« Les habitants des campagnes sont plus détendus que dans les grandes villes… » Yann Arthus-Bertrand part à la découverte de l’Aveyronnais

« Les habitants des campagnes sont plus détendus que dans les grandes villes… » Yann Arthus-Bertrand part à la découverte de l’Aveyronnais
« Les habitants des campagnes sont plus détendus que dans les grandes villes… » Yann Arthus-Bertrand part à la découverte de l’Aveyronnais

l’essentiel
Yann Arthus-Bertrand installe son atelier à Villefranche-de-Rouergue, du 11 au 13 octobre 2024, dans le cadre du projet « Les Français et ceux qui vivent en France ». Une expérience unique à laquelle il convie les Aveyronnais.

« Tout a commencé pour moi au Salon de l’Agriculture. Pendant dix ans, j’ai photographié les différentes races de vaches et de chevaux présentes. À l’époque, l’objectif était de retracer la variété présente chez une seule espèce. En 1993, le journal l’Express lui commande une série de photos pour les éditions des vacances d’hiver. Sans le savoir, une aventure unique venait de commencer. « J’ai commencé à réaliser des portraits sur toile de jute, pour créer une cohérence visuelle. Je voulais que le regard soit tourné vers les gens, pas vers l’ensemble », explique Yann Arthus-Bertrand.

Le projet s’est poursuivi dans les années 90 et 2000 jusqu’à entrer en hibernation. « Je n’ai repris qu’en 2023, suite à une rencontre avec le démographe et historien Hervé Le Bras. Je voulais compléter la base de photos que j’avais déjà et la mettre à jour. Cette fois, il s’inspire du recensement pour reprendre la route. L’objectif est de représenter au mieux les habitants de la région, que ce soit à travers les familles, les professions, les associations ou encore par le prisme des loisirs.

Et à ce jour, plus de 22 000 Français ont déjà atteint l’objectif septuagénaire. « C’est un travail qui devient vite écrasant. Je travaille sur ce projet depuis deux ans et je reste constamment émerveillé par l’enthousiasme qu’il suscite », avoue le photographe qui sera en Aveyron demain.

Un projet qui bouge

Au total, plus d’une cinquantaine de studios ont ouvert durant ce long chantier. « Nous ne restons que quelques jours sur place à chaque fois, avec des journées souvent chargées. » Aucune ville n’est favorisée par rapport à une autre. Une seule unité géographique est recherchée. « Nous voulons voir tous les Français. Ils se ressemblent tous, mais c’est ce que j’aime. Malgré leur ressemblance, ils sont tous uniques », explique Yann Arthus-Bertrand. De nombreuses grandes villes l’ont déjà fait, Reims, Arles, Bordeaux ou encore Perpignan, mais la diagonale du vide n’était pas encore sur la liste. C’est ainsi que l’atelier itinérant aboutit à Villefranche-de-Rouergue.

« Les ruraux sont plus détendus que ceux des grandes villes. Cela rend les séances plus mémorables et plus agréables. Loin du scepticisme des grandes villes, Yann Arthus-Bertrand se rend dans les petites villes, souvent oubliées. Connu pour ses nombreuses photos de paysages via son projet « Vue du Ciel », il aspire désormais à renouer avec l’humanité. « Cela me permet de rencontrer ces habitants de régions que je connais peu. Pour mieux connaître notre France et pouvoir dresser un portrait global du pays », confie le photographe.

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Du vendredi au dimanche de 10h à 18h, à l’église des Augustins de Villefranche-de-Rouergue, les Aveyronnais auront la chance de passer sous l’objectif afin de participer à ce « recensement photographique ». Les séances sont ouvertes au public. « Il ne faut pas hésiter à venir, on essaie toujours de trouver un moment pour ajouter du monde », conclut Yann Arthus-Bertrand en souriant.

 
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