Mort du chef du Hamas | C’est le « début de la fin » de la guerre à Gaza, selon Israël

(Jérusalem) Israël a annoncé jeudi que le chef du Hamas Yahya Sinouar, considéré comme l’architecte du 7 octobre, avait été tué lors d’une opération à Rafah, au sud de la bande de Gaza, le Premier ministre Benjamin Netanyahu assurant que cette mort marquait “le début de la guerre”. fin » de la guerre à Gaza.


Publié à 9h11

Mis à jour à 21h42

Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE

Agence -Presse

Ce que vous devez savoir

  • Agé de 61 ans et leader depuis 2017 du mouvement islamiste palestinien à Gaza, Yahya Sinouar a été nommé chef politique du Hamas après la mort d’Ismaïl Haniyeh tué à Téhéran le 31 juillet dans un attentat imputé à Israël ;
  • L’attaque du Hamas du 7 octobre a fait 1.206 morts en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes et incluant des otages morts ou tués en captivité à Gaza ;
  • Au moins 42.438 Palestiniens ont été tués, pour la plupart des civils, lors de l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Ce militant radical de 61 ans dirigeait le mouvement islamiste palestinien à Gaza depuis 2017, avant d’être nommé chef politique du Hamas début août à la suite de la mort d’Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran le 31 juillet dans un attentat imputé à Israël.

L’armée et les services de renseignement intérieur “confirment qu’après un an de traque”, les militaires ont “éliminé Yahya Sinouar”. […] lors d’une opération dans le sud de la bande de Gaza”, a indiqué mercredi l’armée.

« Yahya Sinouar est mort », a déclaré M. Netanyahu dans un message vidéo en anglais diffusé dans la nuit. « Cela ne signifie pas la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin », a-t-il souligné.

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PHOTO PAMELA SMITH, ARCHIVES PRESSE ASSOCIÉE

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

Les forces israéliennes opéraient “ces dernières semaines” dans cette zone suite à des informations faisant état de la présence probable de hauts responsables du Hamas, a indiqué l’armée israélienne.

Ils ont « éliminé trois terroristes » et les procédures d’identification ADN sur le corps « ont confirmé que le chef du Hamas avait été éliminé ».

L’armée israélienne a diffusé une courte vidéo filmée par un drone montrant un homme blessé et qu’elle présente comme des images du leader du Hamas juste avant sa mort.

L’homme, assis dans le fauteuil d’un salon éventré au premier étage d’un immeuble en partie détruit, a le visage caché par un tissu qui pourrait être un keffieh et a à la main un objet ressemblant à un sabre qu’il lance sur le drone. . Selon l’armée, ces images sont celles de Yahya Sinouar « à quelques instants de son élimination ».

La mort de Yahya Sinouar, considéré comme le cerveau de l’attaque d’une ampleur sans précédent menée par le mouvement palestinien le 7 octobre 2023 sur le sol israélien et qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, n’a pas été confirmée dans l’immédiat par le Hamas.

Il s’agit d’« une étape importante » dans le déclin du Hamas, a déclaré Benjamin Netanyahu plus tôt dans la soirée. “Le mal a reçu un coup dur, mais la tâche qui nous attend n’est pas encore terminée”, a-t-il ajouté.

Le chef d’état-major de l’armée, le général Herzi Halevi, a affirmé que la guerre « ne s’arrêterait pas » avant la capture de tous les auteurs du 7 octobre et le retour de « tous les otages » détenus à Gaza.

” Heureux ”

Après l’annonce de la mort de Yahya Sinouar, le président américain Joe Biden a salué une « bonne journée pour Israël, les États-Unis et le monde ».

M. Biden a déclaré avoir appelé M. Netanyahu pour le féliciter de la mort du chef du Hamas, ajoutant qu’il « espérait » parvenir à un cessez-le-feu à Gaza.

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PHOTO AMIR COHEN, REUTERS

La fumée monte à Gaza, le 17 octobre 2024.

Kamala Harris, candidate démocrate à la Maison Blanche, a elle aussi estimé que sa mort offrait « l’opportunité » de « mettre fin » à la guerre à Gaza.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a déclaré à la presse que la mort du leader du Hamas représentait une « opportunité » à saisir pour mettre un terme aux opérations militaires. C’est un « tournant » dans la guerre, a-t-il encore écrit sur X plus tard dans la nuit.

Lors de leur entretien téléphonique, MM. Netanyahu et Biden ont assuré qu’il s’agissait « d’une opportunité de promouvoir la libération des otages » et qu’ils « coopéreraient » pour y parvenir.

Le Forum des familles, principale association de proches d’otages en Israël, “nous a exhorté à profiter de cette avancée majeure pour assurer le retour” des derniers captifs.

Devant une morgue de Tel-Aviv, où le corps de Sinouar est arrivé pour des « examens complémentaires » selon la police, plusieurs personnes ont dansé et chanté, selon des images de l’AFPTV. Parmi eux, Hemda, une Israélienne, s’est dite « heureuse ».

Cinq militaires tués

Cette annonce intervient dans un contexte explosif au Moyen-Orient, où Israël bombarde depuis le 23 septembre les positions du Hezbollah au Liban, ouvrant le 8 octobre 2023 un front transfrontalier en soutien au Hamas.

Après avoir affaibli le Hamas, Israël a déplacé la plupart de ses opérations vers le front libanais et a lancé le 30 septembre des incursions terrestres dans le sud du Liban pour combattre le mouvement islamiste libanais.

