l’œuvre poignante d’Abdellah Taïa en lice pour le Prix Goncourt

l’œuvre poignante d’Abdellah Taïa en lice pour le Prix Goncourt
l’œuvre poignante d’Abdellah Taïa en lice pour le Prix Goncourt

Comme un vent plein de souvenirs, Le Bastion des Larmes souffle avec délicatesse et violence sur les côtes du Maroc, pays natal d’Abdellah Taïa. Publié le 22 août, ce roman aux éditions Julliard nous plonge au cœur d’une mélodie intime où s’entrelacent les silences de la famille, les cicatrices du deuil et les échos d’un amour disparu.

Entre fiction et autobiographie, c’est le récit d’un retour à une vie d’antan, tout en révélant les fissures d’une société rongée par la violence. Sélectionnée pour le Prix Goncourt et Lycée Goncourt 2024, cette œuvre navigue entre colère et amour, révolte et nostalgie, telle une chanson douce-amère.

Retour vers le passé

De retour à Salé, sa ville natale, après 25 ans d’exil en France, Youssef, professeur marocain, se retrouve confronté aux fantômes de son passé alors qu’il vient liquider l’héritage familial suite au décès de sa mère. Chaque ruelle, chaque pierre du Bastion des Larmes ravive les souvenirs d’une enfance marquée par la souffrance, l’amour de ses sœurs et la figure tragique de Najib, son ami et premier amour, emporté par un destin cruel aux griffes de la corruption et de la drogue. trafic sous le règne du roi Hassan II.

Alors que Youssef se replonge dans ces souvenirs, il se confronte à la violence sociale et à ses propres dilemmes intérieurs. Les larmes de deuil se mêlent à la colère et à la révolte, alors qu’il doit faire face à ses choix : pardonner et tourner la page ou se laisser happer par les cicatrices du passé, symbolisées par une promesse autrefois faite à l’ombre des murs de la vieille ville.

Roman aux inspirations autobiographiques

Ceux qui connaissent Abdellah Taïa reconnaîtront dans le personnage de Youssef un écho à l’auteur lui-même. Originaire de Salé, issu d’une famille modeste et exilé en France, Youssef partage d’importants points communs avec Taïa, notamment son homosexualité, qu’il fut l’un des premiers écrivains marocains et arabes à revendiquer publiquement, dans ses œuvres comme dans les médias.

Taïa s’est fait connaître avec des romans marqués par une forte dimension introspective, où son attachement à son pays natal, le Maroc, se heurte souvent aux différences culturelles et aux blessures que l’exil a laissées. Si Le Bastion des Larmes s’inspire d’éléments de sa propre vie, il ne s’agit cependant pas d’une autobiographie, mais d’une exploration sensible des thèmes de la mémoire, des liens familiaux et de l’amour perdu, au cœur d’une société marocaine où l’identité, qu’elle soit sexuelle ou sociale, est souvent mise en avant. à l’épreuve.

Un roman qui éblouit les critiques

Nominé cette année pour le prestigieux Prix Goncourt dont le lauréat sera annoncé le 4 novembre, Le Bastion des Larmes d’Abdellah Taïa a déjà conquis les critiques, qui vantent sa puissance émotionnelle et sa profondeur. Le monde parle d’un « roman éblouissant » où se trouve la ville de Salé, « vivant et terrible, misérable et splendide »incarne un personnage à part entière. Pour Téléramac’est un travail « sensible et consolateur »alors que Humanité Loue Sa « grand pouvoir révélateur »témoignant de la capacité de Taïa à mêler réalité et fiction avec finesse.

 
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