Jean-Michel Dexidour, président des buralistes aveyronnais, vient d’écrire à la ministre de la Santé pour la mettre en garde contre un paradoxe qui touche à la fois l’économie et la santé publique. Une politique de santé publique oui, mais pas celle mise en œuvre depuis 2003 !
Une politique de santé publique oui, mais pas celle mise en œuvre depuis 2003 ! C’est en substance le contenu de la lettre adressée par Jean-Michel Dexidour, président de la fédération des buralistes de l’Aveyron, à Géneviève Darrieussecq, ministre de la Santé. Une initiative prise par la direction de la fédération aveyronnaise, face à l’hémorragie vécue par son staff. « En 2003, une loi a été adoptée pour réduire la consommation de tabac en utilisant comme principal levier la hausse des prix. Au départ, sur le plan médical, cette volonté de lutter contre le tabagisme est une bonne chose.”
Contrebande et marché parallèle
Malheureusement, vingt ans plus tard, l’effet escompté est loin d’être au rendez-vous. Si la baisse des ventes chez les buralistes français est réelle, elle est largement compensée par la hausse des ventes sur le marché parallèle illégal. Aujourd’hui, la différence de prix entre la France et Andorre bat tous les records, ainsi qu’entre la France et l’Europe. Cela encourage la contrebande au détriment des buralistes français. L’Aveyron comptait 251 buralistes en 2003, 165 aujourd’hui, soit 40 % de moins. Les autres sont affaiblis.
« Produits contrefaits très dangereux »
Jean-Michel Dexidour met également en avant un problème de santé publique : « Selon moi, l’essentiel n’est pas la perte de chiffre d’affaires pour les buralistes. Plus grave, le plan de 2003 a provoqué une explosion de produits contrefaits très dangereux sur le marché du tabac. » Ainsi, en plus de mettre en danger les finances des buralistes, ce plan met en danger la santé des consommateurs.
« N’augmentez pas davantage le prix du tabac, mais baissez-le »
« Si rien n’est fait, le marché parallèle va continuer à exploser. Le plan lancé en 2003 aura eu l’effet inverse de celui espéré, créant pour les fumeurs des dangers qui n’existaient pas auparavant. De plus, ce projet fait perdre à l’État des sommes colossales. Sortons de l’hypocrisie environnementale qui entoure le marché du tabac et sa consommation en France. Il nous appartient de réagir collectivement et d’agir rapidement avant que ce fléau ne s’installe durablement dans notre pays. Jean-Michel Dexidour préconise déjà une première mesure urgente : “N’augmentez pas davantage le prix du tabac, mais baissez-le.”
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