Le manque de sincérité des budgets de l’ère Macron est-il un motif de destitution du chef de l’Etat ? La chronique de Patrick Pilcer

Le manque de sincérité des budgets de l’ère Macron est-il un motif de destitution du chef de l’Etat ? La chronique de Patrick Pilcer
Le manque de sincérité des budgets de l’ère Macron est-il un motif de destitution du chef de l’Etat ? La chronique de Patrick Pilcer

Nous attendons avec beaucoup d’impatience la Commission d’enquête parlementaire sur l’état des comptes de la Nation et le déficit budgétaire qui, si rien n’est fait, devrait approcher les 7% !

C’est un sujet extrêmement sérieux.

Comment nos dirigeants ont-ils pu permettre à nos déficits de s’aggraver à ce point ? D’autant plus que la situation était censée être surveillée comme du lait sur le feu par la haute administration de Bercy, par le ministre de l’Economie, en poste depuis 7 ans, par les Premiers ministres successifs et par le Président ?

Dès 2017, dès 2022, comme dès fin 2023, il n’était pas nécessaire d’être un grand devin pour comprendre qu’il fallait réduire drastiquement les dépenses publiques. Tous les « républicains raisonnables » l’ont proclamé haut et fort. Fillon, et même Juppé, l’ont dit en 2017, comme tous les candidats aux primaires chez LR en 2022. Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez, à la tête de leur région, sont parvenus à réduire leurs dépenses. Ce qui est possible pour une grande région doit également l’être pour le pays.

En mars/avril, Bruno Lemaire, nullement soutenu par Gabriel Attal, alors Premier ministre, avait proposé de procéder à un budget rectificatif, ce que le président semble avoir refusé, obsédé par les échéances électorales et son projet secret de dissolution.

En juin, le Sénat a publié un remarquable rapport, « Détérioration des finances publiques : entre pari et déni ». » dans lequel il est écrit, noir sur blanc : « Les recettes fiscales se révèlent toutes inférieures aux prévisions mal justifiées et imprudentes du gouvernement.» Même Eric Coquerel, le Président de la Commission des Finances de l’Assemblée Nationale, apparaît comme un sage lorsqu’il évoque l’état des comptes publics face à l’attitude désinvolte du Président, supposé « Mozart des Finances », c’est dire… À la vitesse à laquelle nos déficits s’envolent, bientôt il ne restera plus que nos « amis » du Qatar pour racheter notre dette et nous imposer leurs intérêts !

Les auditions et conclusions de cette commission d’enquête devraient être riches d’enseignements, surtout si Bruno Lemaire passe des paroles aux actes et révèle, devant tout le monde, la « vérité ». Le Président devra alors se justifier, s’il le peut.. Il lui faudra expliquer pourquoi il a laissé filer les déficits, pourquoi il a continué à dépenser, à organiser des événements somptueux, donc très coûteux, à Versailles comme à l’Elysée, pour laisser dépenser 1,4 milliard d’euros. pour assainir la Seine avec un système qui ne fonctionne pas quand il pleut trop (sic !), c’est pourquoi il a préféré faire appel à des firmes américaines comme McKinsey plutôt qu’à de grands organismes étatiques. Il lui faudra expliquer pourquoi il continue d’envoyer d’énormes chèques à l’Ukraine alors que, le même jour, son gouvernement est contraint de proposer une réduction du pouvoir d’achat des apprentis et des retraités !

L’heure est sérieuse. Pas tant sur l’état des comptes publics, car comme toujours, nous, citoyens, paierons de notre sueur les erreurs de nos dirigeants, et la est surtout encore riche, mais parce que on ne peut plus faire confiance à l’équipe qui était au pouvoir jusqu’en septembre dernier. Gabriel Attal a été remplacé comme Bruno Le Maire, et ils devront s’expliquer, mais le principal responsable du manque de sincérité des propos du gouvernement semble être, ni plus ni moins, que le président Emmanuel Macron, toujours en place.

Si la commission d’enquête démontre non pas l’erreur, non pas la mauvaise appréciation de la situation économique, mais plutôt la faute intentionnelle, il faudra sérieusement se demander si le président du Sénat et le président de l’Assemblée nationale, conjointement, ne devraient pas proposer la destitution du chef de l’Etat, au titre de l’article 68 de la Constitution, pour « un manquement à ses fonctions manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat », ce qui pousserait l’actuel locataire de l’Elysée à démissionner, façon Richard Nixon !

Alors attendons avec impatience cette commission d’enquête, attendons avec impatience ses conclusions et préparons déjà les prochaines élections, qui pourraient arriver bien plus tôt qu’on ne le pense. La France a besoin d’une plateforme programmatique, d’une véritable alliance électorale et d’une incarnation pour que les « Républicains raisonnables » gagnent et remettent notre beau pays sur les rails !

Patrick Piler
Conseiller et expert des marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur d’opinion internationale

 
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