Il a soigné les animaux de Belmondo, Schumacher, Vanel… Premier vétérinaire installé à Mougins, Alain Petitprez prend sa retraite

Il a soigné les animaux de Belmondo, Schumacher, Vanel… Premier vétérinaire installé à Mougins, Alain Petitprez prend sa retraite
Il a soigné les animaux de Belmondo, Schumacher, Vanel… Premier vétérinaire installé à Mougins, Alain Petitprez prend sa retraite

Alain Petitprez, plus jeune conseiller municipal de Mougins, mais surtout créateur de la première clinique vétérinaire de la commune, vient de prendre sa retraite.

C’est en 1985, après des études à l’école vétérinaire d’Alfort et un apprentissage du métier dans une grande clinique parisienne, qu’Alain Petitprez vient s’installer dans les Alpes-Maritimes. En tant que professionnel libéral, il était libre de s’installer où il le souhaitait.

« Alors je me suis dit, si je pouvais, autant m’asseoir au soleil, explique celui qui vient du Nord. Mes parents avaient acheté une maison au Rouret, nous venions donc régulièrement en vacances. Pour nous, la Côte d’Azur était une terre promise.»

Seule commune de plus de 10 000 habitants sans vétérinaire

Pour savoir plus précisément où poser vos bagages, Alain Petitprez a « a comparé l’annuaire des vétérinaires avec les résultats des recensements de 1982. À l’époque, nous n’avions pas Internet, alors je suis allé à la bibliothèque de Beaubourg. »il rit.

Et le résultat est sans appel : Mougins était la seule commune de plus de 10 000 habitants à ne pas disposer de clinique vétérinaire, entre Menton et Toulon.

Ainsi en 1985, il part à Mougins et s’installe au centre commercial Tournamy. “A l’époque, il y avait la presse, un supermarché, la pharmacie… et c’est tout.” Il devient ainsi le premier vétérinaire de la commune.

“Quand je suis arrivé ici, j’ai vu la position géographique du centre commercial Tournamy : c’est un carrefour important de la région, c’est le carrefour de Cannes, Antibes et Grasse.”

Un pari immédiatement gagné puisque Alain Petitprez a eu six visites dès le premier jour ! “Et je n’ai pas eu un seul jour sans visiteurs.”

Quarante ans plus tard, la clinique connaît toujours du succès. Seul au tout début, dans 80m² – «J’ai ensuite travaillé en partie au sous-sol» –, trois vétérinaires et trois assistantes l’ont désormais rejoint dans la clinique de 120 m².

«J’ai beaucoup de gratitude envers mes assistants. Ce sont les piliers de la clinique. Ils font tout : ils sont à l’accueil, entretiennent la clinique, font les analyses, développent les radiographies, font office d’infirmières… »

Et accueillez correctement les clients. Des clients, pour la plupart d’une fidélité sans faille. Certains viennent soigner leurs animaux chez Alain Petitprez depuis le début. “C’est la quatrième génération de chiens !”

Le chat de Vanel et le Yorkshire de Belmondo

Des chiens qu’il suit toute leur vie, et qu’il est toujours difficile d’aider à quitter. « Nous tuons. C’est le côté le plus terrible du métier : l’euthanasie. Je me souviens de chiens que j’ai soignés pendant des années et qui me tendaient la patte au moment où je devais les endormir. Il y en a certains que je n’oublierai jamais.

Mais le parcours d’Alain Petitprez a aussi été marqué par des moments de joie et de belles rencontres. A commencé par celui avec sa compagne, en 1995. « L’association était parfaite. J’ai eu la chance d’avoir un partenaire avec qui je n’ai jamais eu de problème.

Le vétérinaire à la retraite a également eu l’occasion de voir du beau monde. Acteurs de cinéma, réalisateurs. «Je m’occupais du chat de Charles Vanel.»

Mais aussi l’animal de David Lean, le réalisateur de Lawrence d’Arabie, celui de Michael Schumacher, et même « Le petit yorkshire de Jean-Paul Belmondo » !

Certains sont devenus amis. Y compris le photographe de guerre David Douglas Duncan. “Il m’a mis en photo dans un livre qui résume sa carrière.”

Entre les photos de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre de Corée, de la course au pouvoir de Richard Nixon… il y a celle d’Alain Petitprez avec l’animal du photographe.

“Son chien avait été kidnappé, alors quand il l’a trouvé, après avoir payé une rançon, il me l’a amené et a pris une photo.”

Après 40 ans de carrière, Alain Petitprez repart sereinement pour une nouvelle aventure, faite de voyages. L’occasion de rendre visite à ses petits-enfants sud-africains. Mais « Moi qui viens du Nord, Mougins est devenue ma maison. »

“Je ne voulais pas faire de la politique un métier”

Quatre ans après avoir ouvert sa clinique à Tournamy, Alain Petitprez reçoit un appel téléphonique du maire de l’époque, Roger Duhalde, lui demandant de figurer sur sa liste. “Cela ne m’est même pas venu à l’esprit… Mais je m’y suis mis.”

Élu en 1989, il devient d’abord conseiller municipal à Mougins – le plus jeune ! – puis adjoint auprès de Richard Galy. En tout,
il restera 25 ans à la mairie, sera président de l’office de tourisme…

« C’est une aventure, un engagement. Nous sommes au service des administrés. Parfois, nous devons abandonner nos propres convictions. Personnellement, j’ai arrêté le jour où j’ai compris que je niais trop mes principes, je ne voulais pas faire de la politique un métier.»

 
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