Kamala Harris et Donald Trump parcourent chacun dimanche des Etats contestés, la vice-présidente américaine tentant de dissiper les doutes sur sa capacité à mobiliser les électorats traditionnels cruciaux pour le camp démocrate, et l’ancien président républicain martelant son discours anti-immigration.
A un peu plus de trois semaines du scrutin du 5 novembre, les sondages sont encore indécis, mais plusieurs enquêtes récentes révèlent les difficultés de Kamala Harris à attirer les voix des électorats noirs et hispaniques.
Un sondage New York Times/Siena College publié dimanche lui donnait moins de 60 % des intentions de vote dans la communauté hispanique, ce qui représenterait le niveau le plus bas pour un candidat démocrate depuis 20 ans.
Elle n’est créditée que de 19 points d’avance sur son adversaire républicain au sein de cet électorat stratégique dans plusieurs États charnières, notamment dans le Sud-Ouest, comme l’Arizona ou le Nevada, soit sept de moins que Joe Biden en 2020 et 20 de moins qu’Hillary. Clinton en 2016.
Le vice-président de 59 ans se trouvait dimanche en Caroline du Nord (sud-est), Etat remporté par un candidat démocrate pour la dernière fois en 2008 avec Barack Obama et récemment dévasté par l’ouragan Hélène.
L’ancien président américain Bill Clinton dans une église d’Albany, en Géorgie (sud-est des Etats-Unis), le 13 octobre 2024 / Logan Cyrus / AFP
Elle a assisté à un service religieux dans une église fréquentée principalement par des Afro-Américains à Greenville – une ville elle-même située dans une partie de la Caroline du Nord avec une importante population noire mais qui connaît un taux d’abstention électorale élevé.
L’ancien président Barack Obama a critiqué jeudi son “frères” Les Afro-Américains hésitent à élire une femme pour la première fois dans l’histoire américaine.
Jim Clyburn, afro-américain élu de Caroline du Sud à la Chambre des représentants, a déclaré dimanche à CNN qu’il était « Nous craignons que les hommes noirs restent chez eux ou votent pour Trump » 5 novembre.
Autre partisan de Kamala Harris, Bill Clinton a fait campagne dimanche en Géorgie, autre Etat contesté de la côte atlantique. L’ancien président démocrate, toujours considéré comme très populaire auprès de l’électorat noir, s’est également exprimé dans une église fréquentée majoritairement par des Afro-Américains.
Contestation des résultats 2020
Le président américain Joe Biden (au centre) s’exprime sur les conséquences de l’ouragan Milton à St. Pete Beach, en Floride, le 13 octobre 2024 / Bonnie CASH / AFP
Le président sortant Joe Biden s’est rendu en Floride, frappée successivement par les ouragans Helene puis Milton.
« C’est dans des moments comme celui-ci que nous nous rassemblons pour nous soutenir les uns les autres, non pas en tant que démocrates ou républicains, mais en tant qu’Américains. »» a déclaré Joe Biden en zone sinistrée, qui a signé la veille la déclaration de catastrophe majeure.
Donald Trump, de son côté, doit s’exprimer lors d’un meeting en Arizona, Etat frontalier où son discours anti-immigration est populaire.
Son colistier sur la liste républicaine, JD Vance, a une nouvelle fois refusé dimanche sur ABC de reconnaître que Donald Trump avait perdu l’élection précédente face à Joe Biden, citant « de sérieux problèmes en 2020 ».
Il a défendu le discours catastrophique de l’ex-président sur l’immigration et fustige l’administration démocrate sortante pour avoir, selon lui, « laisser entrer des millions de personnes, la plupart du temps sans vérification ».
Lors d’un meeting samedi soir à Coachella, en Californie, Donald Trump a accusé Kamala Harris d’avoir « a orchestré l’invasion de l’Amérique ».
L’ancien président américain et candidat républicain Donald Trump lors d’un meeting à Coachella, en Californie, le 12 octobre 2024 / Frederic J. BROWN / AFP
Il a une nouvelle fois promis des expulsions massives dès son retour au pouvoir et de lourdes peines de prison pour les immigrés illégaux.
« Nous défendrons notre civilisation. Nous ne nous laisserons pas conquérir, nous ne nous laisserons pas occuper. Nous retrouverons notre souveraineté »a insisté Donald Trump.
Après ces quelques jours de duel à distance, les deux candidats doivent se retrouver lundi en Pennsylvanie, jugé vital par chacun des deux camps pour ouvrir la voie à la Maison Blanche.