Ioulia Navalnaïa, figure de proue de la lutte pour les droits de l’homme et la démocratie en Russie, a reçu le prestigieux Prix Athénagoras pour les droits de l’homme 2024 des Archontes du Patriarcat œcuménique, rapporte le site officiel de l’archidiocèse grec orthodoxe. Cette distinction, décernée lors d’une cérémonie solennelle « reconnaît le courage et l’engagement de Navalnaya dans la quête de la liberté pour la Russie. Ioulia, épouse de feu Alexeï Navalny, leader de l’opposition russe, incarne le combat qu’ils ont mené ensemble pour une Russie libérée de la tyrannie”, précise la même Source.
Le programme de la cérémonie, qui a débuté par les hymnes nationaux grec et américain interprétés par Constantin Pappas, a été ponctué par l’invocation de Son Eminence l’archevêque Elpidophore d’Amérique. Il a adressé ses prières aux évêques, aux membres du clergé et à la communauté grecque orthodoxe présents à l’événement. La cérémonie a été ouverte par l’honorable B. Theodore Bozonelis, commandant national adjoint des Archontes, qui a accueilli les invités avec des paroles émouvantes.
Des interventions significatives ont suivi, notamment celles de Serge Schmemann du New York Times et du Dr Anthony Limberakis, commandant national des Archontes. Ils ont salué l’engagement inébranlable d’Alexei et Yulia en faveur des droits de l’homme et de la démocratie en Russie, ainsi que leur détermination inébranlable malgré les circonstances tragiques entourant la mort d’Alexei. La soirée a également été marquée par un touchant hommage musical offert par le quatuor à cordes de l’Orchestre Symphonique des Jeunes Grecs, à la mémoire d’Alexeï Navalny.
Un moment particulièrement émouvant a été la diffusion d’une vidéo hommage retraçant l’engagement d’Alexei et Yulia dans la lutte pour la liberté. Dans ce message vidéo, Alexeï Navalny déclarait : « Vous n’avez pas le droit de vous rendre… S’ils décident de me tuer, cela veut dire que nous sommes incroyablement forts. » Toujours selon la même Source : « Ce témoignage a renforcé le caractère symbolique de la cérémonie, rappelant les sacrifices consentis par ceux qui défendent les valeurs de liberté et de justice en Russie. »
Mgr Elpidophore a remis à Ioulia Navalnaïa le Prix Athénagoras pour les droits de l’homme, suscitant des applaudissements et des cris de « Axia » de la part du public. Il a également salué la force et la résilience de Navalnaya face à la perte de son mari, la qualifiant de lueur d’espoir pour un avenir sans oppression en Russie : « Au milieu de la douleur et de la perte de votre mari martyr, vous avez « trouvé un moyen de garder sa mémoire reste vivante pour nous tous qui considérions Alexeï comme le dernier espoir d’une Russie enfin libérée de la tyrannie », a déclaré Mgr Elpidophore.
Ioulia Navalnaïa, en acceptant le prix, a rendu hommage à la mémoire d’Alexei et a réaffirmé son engagement en faveur d’une Russie libre. Cela a également soulevé des questions sur le rôle que la religion devrait jouer en Russie, non pas comme outil de propagande d’État, mais comme institution sociale vitale. « Comment l’Église orthodoxe peut-elle regagner la confiance des gens et trouver une place dans leur cœur ? » a-t-il demandé, soulignant l’importance d’une foi qui renforce les liens communautaires et enseigne la gentillesse.
Le Prix Athénagoras pour les droits de l’homme a été créé en 1986 par le Conseil national des Archontes du Patriarcat œcuménique. Nommé en l’honneur du regretté patriarche œcuménique de Constantinople Athénagoras Ier, ce prix récompense ceux qui illustrent leur action et leur dévouement en faveur des droits fondamentaux et de la liberté religieuse de tous. Les lauréats précédents incluent le président Jimmy Carter, l’archevêque Desmond M. Tutu et Elie Wiesel.