La salle d’audience est pleine ce vendredi matin, au début du procès de François Vergniaud, jugé pour le viol suivi du meurtre d’une jeune fille de 15 ans, à Nantes. Céleste est allée récupérer un colis le 20 août 2020, dans le quartier de Talensac. Elle n’est jamais rentrée chez elle. Alors que la cloche sonne, à l’ouverture de l’audience, une partie de la salle se lève en brandissant un drap blanc. Sur certains il est écrit : « la loi doit changer »sur d’autres il y a une photo de Céleste. Des photos que l’on retrouve sur le t-shirt blanc porté par la famille et les amis. On la voit, à différents âges, sur la plage, en tutu de danse ou tout simplement souriante.
En face, dans le box, l’accusé baisse la tête. Cheveux châtains grisonnants, tête légèrement chauve et barbue. Un physique tristement ordinaire. François Vergniaud, 50 ans, reconnaît tous les faits. Et ils sont terribles. Le président du tribunal l’a lu pendant de nombreuses minutes.
L’adolescente a tenté de raisonner son agresseur en lui disant qu’il pourrait être son père
L’homme, en couple depuis plusieurs années, est venu en repérage à Nantes deux jours avant de commettre son crime. Il a des attaches, de l’eau de Javel et des allumettes dans sa voiture. Et il attire Céleste dans un immeuble en construction, au fond d’une cour, rue Adolphe Moitié, prétextant qu’un colis est trop lourd à porter seul. Il lui attache les poignets aux genoux et la viole. La jeune fille a vécu un long calvaire, elle a même tenté de raisonner son agresseur en lui disant qu’il pouvait être son père.
Au cours de l’enquête, François Vergniaud a répété, comme en garde à vue, qu’il n’avait pas l’intention de tuer l’adolescent. S’il l’a étranglée avec une sangle, explique-t-il, c’est pour qu’elle arrête de crier. Quant à l’eau de Javel, elle vise à effacer toute trace de son ADN du corps de la jeune fille. Mais, voyant qu’elle ne bougeait plus, il est retourné chercher des allumettes dans sa voiture et a mis le feu à l’appartement abandonné, avant de prendre la fuite.
Il a expliqué avoir attiré la jeune fille dans le bâtiment « pour assouvir une pulsion »
L’accusé a grandi à Vienne, une famille sans histoires au milieu de trois sœurs, avec un père maçon et une mère au foyer. A la fin de ses études, il obtient un brevet de technicien agricole. Il est apprécié par ses différents employeurs : “Pas une bonne assurance mais un peu pelucheux”» dit l’un d’eux. Contrairement donc au prédateur qui attire Céleste dans un immeuble délabré, “pour satisfaire une pulsion” comme il l’a dit au juge d’instruction. Il a également expliqué que “En raison de l’absence de sa compagne à l’été 2020, il avait surconsommé des vidéos pornographiques”. Elle est la seule aujourd’hui à lui rendre visite en prison.
Elle est également la seule femme avec laquelle François Vergniaud entretenait une relation amoureuse. Il l’a rencontrée lors d’une formation en 2015, après sa modification de peine et sa sortie de détention. Parce que l’accusé a déjà condamné en 2005 à Poitiers à 18 ans de prison pour une dizaine de viols, tentatives de viols et agressions sexuelles sur les jeunes femmes. Avec toujours le même modus operandi : il attend sa victime dans la rue, lui demande de l’aider à apporter un colis jusqu’à son appartement, avant de la violer.