CAS. Quel accès aux soins en Loir-et-Cher ? Entre territoires en tension, véritable concurrence

CAS. Quel accès aux soins en Loir-et-Cher ? Entre territoires en tension, véritable concurrence
CAS. Quel accès aux soins en Loir-et-Cher ? Entre territoires en tension, véritable concurrence

Un enjeu territorial. Une question politique aussi. Avoir accès aux soins est devenu une obsession pour de nombreux élus. Nous devons faire face à des pénuries mais aussi à la concurrence.

Guillaume Giot, maire de Neung-sur-Beuvron (1 260 habitants) en sait quelque chose. « Nous sommes soumis à la concurrence des territoires, dit-il. Et nous n’avons pas d’argent à offrir. »

L’aide financière est une forte incitation à l’installation. Ils existent. Assuré par la CPAM (1), par le conseil départemental, mais également par l’Etat. C’est là le nœud du problème. Et aussi ce qui fausse le jeu, visiblement.

“C’est une course jusqu’au bout, mais nous devons le faire”

Le président du conseil départemental, Philippe Gouet prend l’exemple du Département de la Savoie qui donne 80 000 euros à tout médecin qui s’installe, sans engagement. “Nous fournissons une (moins) aide avec des engagements sur 3 ou 5 ans”, insiste l’élu, mettant en avant le travail réalisé par l’agence d’attractivité Be LC. « Si nous n’y allons pas, il n’y aura pas soixante-dix professionnels de santé qui arriveront dans mon service dans deux ans. C’est une course jusqu’au bout mais nous devons le faire. »

De l’argent, donc, et du soutien. Guillaume Giot en a effectivement vu les effets… même indésirables. Oui, un MSP ouvert à Dhuizon (2) grâce notamment au Département. Un médecin belge dont l’installation a été facilitée par Be LC, mais aussi « un médecin qui s’installe dans une communauté de communes et qui, cinq ans plus tard, s’installe dans celle d’à côté pour bénéficier à nouveau des aides. Ça arrive, je l’ai vécu en Pays de Grande Sologne », explique-t-il en rappelant que sur son territoire “cela fait un médecin pour 2 200 habitants.”

Faut-il revoir les aides ? Olivier Servaire-Lorenzet, directeur de l’hôpital de Blois, ne croit plus à ce système qui n’a jamais été évalué.

Et en attendant ? « Travailler sur un système de réseaux professionnels dans une logique de responsabilité des populations. Dire à un patient ALD (maladie de longue durée) sans médecin traitant qu’il dispose d’un réseau de professionnels à proximité, pas forcément dans sa commune »ajoute le directeur de l’hôpital.

Donc un travail de fond et peut-être une révolution culturelle à imaginer. « Certains MSP ne sont que des bâtiments. Quand dans d’autres, il y a un vrai projet porté par des professionnels de santé. Alors ils fonctionnent »rappelle le Dr Évelyne Cristol, présidente de l’ordre des médecins 41. Adeline Kanengieser, directrice du Pays de Grande Sologne réagit : « On ne construit pas seulement des murs… »

Comment accéder à un « confort médical » que réclame le délégué des usagers Jean-Pierre Amiot ?

Si le directeur de l’hôpital de Blois aspire à une profonde “réorganisation”, nécessairement douloureux – « Si on explique qu’il vaut mieux conduire 30 minutes pour se faire soigner, tout le monde peut le comprendre » – Le maire Solognot aimerait « faire tomber certaines barrières entre public et privé ». Pour lui, l’Institut Médical de Sologne, si c’était « classé hôpital de proximité pourrait répondre à une problématique territoriale. Le débat ne fait que commencer.

(1) La CPAM verse 50 000 € pour un médecin qui s’installe en zone d’installation prioritaire. Avec l’engagement de rester cinq ans. La nouvelle convention, en 2026, prévoit une aide à l’installation de 10 000 € mais majorée dans le cadre d’un forfait médecin traitant, et majorée pour ceux qui restent en ZIP.

(2) Le département compte 24 MSP et 18 centres de santé.

 
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