Jeudi soir, le Hezbollah a annoncé qu’il passait « à la vitesse supérieure » dans sa guerre avec Israël, affirmant avoir utilisé pour la première fois des missiles à guidage de précision pour cibler des soldats israéliens.

L’Iran, partisan du Hamas, a assuré que la mort de Yahya Sinouar allait “renforcer l’esprit de résistance” en vue de la “libération” des territoires occupés. “Il deviendra un modèle pour la jeunesse”, a écrit la mission iranienne auprès des Nations Unies à New York sur son compte X, assurant que “la résistance continuera”.

Israël dit vouloir neutraliser le Hezbollah à la frontière pour permettre le retour vers le nord de son territoire des quelque 60 000 personnes déplacées par ses tirs depuis un an.

Jeudi, des frappes ont visé le sud et l’est du Liban, les fiefs du Hezbollah ainsi que la banlieue sud de Beyrouth.

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PHOTO HUSSEIN MALLA, PRESSE ASSOCIÉE

De la fumée s’élève après les frappes aériennes israéliennes sur Dahiyeh, une banlieue sud de Beyrouth, au Liban, le 16 octobre 2024.

Au moins 1.418 personnes ont été tuées dans le pays, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles, l’ONU recensant près de 700.000 personnes déplacées.

Le Hezbollah a affirmé jeudi avoir tiré des roquettes sur les troupes israéliennes près du plateau du Golan syrien annexé par Israël, et détruit deux chars israéliens dans le sud du Liban.

L’armée israélienne a annoncé la mort de cinq soldats dans le sud du Liban, sans préciser de date, portant à 19 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l’offensive terrestre.

L’Iran, allié du Hezbollah et du Hamas, a menacé d’attaquer « douloureusement » Israël s’il frappait des cibles « en Iran ou dans la région », en réponse à l’attaque de missiles de Téhéran sur le territoire israélien le 1est octobre auquel Israël s’est engagé à répondre.

Quatorze morts à Gaza

Dans la bande de Gaza, au moins 14 personnes ont été tuées par une frappe israélienne contre l’école Abou Hussein abritant des déplacés dans le camp de Jabalia (nord), selon deux hôpitaux locaux.

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PHOTO OMAR AL-QATTAA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Un bâtiment s’est effondré après un bombardement israélien dans le quartier Saftawi de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 15 octobre 2024.

Jabalia est encerclée et bombardée depuis le 6 octobre par l’armée israélienne, qui affirme que le Hamas tente d’y reconstituer ses forces.

L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens a pointé un “risque réel” de famine dans le territoire palestinien assiégé et dévasté, accusant “certains membres du gouvernement israélien” d’en faire “une arme de guerre”.

Au moins 42.438 Palestiniens ont été tués, pour la plupart des civils, lors de l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU.

Les assassinats précédents de dirigeants du Hamas imputés à Israël au cours des 20 dernières années

2004 : raid contre Cheikh Yassine à Gaza

Le 22 mars 2004, le chef spirituel du Hamas, Cheikh Ahmed Yassin, est décédé lors d’un raid d’hélicoptère israélien à Gaza, alors qu’il quittait une mosquée.

Il a été libéré de prison en octobre 1997, dans le cadre d’un échange de prisonniers négocié après une tentative d’assassinat par empoisonnement du chef du bureau politique du Hamas et de l’un de ses fondateurs, Khaled Meshaal, le 25 septembre 1997 par des agents du Mossad (agence israélienne). services de renseignement).

2004 : son successeur Rantissi tué à son tour

Moins d’un mois plus tard, son successeur à la tête du mouvement, Abdel Aziz Rantissi, était à son tour tué dans un raid israélien.

Janvier 2024 : al-Arouri, numéro deux, tué à Beyrouth

Près de trois mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, le numéro deux du mouvement islamiste palestinien, Saleh al-Arouri, a été tué le 2 janvier 2024. lors d’une frappe attribuée à Israël dans la banlieue sud de Beyrouth.

Juillet 2024 : Mohammed Deif, chef de la branche armée, tué à Gaza selon Israël

Une frappe israélienne le 13 juillet près de Khan Younes (au sud de la bande de Gaza) a tué le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif. Son décès sera annoncé le 1est Août par Israël, mais non confirmé par le Hamas.

Juillet 2024 : Ismaïl Haniyeh, leader politique, tué à Téhéran

Le 31 juillet, le leader politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été assassiné lors d’un attentat dans une résidence du nord de Téhéran, après avoir assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien, Massoud Pezeshkian.

L’Iran, le Hamas et le Hezbollah libanais accusent Israël, qui n’a fait aucun commentaire. Selon les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne, Ismaïl Haniyeh a été tué par un « projectile à courte portée » tiré sur sa résidence.

Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza, a été nommé le 6 août pour lui succéder.

Octobre 2024 : Yahya Sinouar

Le 17 octobre, l’armée israélienne a annoncé la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar, considéré comme l’un des cerveaux de l’attaque du 7 octobre 2023 sur le sol israélien. Il a été tué lors d’une opération militaire dans la bande de Gaza, mais sa mort n’a pas été confirmée par le Hamas.

« Le meurtrier de masse Yahya Sinouar, responsable du massacre et des atrocités du 7 octobre, a été éliminé par les militaires. [des forces israéliennes] », déclare le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz.

 
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