Le rappeur marseillais Jul, considéré comme un symbole de la ville, a allumé la vasque olympique ce mercredi soir devant 150 000 spectateurs rassemblés sur le Vieux-Port. Un nouvel exploit qui s’ajoute à la longue liste de succès de ce rappeur populaire, aussi adulé que méprisé.
Sa présence était un secret bien gardé : c’est le rappeur marseillais Jul qui a eu l’honneur d’allumer la vasque olympique sur le Vieux-Port de Marseille ce mercredi 8 mai, devant une foule rassemblée pour l’occasion dans la cité phocéenne.
Un choix non anodin, puisque la star du rap est née en 1990 dans un milieu modeste de la ville et est donc souvent considérée comme un « symbole de Marseille ». Il y a 10 ans, l’artiste, aujourd’hui âgé de 34 ans, faisait une entrée fracassante sur la scène rap française, et il ne cesse depuis de multiplier les exploits.
“Quelqu’un qui est resté très proche des gens”
Malgré son immense succès, Jul continue de tourner ses vidéos avec simplicité dans son quartier marseillais. Un côté simple que revendique volontiers l’artiste : “Je n’ai rien contre les rappeurs bling-bling, je reste juste normal, comme dans la vie de tous les jours”, a-t-il expliqué au micro de BFM Marseille.
7 millions de disques, des stades pleins… L’histoire vraie de Jul, le « rappeur du peuple »
Jul est parfois décrit comme le « rappeur du peuple » ou « le Johnny Hallyday du rap français ». Bien qu’il soit devenu “une méga star”, l’animateur radio Fred Musa sur Skyrock expliquait en mars dernier dans notre podcast Le Titre à la Une que Jul, “c’est quelqu’un qui est resté très proche des gens et qui continue de vivre à Marseille.
» Avec ses refrains un peu chantants, il a aussi remis Marseille sur la carte du rap français, alors que la ville aurait pu être un peu en dessous. Il a insufflé un nouveau souffle au rap en puisant dans des morceaux de culture populaire qu’il a pu entendre, il a fait un style qui a dépassé les portes de Marseille ».
“Cela comble le fossé entre les anciennes et les nouvelles générations”, explique également le spécialiste. « Nous avions Johnny, le gamin des rues et le chanteur du peuple, et nous avons Jul, le rappeur du peuple. Deux personnalités de la rue qui sont restées les mêmes : il continue de se promener en survêtement et en chaussettes slides ».
Un artiste qui bat des records
Pourtant Jul est l’artiste de tous les records. Des stades remplis, 26 disques d’or, 3 albums certifiés diamant qui dépassent les 500 000 exemplaires vendus. Depuis 2020, il est aussi le plus gros vendeur de disques de l’histoire du rap français, avec plus de 7 millions d’albums vendus en dix ans de carrière.
Sa particularité est aussi que Jul a l’habitude de tout faire seul puisqu’il compose, interprète et produit ses propres chansons. Ce phénomène populaire est également d’une productivité impressionnante : le rappeur produit en moyenne deux albums par an, et il en est désormais à son 28e.
En 2017, Jul remporte également les Victoires de la Musique dans la catégorie « musique urbaine de l’année » avec son album « My World ». Avec 43 minutes de rap non-stop, il réalise deux ans plus tard le plus long freestyle sur la radio Skyrock dans l’émission Planète Rap.
En juin dernier, il a également rempli les 60 000 places du stade Vélodrome de Marseille pour un spectacle de trois heures au cours duquel il a notamment composé une pièce vivante avec ses fans. Un moment décrit comme « la rencontre évidente de deux monuments de la deuxième ville de France ».
Et ca ne s’arrete pas la. Jul a annoncé son retour avec de nouveaux concerts au Vélodrome en 2025, ainsi que son premier Stade de France pour l’année prochaine. Les 80 000 places ont été réservées en quelques minutes seulement.
Mais cette star du rap, qui se décrit comme un ovni, compte autant d’admirateurs que de détracteurs. Certains lui reprochent des mélodies simplistes et des paroles mal construites, mais d’autres comme lui reconnaissent tout de même un « rap très technique ». Mais que vous l’aimiez ou que vous le détestiez, une chose est sûre : vous n’avez probablement pas manqué son geste signature : les deux mains jointes en forme de pistolet pour illustrer son nom en trois lettres : JUL, qui sont devenues sa marque de fabrique.
Jeanne Boulant Journaliste BFMTV
