minute c’est facile, mais 20 secondes peuvent se jouer sur des bonus ou sur un breakout. C’était très serré, mais j’étais confiant car nous étions très forts. Brieuc et Clément (Izquierdo) pouvaient aller très loin sur les spéciales, tout le monde a bien travaillé. J’ai toujours été confiant. Dans les spéciales, je n’étais pas stressé, mais il y avait de la pression avant l’étape. On a réussi à conserver le maillot jusqu’au dernier jour où il était punchy, il était partout. Ensuite les planètes se sont alignées car d’autres équipes nous ont aidé en défendant leurs intérêts.

Vous devez être soulagé que tout aille si vite dans la saison, vous qui disiez en début d’année que vous recherchiez absolument la victoire…
Gagner officiellement, par rapport à la Croatie où j’ai été disqualifié, c’est intéressant pour moi. D’autant que la situation était stressante avec le petit écart au 3ème rang. Sinon tout s’est bien passé. En Croatie, j’ai gagné sur la dernière étape (issu du Trophée du Printemps d’Istrie, NDLR). Mais dans les deux derniers kilomètres, j’ai mal passé un rond-point. Les autres ont fait comme moi mais au moment où j’attaquais, une moto est entrée derrière moi, et j’ai été disqualifié mais pas les autres, et pas non plus les cinquante coureurs qui avaient passé le rond-point. au même endroit, une semaine avant lors du Trophée Umag. Mais du coup j’ai su que j’étais sur la bonne voie, sur une course de plat qui ne me convient pas forcément non plus. Ce n’est pas que je m’en fichais, mais je savais ce que j’avais fait, la satisfaction était là. C’était plutôt le personnel qui était en colère (sourire).

« LE PROCESSUS SE DÉROULE COMME NOUS L’AVONS IMAGINÉ »

Depuis vos résultats au Tour Alsace et au Tour de l’Avenir, nous sentons que vous avez franchi un cap important. Ces deux courses vous ont-elles débloqué quelque chose ?
L’année dernière, pendant la première partie de saison, j’étais équipier. Je n’avais aucune pression, je devais juste apprendre à faire le métier. Dans la deuxième partie, j’étais dans la peau d’un leader, en mesure de gagner. Cette année, je suis capable d’être dans cette position pour gagner assez facilement, comme j’ai appris, et avec un moteur plus rodé, c’est mieux. Depuis l’année dernière, c’est quelque chose de progressif prévu avec l’équipe. Surtout sur les classes 2. Maintenant, c’est le niveau moyen auquel je cours, alors qu’avant c’était le niveau élevé pour moi. Le processus se déroule comme prévu.

Et tu commences même à te démarquer avec la ProTeam, comme en Italie en début de saison…
Au Tour des Alpes, c’était une course grosse, dure, très montagneuse, les gars étaient au top avant le Giro, comparé à moi où c’est prévu dans deux ou trois semaines. Cela fait un mois de retard dans la préparation. Les gars avaient un très haut niveau, c’est cher quand on n’est pas bien préparé mais c’était super, ça m’a permis de faire une sorte de bond dans ma préparation. Coppi et Bartali étaient pareils avec les coureurs du Grand Tour, c’était moins dans mes caractéristiques mais j’aimais ça. Ce sont deux très bonnes expériences où ça a bien fonctionné. Je n’ai aucune pression sur aucune course, sauf à Orlen où j’en avais plus avec le maillot de leader, car je ne voulais pas décevoir les gars.

« JE NE FAIS PAS DE VÉLO POUR FAIRE DES POSTES INSTAGRAM »

Vous parlez beaucoup de pression. Le ressentez-vous maintenant qu’il y a des attentes ?
Cela vient naturellement mais je m’y suis adapté. Je ne le sens pas trop, je ne le vois pas trop, mais je l’ai. Je m’entraîne pour gagner des courses. Je change beaucoup de choses dans ma vie quotidienne. Le but est de gagner. Je ne fais pas de vélo pour publier sur Instagram pour montrer mon vélo et faire plaisir à mes amis et à mes parents. Mon objectif est d’orienter ma vie autour de cela. Ça met la pression, c’est mon boulot maintenant. Mon objectif est d’être un leader et donc de gagner, c’est ce qui me motive lorsque je m’entraîne. Tout le monde en est atteint, cela vient de choses différentes et nous le gérons différemment, mais ce n’est pas mal. Même un gars qui va au bureau en a. Cela n’a rien de fou.

Ce contrat à long terme peut-il aussi vous aider à vous en débarrasser ?
Pas vraiment, je sais que c’est la tendance. Plus votre contrat est long, plus vous pouvez dire que vous pouvez vous reposer sur vos lauriers. Quant à moi, je veux être performant sur ces trois années. Même lorsque j’ai su que j’allais passer à un Conti, cela ne m’a pas enlevé de pression. Le but était d’entrer directement dans le moule. Certes c’est moins de pression pour les contrats, je serai dans le même environnement qui me convient très bien, mais sinon pour tout le reste, en termes de performances, c’est la même chose.

 
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