Le choléra, un fléau en hausse dans le monde, notamment en Afrique

Le choléra, un fléau en hausse dans le monde, notamment en Afrique
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Lors d’une campagne de vaccination contre le choléra à Harare, le 29 janvier 2024. JEKESAI NJIKIZANA / AFP

En raison du changement climatique et de la multiplication des conflits, le nombre de cas de choléra explose actuellement dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les cas signalés ont plus que doublé entre 2021 et 2022 pour atteindre 473 000, puis ont encore grimpé pour atteindre plus de 700 000 en 2023.

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Dans le département français de Mayotte, situé dans l’océan Indien, un enfant de 3 ans est décédé du choléra mercredi 8 mai. Au 6 mai, 58 cas ont été recensés sur l’île, et une campagne de vaccination est en cours auprès d’autres plus de 4 000 personnes vaccinées à ce jour, selon l’agence régionale de santé. Cette flambée survient alors qu’une épidémie majeure est en cours dans l’archipel voisin des Comores, où l’on recense 98 décès et plus de 4 900 cas depuis le début de l’année.

Maladie infectieuse pouvant être dévastatrice, le choléra est un fléau qui s’accentue partout dans le monde, touchant principalement les pays pauvres et les zones de guerre, notamment en Afrique : Comores, République démocratique du Congo (RDC), Éthiopie, Mozambique, Somalie, Zambie. et le Zimbabwe font partie des pays les plus gravement touchés.

Cette liste – à laquelle il faut ajouter Haïti et la Syrie – montre à quel point cette maladie est un marqueur de pauvreté, d’instabilité et de conflits armés. « Il existe un lien étroit entre la transmission du choléra et un accès inadéquat à l’eau potable et aux installations sanitaires », souligne l’OMS. Les lieux à risque d’épidémie sont typiquement les camps de réfugiés : les crises humanitaires, avec déplacements de populations et difficultés d’accès à l’eau potable, augmentent considérablement les risques.

Vaccins oraux

Autre facteur : le changement climatique. En augmentant l’intensité et la fréquence des inondations, des cyclones et des sécheresses, elle perturbe l’accès à l’eau potable et « crée un environnement idéal pour le développement du choléra », D’après l’OMS. Exemple récent : les cas de choléra au Mozambique ont été multipliés par dix après le passage du cyclone Freddy, qui, début 2023, a privé d’eau potable une partie des habitants.

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Infection diarrhéique aiguë, le choléra est provoqué par l’absorption d’aliments ou d’eau contaminés par une bactérie, le bacille virgule, Vibrio cholérique (ou vibrion cholérique). Les trois quarts des personnes infectées ne présentent aucun symptôme. Mais lorsqu’elles apparaissent, la maladie peut être redoutable dans 10 à 20 % des cas, avec des diarrhées sévères et des vomissements qui provoquent une déshydratation accélérée. S’il n’est pas traité, le choléra est l’une des maladies infectieuses les plus rapidement mortelles : la mort peut survenir en un à trois jours. Seul un traitement rapide par perfusion, avec administration de sels de réhydratation et d’antibiotiques, peut éviter la mort.

Plusieurs vaccins oraux ont été développés et sont recommandés par l’OMS pour les zones où le choléra est endémique et lors d’épidémies. Mais la multiplication des foyers a dangereusement limité les stocks et contraint les organisations humanitaires à réduire le nombre de doses administrées lors des campagnes de vaccination. En avril, l’OMS a donné son feu vert à la version simplifiée d’un vaccin, produit par le groupe sud-coréen EuBiologics, pour accélérer la production et reconstituer les stocks mondiaux de sérums anticholéra.

Le Monde avec l’AFP

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