une ex-fleuriste affirme que les pesticides ont tué sa fille

une ex-fleuriste affirme que les pesticides ont tué sa fille
une ex-fleuriste affirme que les pesticides ont tué sa fille
Nouvelles

Publié le 10/10/2024 à 16h18
mis à jour sur 10/10/2024 à 16h18

Conférence 3 min.



dr. Gerald Kierzek (directeur médical)

Validation médicale :
10 octobre 2024

Contaminée par des pesticides pendant sa grossesse, Laure Marivain, ancienne fleuriste, se bat pour la mémoire de sa fille Emmy, décédée des suites d’une leucémie à l’âge de 11 ans. Elle dénonce un « scandale sanitaire ».

Une fillette de 11 ans est décédée d’une leucémie lymphoblastique aiguë B après avoir été exposée à des pesticides in utero. Sa mère, ancienne fleuriste, dénonce un « scandale sanitaire ».

Produits chimiques présents sur les fleurs

Les faits remontent à 2011. Laure Marivain, alors représentante des fleurs en Pays-de-la-Loire, attendait un heureux événement. Chaque jour, elle prend soin avec passion de ses fleurs, qui viennent des Pays-Bas et d’Amérique du Sud.

Le problème ? Les plantes sont contaminées.

Selon un étude Belge de 2019, ces fleurs sont pleines de pesticides”fait valoir son avocat Me Lafforgue, défenseur bien connu des victimes des pesticides. En outre, “les fleuristes n’ont aucune protection, ils peuvent se blesser avec les épines, donc ces substances pénètrent encore plus rapidement dans le sang”.

Mais ça, Laure Marivain ne le sait pas. D’ailleurs si elle et son bébé prennent «peu de poids», pendant la grossesse, c’est à la naissance que les médecins se rendent compte de la gravité de la situation.

Quand Emmy est née, elle n’a pas pleuré. Elle était toute violette. L’anesthésiste nous a dit qu’il y avait un problème avec le placenta, qu’il était carbonisé, tout noir. Et puis ses résultats n’étaient pas bons. Une sage-femme m’a même demandé si j’avais pris des médicaments pendant ma grossesse», a raconté l’ex-fleuriste à la cellule enquête de Radio France.

Pour autant, Laure Marivain ne se drogue pas : elle ne boit pas et ne fume pas. Les seuls produits avec lesquels elle est entrée en contact pendant sa grossesse étaient ces fameuses fleurs.

En janvier 2015, Emmy a reçu un diagnostic de leucémie aiguë.

A l’âge de 3 ans, la petite fille s’est soudainement plainte de douleurs osseuses. Elle s’endort également en classe, même si ses parents la décrivent comme une petite fille.dynamique« .

Inquiets, les jeunes parents ont emmené leur fille aux urgences du CHU de Nantes. Le diagnostic est posé : Emmy souffre d’une leucémie lymphoblastique aiguë B, un cancer qui prend naissance dans les cellules souches du sang. Ses parents sont sous le choc.

Elle a enduré des milliers d’interventions médicales : chirurgie, curetage crânien, chimiothérapie… Une véritable torture pour une si jeune enfant. Et puis, elle perdait souvent ses cheveux, et ça la rendait très triste, à tel point qu’on les gardait dans une boîte», raconte sa mère.

Durant sept ans, la petite fille luttait contre la maladie. Mais elle continue de rechuter. Révoltée, Laure Marivain commence alors à mener sa propre enquête… et découvre que les fleurs qu’elle manipulait étaient imprégnées de pesticides (dont la plupart étaient interdits dans l’Union européenne).

J’ai réalisé que sur un bouquet, il pouvait y avoir 43 pesticides différents. J’ai compris que les fleurs étaient des tueuses invisibles», révèle-t-elle à nos confrères de Radio-France.

Les parents décident alors de s’adresser à la Fonds d’indemnisation des victimes des pesticides (FIVP) en février 2022. Un mois plus tard, leur petite-fille décède à l’âge de onze ans.

En juillet 2023, le Fonds rend son verdict et reconnaît «le lien causal entre la pathologie d’Emmy et son exposition aux pesticides pendant la période prénatale« . Une grande première, pour un enfant décédé.

Toutefois, l’avocat du fonds d’indemnisation des victimes des pesticides a précisé que ce fonds «ne pouvait intervenir que dans la limite de ces pouvoirs. et ne pouvait donc pas «réparer entièrement les dégâts ». La décision a été délibérée le 4 décembre.

Pesticides et cancer : un lien avéré

Selon le Dr Gérald Kierzek, directeur médical de Doctissimo, le lien entre «exposition aux pesticides pendant la grossesse » et “certains cancers infantiles, dont la leucémie», est désormais reconnu.

Des études épidémiologiques ont en effet suggéré un lien entre l’exposition prénatale aux pesticides et un risque accru de leucémie chez les enfants. Ce risque semble être plus élevé lorsque l’exposition survient pendant la grossesse ou dans les premières années de vie de l’enfant.», confie-t-il.

Certains pesticides ont également des effets génotoxiques.c’est-à-dire qu’ils peuvent endommager l’ADN des cellules en développement« .

Enfin, “LE perturbateurs endocriniens présents dans certains pesticides pourraient interférer avec le développement normal du système immunitaire et hématopoïétique du fœtus», reconnaît le médecin.

Mais quand les pesticides sont partout – dans nos maisons, sur nos vêtements et même sur nos fleurs – comment pouvons-nous nous en protéger ?

Le Dr Gérald Kierzek invite tous les Français à limiter leur exposition en «éviter au maximum l’exposition aux pesticides, que ce soit dans un cadre professionnel ou domestique“et dans”en étant particulièrement vigilant à insecticides ménage pendant la grossesse« .

 
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