“Quand on habite près d’une rivière, on sera tôt ou tard exposé à des risques d’inondation”

“Quand on habite près d’une rivière, on sera tôt ou tard exposé à des risques d’inondation”
“Quand on habite près d’une rivière, on sera tôt ou tard exposé à des risques d’inondation”

En ce samedi matin pluvieux, un trio s’est démarqué sur le marché de Montreuil : Corinne et Justine Petite-Goutte, accompagnées du professeur Aimé, ont amené un peu de couleur avec leurs bottes et chapeaux colorés et leur parapluie arc-en-ciel pour déambuler dans les allées du marché en chantant avec enthousiasme « Toute la pluie tombe sur mon toit » (inspiré de Sacha Distel), invitant les promeneurs à répondre à quelques questions sur le thème de l’eau. “Qu’est-ce qu’un photométéore ?” »demande le professeur aux passants qui s’arrêtent, intrigués par ces gens joyeux et colorés. « Un arc-en-ciel ? Bonne réponse ! Vous avez gagné un voyage à Ostende ! … Désolé, au déluge et aux solutions équitables ! »

A deux pas du marché, le syndicat mixte de Canche et Authie a érigé des pergolas pour accueillir les habitants et les inviter à échanger sur la gestion des risques d’inondation. La première édition du spectacle, organisée l’année dernière au centre équestre d’Hesdin, a fait grand bruit… Ainsi, pour cette deuxième édition, Symcéa a décidé d’aller à la rencontre de la population sur place et à Montreuil, même si la zone était restée sous les eaux. pendant des mois, c’était l’endroit idéal pour interagir avec les locaux. Une démarche courageuse mais nécessaire : « De nombreux habitants sont inquiets, mais aussi en colère. Certains sont encore dans des situations difficiles, ils n’ont pas pu rentrer chez eux et ne le feront peut-être jamais… Nous prenons le temps de les écouter car nous souhaitons recueillir leur ressenti, leurs témoignages”explique Grégoire Jacquesson, responsable du pôle gestion des risques de Symcéa. Un rôle qui a pris toute son importance au cours de la dernière année et des inondations qui ont suivi et qui ont touché le bassin de la Canche : « Depuis, des travaux d’urgence ont été menés par les communautés, mais la prévention reste essentielle. Aujourd’hui les nappes sont pleines : nous espérons tous ne plus avoir à faire face à des inondations comme l’année dernière, mais nous invitons les citoyens à se préparer. Face à de tels événements, soit on se résigne, soit on prend conscience du risque et on prend des mesures. Quiconque habite à proximité d’un cours d’eau sera inévitablement, tôt ou tard, exposé à des risques d’inondation. »

Les Montreuillois ont vécu l’expérience, comme en témoignent les photos présentées lors du spectacle, qui montrent les villages, les rues, les maisons inondées et les dégâts qui en résultent. “J’espère que je me trompe, mais je pense que cela va se reproduire”constate un visiteur en regardant les photos, reconnaissant la maison de sa belle-mère qui a été durement touchée. Les habitants de la région savent que les inondations peuvent se reproduire et vivent avec inquiétude chaque fois que de fortes pluies sont attendues. Les travaux d’urgence, le curage des cours d’eau et des fossés et l’entretien des remblais devraient permettre de limiter l’impact des événements à venir, mais rien ne peut garantir une sécurité totale : « Les inondations sont liées à tellement de facteurs que nous ne pouvons pas tout contrôler. Nous nous occupons des voies navigables, mais il y a aussi le problème du béton”souligne un technicien Symcéa. « Comme disent les vieux, « avant chavo où mettre l’eau ! » »note un habitant. Il est difficile de revenir aux erreurs du passé, reproduites sur tous les territoires. Il faut donc regarder la situation avec objectivité et anticiper au mieux les nouveaux événements qui vont survenir, en tenant compte du changement climatique. « L’important pour nous est de sensibiliser les gens aux bons gestes à adopter face aux risques. Les communautés peuvent ou non faire un travail, mais tout le monde peut se préparer. Les personnes bien informées reviennent plus facilement à la vie « normale »insiste Grégoire Jacquesson, qui souhaite organiser la prochaine exposition et d’autres actions de sensibilisation dans les zones qui ne sont pas encore touchées mais qui peuvent l’être, soit plus de deux cents communes pour le bassin de la Canche. Il ne s’agit donc pas de vivre dans la peur ou l’ignorance, mais d’affronter les risques pour bien préparer l’avenir. Après tout, comme le chantait Sacha Distel : “Je me sens bien et je me dis qu’après la pluie vient le beau temps”. Mais nous n’avons plus tout notre temps !


 
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