Après les pluies torrentielles qui ont provoqué de fortes inondations jeudi 17 octobre, notamment dans la Loire et l’Ardèche, l’heure est à l’évaluation du coût des pertes qui s’élèvera à plusieurs dizaines de millions d’euros. Pour la seule commune ardéchoise d’Annonay particulièrement touchée par la crue de deux rivières, le maire Simon Plénet estime le montant des dégâts à huit millions.
Plusieurs élus de ces départements ont demandé au gouvernement d’être épargné par les efforts budgétaires prévus dans le projet de loi de finances 2025 et qui devraient impacter l’ensemble des collectivités territoriales à hauteur de cinq milliards d’euros. « Suite au désastre vécu by the Ardéchoiscette crevaison, si elle devait avoir lieu, apparaîtrait totalement injuste »a écrit Hervé Saulignac, député socialiste, dans une lettre adressée au Premier ministre.
Deux parlementaires PS de la Loire lui ont emboîté le pas. Le député Pierrick Courbon et le sénateur Jean-Claude Tissot demandent au gouvernement de « renonce à la contribution (…) de l’ordre de 16 millions d’euros » prévu sur les recettes du département.
Épisode le plus violent depuis quarante ans
Michel Barnier a reconnu vendredi que cet épisode cévenol avait été le plus violent “depuis quarante ans” et a exprimé son « solidarité et soutien » aux victimes des intempéries. La reconnaissance de catastrophe naturelle a été initiée et le ministre de l’Économie Antoine Armand a annoncé samedi avoir demandé aux compagnies d’assurance de procéder ” rapidement ” à l’indemnisation.
Quelques jours après le passage de la tempête Kirk, qui a provoqué de nombreuses inondations, notamment en Seine-et-Marne et dans le Loir-et-Cher, la hausse des sinistres va à nouveau provoquer une envolée des tarifs des assurances. Le patron de la Maif, Pascal Demurger, envisage une hausse de 8 à 10 % pour 2025. Un niveau de hausse confirmé par plusieurs cabinets spécialisés du secteur et qui ferait suite aux revalorisations déjà opérées pour 2024. Le comparateur Assurland estime ainsi que l’assurance habitation a augmenté en moyenne de 7,2% cette année, du jamais vu depuis 2010, avec un prix moyen du contrat de 243 €.
Changement climatique
Sans commenter ce chiffre, la présidente de France Assureur, Florence Lustman, a justifié cette tendance liée au changement climatique. «Dès que les risques augmentent en fréquence et en intensité et que le coût des réparations augmente également, il y a effectivement une pression sur les prix» primes d’assurance. Interrogée dimanche sur France Info, Florence Lustman estime également qu’il “Il existe encore des marges de manœuvre importantes dans ce domaine de prévention.”
Dans ce contexte, les assureurs appellent les pouvoirs publics à ne pas empiéter sur le système permettant le financement des mesures de prévention. Le fonds a été créé en 1995 par le ministre de l’Environnement de l’époque, un certain Michel Barnier. Ce fonds risque cependant d’être réduit l’année prochaine par les choix budgétaires actuels. Selon Florence Lustman, ce fonds devrait représenter environ 450 millions d’euros pour 2025. “Aujourd’hui, on n’en trouve que la moitié, soit 225 millions d’euros”ce qu’elle juge » intolérable ». Les assureurs espèrent que la succession d’événements exceptionnels convaincra le gouvernement et les députés de rectifier le tir.