Les espoirs furent vite déçus. Lundi, le Hamas a informé l’Égypte et le Qatar, pays médiateurs avec les États-Unis, qu’il avait « approuvé leur proposition d’accord de cessez-le-feu » à Gaza. Le problème est que ce texte est très loin de répondre aux exigences d’Israël, qui a donc décidé de poursuivre l’opération à Rafah. Il faut dire qu’il présente de nombreuses différences avec celui présenté la semaine dernière par l’État hébreu, que les États-Unis ont jugé « extraordinairement généreux ».
La question des otages
Le texte approuvé par Israël fin avril prévoyait déjà trois phases. La première, d’une durée de 40 jours, impliquait la libération de 33 otages israéliens (femmes, mineurs, personnes âgées ou personnes vulnérables) en échange de la libération de prisonniers palestiniens dans une proportion de un pour 20. Israël avait accepté d’élargir le profil des prisonniers palestiniens libérables. des prisonniers, qui ne doivent plus être uniquement des femmes et des adolescents, mais également des condamnés.
Le nouveau texte introduit un grand changement, très certainement dicté par un principe de réalité : le Hamas propose bien de libérer progressivement 33 otages israéliens au cours d’une première phase de 42 jours, mais précise « vivants ou morts ». Ce qui implique que parmi les femmes, les mineurs, les personnes âgées ou les personnes vulnérables, tous les otages ne sont plus en vie. Autre changement, le ratio passerait à un otage pour 30 prisonniers palestiniens, et même à un pour 50 lorsque l’otage libéré est une femme soldat.
Concernant les opérations, la première phase prévoit une cessation « temporaire » des hostilités avec un retrait des forces israéliennes vers l’est de l’enclave, près de la frontière. De son côté, Israël a proposé, après une première libération des otages, de se retirer de la route la plus occidentale et de quitter le centre de Gaza après une trêve de trois semaines.
Dans la proposition acceptée par le Hamas lundi, le début des opérations de reconstruction est évoqué dans cette phase, alors qu’elles n’étaient évoquées que dans la phase trois dans le texte précédent.
La question d’un arrêt définitif des combats
L’un des autres changements majeurs, sur lequel Israël n’a jamais voulu reculer, est la pérennité du cessez-le-feu. Le texte approuvé par le Hamas appelle à « la fin définitive des opérations militaires et au retrait complet de l’armée israélienne de Gaza » dans la deuxième phase, ce qui devrait conduire à « un cessez-le-feu permanent ». Mais la proposition de la semaine dernière ne mentionnait que le début de discussions « indirectes » sur un « calme durable » à la fin des trois premières semaines de pause, puis la finalisation de l’accord sur un « calme durable » dans la deuxième phase.
De nouvelles discussions prévues
La troisième phase, qui prévoyait déjà un plan quinquennal de reconstruction de la bande de Gaza, implique désormais également la fin du « siège » de l’enclave par Israël.
Tout n’est peut-être pas complètement perdu. Le cabinet de guerre israélien a décidé d’envoyer une délégation en Égypte, dans l’espoir de parvenir à « un accord à des conditions acceptables pour Israël ».
