si les médecins étaient forcés…

si les médecins étaient forcés…
si les médecins étaient forcés…

Le bannissement ne fonctionne pas ! La présidente de l’ordre des médecins 41, Évelyne Cristol, annonce aussitôt sa position. Il y a 30 suicides d’internes par an, plus de 5 000 médecins qui ne sont pas à la retraite et qui n’exercent pas, 30 % d’abandon chez les infirmiers : le malaise est profond. C’est pourquoi le Dr Cristol croit davantage à un système d’incitation. « Nous avions proposé au ministre Aurélien Rousseau des consultations plus remboursées dans certains territoires. Mais c’est juridiquement impossible et pourtant les inégalités persistent. »

« Il n’y a plus de volonté d’aller en milieu rural, il n’y a pas de solution miracleexplains Françoise Guégan, president of the URPS pharmacist Centre-Val de Loire. Nous, les pharmaciens, ne pouvons pas recruter. Nous avons perdu 2 000 pharmacies en 10 ans en . Lorsque je me suis installé à Huisseau-sur-Cosson, il y a 20 ans, il y avait plus de 120 pharmacies dans le Loir-et-Cher, aujourd’hui il y en a 99. » Si le nombre de pharmacies est lié à la population, et donc limité dans les secteurs les plus attractifs, cette régulation n’empêche pas la désertion de certains territoires.

Alors quelles pistes restent-elles à explorer concernant les médecins ? Regardez nos voisins : le système canadien par exemple, qui consiste à envoyer des jeunes médecins pendant un à deux ans dans des zones sous-denses, avec une compensation financière. « En Suède, la deuxième ville du pays ne compte que deux maternités. Les enfants sont suivis par des ambulanciers formés et ne voient le pédiatre qu’en cas de pathologie.», soulève le Dr Bernard Baudron, ancien président de l’Ordre.

Retour aux besoins réels de la population

Les membres du conseil territorial de santé explorent également la question du « comment faire mieux ». Et ne cherchez pas toujours la fuite en avant d’un système de santé “qui va droit dans le mur”. « Il faut revenir aux besoins de la population, c’est la seule chose qui peut orienter le débat », adds Dr Régis Piquemal, endocrinologist. « Il est temps de voter une loi de programmation décennale pour la santé et de proposer une vision à long terme » ajoute le président du Département, Philippe Gouet.

Des réformes structurelles sont nécessaires, même si les enjeux sont épineux. “La question doit-on réglementer la liberté d’installation, oui ou non, il faut se la poser, Olivier Servaire-Lorenzet slice. Puisqu’il nous faut 6 hôpitaux dans notre département, 3 ou 4 cliniques privées, 4 maternités, est-ce pertinent ? Les autres pays européens disposent-ils d’autant de structures ? » On l’aura compris, au lieu de chercher à combler des manques croissants, c’est toute l’offre de santé qu’il faut refondre. Pour la médecine générale et spécialisée.

Car en plus de ne pas répondre aux besoins de la population, notre système actuel n’offre pas de bons soins. « Notre système de santé est passé de 5e lieu selon l’Organisation mondiale de la santé à 15e ! Que dire de la santé mentale, certainement la plus dramatique, ou de la santé bucco-dentaire des Français, la pire d’Europe ?énumère Philippe Gouet. Et avec de nombreuses maternités, ajoute-t-il, nous sommes allés « à partir du 15e au 25e première place en Europe en matière de taux de mortalité infantile, derrière l’Estonie, la Roumanie et la Pologne.

(1) Les Unions régionales des professionnels de santé (URPS) représentent les professionnels de santé indépendants selon leur secteur d’activité.

 
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