Disparition et dossier perdu… Une « recelation de cadavre » jugée mardi en l’absence du meurtre de Mohamed Abdelhadi

Disparition et dossier perdu… Une « recelation de cadavre » jugée mardi en l’absence du meurtre de Mohamed Abdelhadi
Disparition et dossier perdu… Une « recelation de cadavre » jugée mardi en l’absence du meurtre de Mohamed Abdelhadi

Un meurtre sans corps depuis près de quinze ans, des aveux, enfin, et, enfin, un dossier perdu qui a pour conséquence la prescription. En effet, en l’absence du meurtrier qui a avoué avoir tué Mohamed Abdelhadi en 2001, la justice jugera son fils ce mardi à Lyon pour « recel de cadavre ». Ce procès aboutit à un « cold case » au parcours chaotique, marqué par la perte d’une plainte de la famille de la victime qui aurait pu lever les délais de prescription.

L’audience aura lieu devant le tribunal correctionnel de Lyon mais « nous souhaitons lui donner la dimension d’une cour d’assises », précise David Metaxas, qui représente les proches de la victime, Mohamed Abdelhadi. « La famille s’est sentie maltraitée du début à la fin de cette affaire. Nous savons ce qui s’est passé, qui a tué et quand, et la justice nous prive du procès du crime à cause d’une plainte perdue », déplore-t-il.

Une prescription après dix ans à l’époque

Mohamed Abdelhadi a disparu le 9 décembre 2001 à Villefranche-sur-Saône (Rhône) à l’âge de 27 ans. Pendant des années, sa famille a multiplié les recherches sans aucun progrès. L’affaire rebondit en 2015, lorsqu’une femme, victime de violences conjugales, accuse trois de ses proches, un père et ses fils, de l’avoir tuée.

En garde à vue, le père a avoué avoir frappé et poignardé Mohamed Abdelhadi, en raison du vol d’un tourne-disque, dans un contexte de toxicomanie. Ses deux fils ont confirmé la scène et précisé que le corps avait été caché puis enterré dans un bois, où il avait été retrouvé en 2016.

Le père a été mis en examen pour meurtre et écroué, son fils aîné pour complicité et le cadet pour recel de cadavre. Mais l’avocat du père a saisi la justice, estimant que le délai de prescription, qui était alors de dix ans à compter du délit, avait été dépassé en l’absence d’« acte interrompu » dans la procédure.

Fichiers manquants

En 2008, la famille de Mohamed Abdelhadi dépose plainte pour « disparition inquiétante » au commissariat de Villefranche-sur-Saône. Les numéros de procédure ont été retrouvés dans les archives informatiques, mais les dossiers ont disparu des commissariats de police et des tribunaux locaux.

Après plusieurs épisodes judiciaires, la chambre criminelle de la Cour de cassation a estimé que le délit était prescrit, faute d’éléments matériels justifiant de l’existence d’un « acte disruptif ». De ce fait, le père et le fils aîné ont bénéficié d’un non-lieu.

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Mardi, seul le plus jeune des fils sera jugé pour « recel de cadavre ». Pour cette « infraction continue », la prescription court à compter de la découverte du corps, soit en 2016, et non à la date du meurtre. Il devra expliquer comment le corps a été caché dans un placard de la maison familiale à Limas (Rhône), puis dans la cave de sa grand-mère à Caluire, près de Lyon, avant son inhumation dans un bois du Beaujolais.

La famille de la victime, qui s’est portée partie civile, espère cependant en savoir plus sur le meurtre lui-même. David Metaxas a cité le père de l’accusé comme témoin.

 
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