L’objectif de la COP16 est clair : protéger 30 % des terres et des mers d’ici 2030. Cependant, Jane Goodall insiste sur le fait que la lutte pour la biodiversité ne se limite pas aux gouvernements, mais implique chacun d’entre nous. Nous avons tous un rôle à jouer pour changer la trajectoire actuelle.
La disparition des espèces est directement liée aux activités humaines, rappelle Jane Goodall
A 90 ans, Jane Goodall reste une fervente défenseure de l’environnement. Elle dénonce l’inaction des dirigeants et la prévalence des fausses promesses. De passage à Paris, à deux jours de l’ouverture de la COP16 en Colombie, elle a rappelé que l’urgence climatique est liée à la crise de la biodiversité. Selon elle, la disparition d’espèces, dont la population animale a chuté de 73 % en 50 ans, est un désastre écologique directement lié aux activités humaines, notamment l’agriculture industrielle et la destruction des habitats naturels.
Dans ce contexte, la COP16 se veut décisive. La conférence, qui rassemble des représentants de près de 200 pays, doit définir des mécanismes concrets pour respecter les 23 objectifs de l’ONU, fixés en 2022. Parmi ces objectifs, figure l’ambition de protéger 30 % des surfaces terrestres et maritimes d’ici 2030. Mais pour Jane Goodall, ces mesures ne suffisent pas. Elle réclame « arrêter le greenwashing » et de mener des actions globales et durables. Elle prévient également que les décisions prises sans une vision holistique risquent de résoudre un problème tout en en créant un autre.
l’Institut Jane Goodall – @Chase Pickering
Apprendre des peuples autochtones
Un autre domaine crucial pour Jane Goodall est la prise en compte des peuples autochtones dans la protection de l’environnement. Elle salue leur participation accrue aux débats et souligne l’importance de tirer les leçons de leurs pratiques respectueuses de la nature. Pour elle, il est aussi essentiel de réduire la pauvreté, car « les plus pauvres détruisent l’environnement pour survivre ».
Enfin, Jane Goodall rappelle que chaque individu a un impact sur la planète. A travers ses nombreuses interventions, dont la plus récente, au siège de l’UNESCO à Paris, le 19 octobre 2024, elle a imité le cri des chimpanzés pour montrer que ces primates ne sont après tout pas si loin de nous dans leur comportement. Jane Goodall encourage chacun à agir au quotidien pour préserver la nature. Pour elle, la solution nécessite des actions concrètes de la part de tous, et pas seulement des gouvernements et des entreprises.
Qui est Jane Goodall
Le Dr Jane Goodall est une éthologue réputée pour ses études sur les chimpanzés et une figure emblématique de la protection animale et environnementale. Dès 1960, elle observe ces primates dans leur habitat naturel, révélant que l’Homme n’est pas le seul à fabriquer et utiliser des outils. Face à la dégradation de l’environnement, elle consacre sa vie à la protection des espèces et à l’intégration des communautés locales dans ses efforts de conservation. Fondatrice de l’Institut Jane Goodall en 1977, elle est reconnue mondialement pour son activisme et son engagement, notamment en tant que Messagère de la Paix pour l’ONU et nominée pour le prix Nobel.
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Illustration bannière : le Jane Goodall Institute – @Derek Bryceson
Écrit par Anton Kunine
Journaliste de formation, Anton écrit des articles sur le changement climatique, la pollution, l’énergie, les transports, mais aussi les animaux et…
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